News - 18.10.2012

Initiative de l'UGTT: Un boycottage inopérant

Ennahdha et son plus proche allié au sein de la Troïka le CPR auront tout fait et tenté pour torpiller le forum de dialogue national tenu à l’initiative de l’UGTT. Avec quelques rares autres petites formations satellites, ils ont brillé par leur absence et s’attirent un déluge de critiques, surtout de la part de larges composantes de la classe politique qui leur font porter par avance la responsabilité de tout éventuel échec du processus consensuel engagé.

Les organisateurs ont beau clamer que cette absence « n’aura aucune incidence sur nos activités et nos recommandations », personne n’est dupe des manœuvres politiciennes visant non seulement à pousser Nida Tounès et son président Béji Caïd Essebsi hors du champ public mais aussi à dénier à la centrale syndicale toute velléité de leadership  sur la scène nationale. Comment alors expliquer autrement l’annonce faite par la troïka d’une feuille de route relative au calendrier politique des mois à venir trois jours avant la conférence et sans la moindre concertation avec qui ce soit. Or ce calendrier devait l’objet de l’essentiel des tractations pour la recherche des compromis nécessaires et d’une voie consensuelle pour contourner la crise latente inhérente à l’échéance symbolique du 23 octobre.

D’ores et déjà, les observateurs constatent l’échec du « coup » d’Ennahhdha qui non seulement a réussi à se mettre à dos un acteur incontournable de la vie nationale mais aussi en suscitant une évidente crispation d’un très grand nombre de partis et d’une large partie de la société civile qui ont rejeté massivement l’initiative de la Troïka.
Par contre et comme n’a pas manqué de le relever le Secrétaire général de l’UGTT Houcine Abbassi, la conférence aura été un succès avant même d’avoir commencée, d’abord en acculant Ennahdha à lâcher du lest et à concéder à ses deux principaux alliés ce qu’elle leur avait longtemps refusé, y compris concernant la nature du futur système de gouvernement ; ensuite en contraignant la coalition tripartite au pouvoir à fixer un calendrier ferme, ce qu’elle refuse depuis le premier jour de l’investiture de l’Assemblée nationale constituante.