News - 25.11.2011

Pour que l'exemple tunisien ne devienne pas un contre-exemple

 Les Tunisiens avaient cru que la mise en place de la première institution légitime de la Tunisie post-révolution allait calmer les ardeurs des contestataires et inaugurer une ère de stabilité pour le pays dont il avait grand besoin. Il n’en est rien. Bien au contraire, après une période d’accalmie, les mouvements sociaux et parfois politiques(comme à Kasserine), ont repris de plus belle avec la multiplication des grèves, des sit-in( sur terre et sur mer !), des coupures de route et même des jacqueries en l’absence de réaction des partis, tout à leurs marchandages électoraux. Un fois de plus, le couvre-feu est décrété, cette fois-ci dans deux gouvernorats, alors que le pays vit dans l’attente de la formation du gouvernement, comme si le nouveau cabinet allait résoudre tous nos problèmes.

De toute évidence, le pays n’a pas fini de manger son pain noir. Malgré les cris de détresse des patrons, les signaux d’alarme de la BCT et l’explosion du chômage. Premières victimes de cette situation, les entreprises publiques et notamment les plus  beaux fleurons : hier, Tunisie-Telecom,  Tunisair ; aujourd’hui la CPG, le GCT, malgré les efforts déployées en matière d’emploi, parfois en dépit du bon sens, pour acheter la paix sociale. Cette démarche est possible dans les Etats rentiers qui croulent sous les pétrodollars . Elle est contre-productive et coûteuse en Tunisie qui n’a d’autre ressource que sa force de travail et le génie de ses enfants pour assurer le bien-être de sa population. Ni les titularisations, des agents intérimaires, ni les augmentations de salaires, souvent faramineuses n'ont mis fin à la contestation. Je ne suis pas un adepte de la théorie du complot, mais tout se passe comme si des forces occultes tentent de déstabiliser le pays en s'en prenant à son appareil de production.

On doit le clamer haut et fort. Il faut en finir avec cette atmosphère de guerre civile froide, à cette fuite en avant suicidaire. Il est temps que le pays se remette au travail si on ne veut pas que  l’économie tunisienne sombre, que l’exemple tunisien, salué dans le monde entier, devienne un contre-exemple.

HB