News - 18.04.2012

Le CPR sifflera-t-il la fin de sa récréation?

Le Congrès Pour la République (CPR) parviendra-t-il enfin à transcender ses querelles intestines, rassembler ses rangs et retrouver sa sérénité ? Ce parti qui a porté son fondateur Moncef Marzouki et nombre de ses dirigeants tant au gouvernement de coalition formé avec la Troïka, qu’à l’Assemblée nationale constituante, affiche depuis le lendemain des élections du 23 octobre, déchirements et tiraillements qu’on impute à une guerre de positions à occuper. La conférence de presse que donnera ce jeudi Imad Daimi, doit nous en livrer les premières réponses et annoncer de nouvelles décisions qui pourraient arbitrer l’affrontement entre le secrétaire général Abderraouf Ayadi et ses contestataires.

La guerre des communiqués, annonçant  gels et destitutions, marque une fracture de plus en plus profonde, entre le groupe mené par le secrétaire général Abderraouf Ayadi, militant coriace et l’une des icônes du parti, et les autres membres du bureau politique.Dernier acte enregistré, l’annonce, le 6 avril le gel des activités de trois membres du bureau politique proches d’Ayadi, à savoir Azad Badi, Dhamir Mannai et Abdelaziz Kotti, qui s’ajoutent ainsi à Fethi Jerbi, suspendu lui aussi quelques semaines auparavant. Cette fracture a incité les représentants de 22 bureaux régionaux du CPR (sur 24) à se réunir en conclave le 8 avril courant à Kasserine pour exhorter la direction, entendez par-là, le président Marzouki, à mettre fin à cette situation qualifiée de «déplorable». Dans un communiqué publié à cette occasion, les participants ont exprimé leur vif mécontentement de la mission accomplie par les membres du Bureau Politique qui ont cumulé leur mandat avec d’autres charges électives ou au pouvoir, sans assumer pleinement leurs responsabilités au sein du CPR.

Tout en dénonçant les divisions intervenues, ils ont réaffirmé leur attachement à leur parti, refusé de reconnaître le mini-conseil national établi et appelé à la tenue d’un conseil national dans un délai ne dépassant pas le 12 mai prochain. Ils ont cependant précisé que la composition de ce conseil doit se conformer à l’article 39 du règlement intérieur, c'est-à-dire, les membres du Bureau Politique, du groupe parlementaire et du gouvernement ainsi que les secrétaires généraux des bureaux régionaux et leurs adjoints, sans la présence d’autres personnalités n’ayant pas été élues lors du dernier congrès tenu en juin dernier à Kairouan.

L’ordre du jour recommandé pour ce conseil national est bien significatif puisqu’il demande aux membres du bureau politique de s’expliquer sur leur gestion des affaires du parti et leurs négociations, au lendemain du 23 octobre, quant à la répartition des postes au sein du gouvernement. Plus encore, il invite l’ensemble des dirigeants du parti, qu’ils soient au bureau politique, au gouvernement ou à l’ANC, de rendre compte de leurs actions. Les signataires appellent tous les dirigeants à verser 15% de leurs émoluments et indemnités en contribution volontaire à la caisse du CPR, ainsi qu’à la désignation d’un porte-parole et la mise en place d’une administration permanente pour la gestion des affaires et structures du parti en toute indépendance des activités politiques.

Ce message fort porté à partir de Kasserine par la quasi-majorité des structures régionales a, semble-t-il, trouvé écho auprès de Moncef Marzouki qui ne pouvait plus rester inerte face, d’une part à la dislocation de la direction CPR et de l’autre, à un appel pressant de sa base. S’il n’a pas encore fait connaître son ultime décision, la conférence de presse que doit donner jeudi matin, l’un de ses fidèles à la fois au parti et à Carthage, Imad Daimi, membre du Bureau Politique et directeur du Cabinet présidentiel s’annonce porteuse de nouvelles décisions. Le secrétariat général sera-t-il provisoirement retiré à Abderraouf Ayadi en attendant la tenue dans les toutes prochaines semaines du conseil national dans sa composition réglementaire ?  Un porte-parole sera-t-il désigné pour assurer la coordination de l’action collégiale qui sera menée d’ici là ? Et qui sera ce porte-parole ? Autant de questions qui devraient trouver réponse à l’occasion de cette conférence de presse. Reste la question fondamentale : le CPR saura-t-il se ressaisir ainsi et se repositionner solidement tant pour assumer son rôle dans cette phase de la transition que pour faire parti des vainqueurs lors des prochaines échéances électorales ?

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1 Commentaire
Les Commentaires
al07 - 19-04-2012 09:59

Ayadi et Marzouki ont depuis longtemps choisi leur camp,du centre,ils sont passés sans rougir à l’extrême-droite,ce mariage de la carpe et du lapin,doit faire réfléchir les militants et tous ceux qui ne veulent pas trahir leurs idéaux !

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