News - 31.05.2012

En direct d'Arusha: pourquoi Nabli a été sacré Meilleur Gouverneur de Banque Centrale d'Afrique

Arusha, Tanzanie, De notre envoyé spécial aux assises de la BAD – Le nez plongé dans les sit-ins, grèves, tiraillements et actes de violences, les Tunisiens risquent de ne pas réaliser pleinement combien le monde entier observe cette phase délicate de transition, et encore plus les pays africains. A peine, le nom de la Tunisie a-t-il été annoncé, mercredi soir lors de la cérémonie de remise des prix des meilleurs banquiers du continent, qu’une ovation nourrie s’est déclenchée, suivant la montée au podium du gouverneur de la Banque Centrale, Mustapha Kamel Nabli. Sacré meilleur gouverneur de banque centrale d’Afrique pour 2012, il devait recevoir cette distinction devant un demi-millier d’officiels (ministres des finances, chefs d’institutions financières internationales et régionales …) et de banquiers. La présentation faite de son parcours et tout récemment de son action à la tête de la BCT, dès le lendemain immédiat de la révolution est élogieuse. Mais, humble, comme à son accoutumée, Nabli dédiera ce prix, sincèrement, « au peuple tunisien et à l’ensemble du personnel de la Banque Centrale qui œuvre d’arrache pied pour faire réussir cette transition et faire réunir à sa faveur, les conditions nécessaires ».  

D’illustres personnalités qui se sont félicité du choix du gouverneur Nabli se sont succédé pour rendre un vibrant hommage à la Tunisie. « Maintenir le cap, réduire au maximum les effets de la crise internationales, le contexte régional, notamment  pour ce qui est de la Libye et les conséquences inévitables de la révolution, constituent aucun de défis que nous suivons de près à la recherche d’enseignements utiles », a déclaré à Leaders, un ministre des Finances de l’Afrique de l’Ouest. « Nous savons combien cet exercice est difficile, mais nous constatons avec appréciation que la Tunisie parvient à aligner une bonne résistance », estime de son côté, le président d’une institution financière africaine. « En fait, estime-t-il, le prix du meilleur gouverneur est celui de la manière gouvernance et la Tunisie vient de le démontrer. »
 
Ancien président de la BAD, Omar Kabbaj, envoyé spécial du Roi du Maroc, Mohamed V, a été parmi les premiers à aller féliciter Nabli et la délégation tunisienne conduite par Alaya Bettaieb, secrétaire d’Etat à la Coopération Internationale. De son côté, le président de la Bad, Donald Kaberuka avait réservé un accueil chaleureux à la délégation tunisienne, redoublant d’hommages à la Tunisie. 
 
Lors de la cérémonie officielle d’ouverture des assemblées annuelles de la BAD, en présence notamment des présidents tanzanien et ivoirien, Kaberuka a notamment déclaré : «  je ne saurais terminer mon propos sans redire notre dette de reconnaissance au peuple tunisien pour les neuf années pendant lesquelles il nous a offert son hospitalité ».
 
Le message à retenir ici à Arusha, c’est que la communauté financière africaine suit de très près l’évolution de la situation en Tunisie et plus particulièrement l’activité économique. Autant elle se félicite de la moindre éclaircie, octroyant distinction, autant elle s’inquiète quant aux perspectives. De nombreuses économies sorties de crise, affichent de bons scores de croissance supérieurs à 5%, en la tirant non seulement des richesses minières, mais de la restructuration et de la relance. Le président ivoirien Alassane Ouattara est allé jusqu’à affirmer que son pays, « ayant déjà largement progressé » dans sa sécurisation et sa réconciliation, arepris son envol, terminera l’année en cours avec 8% de croissance et réalisera une moyenne de 10% durant les trois prochaines années.
 
Qu’est-ce qui empêche la Tunisie d'en faire autant ? 
 
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2 Commentaires
Les Commentaires
Mohamed S. Haddad - 31-05-2012 15:17

Si Mustapha a eu une carrière que tout économiste rêve d’avoir…surtout la partie où le débat (plutôt le combat) de Jo. Stiglitz battait son plein à Washington sur les défaillances du consensus de Washington et du FMI…Il était alors là, au centre, avec les meneur du débat qui a changé (ou du moins devra le faire) la conception du développement économique dans le monde ….Mais si ma mémoire devra retenir une seule bonne action de Si Mustapha pour la Tunisie, en plus de m’avoir enseigné et à tant d’autres la science économiques, ce sera son message ‘NO HARM’ livré à Davos à l’aube de la révolution et la mobilisation qu’il a réussi à concrétiser en faveur du ‘Plan Jasmin’ avant de la présenter à Deauville. Je l’avais écrit alors…Merci Si Mustapha.

tounsiya fa5oura - 01-06-2012 00:32

bravo et b.continuation vs êtes une fierté pour La Tunisie

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