Le scrutin du 23 octobre vu par Youssef Kortobi
Qu’attendez-vous des élections du 23 octobre 2011 ?
J’attends que les élections du 23 octobre donnent à la Tunisie une assemblée nationale constituante « citoyenne et indépendante» suffisamment composite pour ne pas être soumise à un homme ou à un parti et capable de nous écrire une Constitution qui amènera l’Etat de droit et nous protégera contre les abus des pouvoirs législatif, exécutif, judiciaire et médiatique.
Ce que je crains par contre, c’est que nous nous retrouvions avec une majorité qui, pour rassurer, a adhéré à la déclaration du processus de transition initié par Monsieur Ben Achour , et qui à la suite du résultat des élections , forte des prérogatives attribuées a la Constituante, ne jouerait plus le jeu et prendrait le temps qu’il lui faut pour imposer son modèle de société, ses structures et ses hommes à tous les niveaux et à tous les échelons, sans revenir au vote –contrôle du peuple .
Le pire serait que ce scenario se réalise à la suite d’un faible taux de participation et qu’une certaine forme de totalitarisme s’installe de nouveau en se prévalant de la légitimité des urnes.
Notre espoir réside dans un vote massif qui amènerait à la Constituante des députés compétents, forts de caractère , des hommes et des femmes de paix , de consensus rassembleurs, pragmatiques, et pouvant dans l’intérêt national se démarquer de la ligne de leurs partis, capables de soumettre au vote des citoyens un modèle basé sur des institutions démocratiques ,moderne et ouvert sur le monde sans pour autant, heurter nos origines, nos traditions ,nos spécificités et notre réalité.
Rassurons-nous, on ne peut pas, on ne peut plus arguer de souveraineté populaire lorsque les droits inaliénables et sacrés de l’individu sont en jeu.
Il faudra aussi réussir à mettre fin au chaos et à l’insécurité car la démocratie n’y survivra pas. Cela ne se réalisera durablement qu’en regagnant par des mesures immédiates, concrètes, équitables et vérifiables sur le terrain, la confiance des sans emploi, des démunis, des oubliés d’hier, tous victimes des régimes passés.
La confiance des investisseurs privés, locaux et étrangers est aussi à regagner. Elle ne le sera qu’en instaurant un climat propice aux affaires, la sécurité des biens et des personnes et l’absence de corruption, des éléments essentiels ; outre le respect des engagements, la qualité et le sérieux de notre travail.
Ne nous leurrons pas, il n’y a pas de sentiments en affaires .Il faut tout simplement être plus attractif que nos concurrents. Pas au détriment de notre dignité, bien entendu.
Quel serait, d’après vous, l’indice de leur réussite ?
Les élections seront un succès si toutes les parties prenantes au scrutin n’entravent pas leur déroulement et observent la neutralité la plus absolue.
L’absence de contestations et l’acceptation du résultat des urnes sans violence seront la meilleure preuve de leur succès.
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