Un million d'emplois disponibles en Libye : info ou intox ?

Quand on a demandé à un dignitaire d'Ennahdha comment son parti comptait créer 400000 emplois d'ici à fin 2012 comme il le proclame alors que l'économie est en récession, il a répondu sur un ton d'évidence : oui, mais il y a la Libye. C'est ce qui explique l'intérêt croissant des dirigeants tunisiens pour ce pays illustré par la visite dès ce lundi du président de la république provisoire dans le pays voisin. Coïncidence :  Il a été précédé par des rumeurs reprises aussitôt par la presse:.200000 emplois seraient à la disposition des Tunisiens en Libye. Deux jours après, ces chiffres sont revus à la hausse.On parle d’un million d’emplois, rien que dans le bâtiment. Diantre, mais qu’attendent les Tunisiens pour se précipiter dans le pays voisin, d’autant plus que la rumeur publique fait état de l’arrivée massive de Turcs en Libye pour occuper ces postes.Le nouveaux dirigeants ne confirment pas, mais n’infirment pas non plus. Le moral des Tunisiens est en berne.Il ne faut surtout pas les désespérer par un démenti.

S’il est vrai que notre voisin du sud peut offrir des potentialités énormes en matière d’emploi, l’instabilité qui y règne du fait d’une dissémination inquiétante des armes rend la reconstruction du pays  problématique. Cela peut durer un mois, deux mois ou un an. Il faut s'y préparer dès maintenant pour ne pas être pris de vitesse par ceux qui se bousculent, déjà au portillon.En tout état de cause, notre planche de salut, ce ne sera ni la Libye ni Qatar, mais le rétablissement total de la sécurité, la première des libertés, et la fin des sit in  et des grèves sauvages pour permettre le redémarrage de notre économie.

M.B