News - 16.10.2012

Caïd Essebsi contre l'exclusion et pour le dialogue avec Ennahdha

Le «dialogue» entre Rached Ghannouchi et Béji Caïd Essebsi se poursuit par médias interposés. Dans une interview au quotidien algérien, El Khabar (le même journal qui avait publié la veille un entretien avec le leader islamiste), Béji  Caïd Essebsi, président de Nida Tounès a accusé « le mouvement  Ennahdha de chercher à asseoir  son contrôle sur tout  le pays à travers la désignation de ses affidés aux postes sensibles des ministères et de l'administration d'une façon générale dans la perspective des prochaines élections (…) Nous ne réclamons pas leur départ, mais que les ministères régaliens (défense, intérieur, justice et affaires étrangères) soient confiés à des personnalités nationales neutres, sans lien avec un parti politique ».

Prié de commenter l’assertion de Rached Ghannouchi  selon laquelle Nida Tounès serait plus dangereux que les salafistes, l’ancien premier ministre  a répondu : « Il appartient à Ghannouchi d’expliquer aux gens  ce qu’il entend par là. Pour ma part,  je dirai que c’est là une forme de violence politique que le mouvement Ennahdha veut exercer contre nous. C’est de toute évidence un appel  de Ghannouchi à ses partisans pour les monter contre nous. Il a dit que les salafistes sont les siens, qu’ils sont ses enfants, qu’ils ne viennent pas de mars et qu’il faut dialoguer avec eux. Je n’arrive pas à m’expliquer comment il peut prétendre être un homme de dialogue prêt à discuter avec les salafistes tout en refusant  de le faire avec Nida Tounès».

Caïd Essebsi s’inscrit en faux contre l’accusation selon laquelle son parti  est une reproduction de l’ex RCD sous une autre appellation. « Ces allégations s’inscrivent dans le cadre d’une guerre psychologique destinée à masquer la crainte que le leur inspire notre projet politique et faire peur aux gens. Nous ne sommes pas en train de reproduire le RCD. Ce parti a été dissous et appartient désormais au passé ».

En outre, il s’est prononcé contre toute exclusion des anciens du RCD du champ politique. « C’est un déni de justice parce qu’il s’agit d’une punition collective qui ne fait pas de distinction entre les coupables et les innocents. C’est à la justice de trancher et non à l’homme politique ».

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