Blogs - 13.07.2011

Citoyenneté vs tribalisme

Depuis le début de la révolution, nombre de nos villes sont épisodiquement secoués par des troubles qui n’ont rien à voir avec les émeutes et jacqueries qu’on avait connues depuis l’indépendance. Il s’agit, en fait,  de conflits tribaux et claniques plus connus sous leur appellation tunisienne de ??????. Cela commence généralement par un différend banal entre deux personnes qui dégénère très vite en rixe entre deux bandes rivales. En quelques heures, c’est toute la ville qui s’embrase. Des familles entières qui avaient cohabité en bonne intelligence pendant des générations et noué entre elles des alliances sont soudain prises d’un accès de folie, s’entretuant parfois avec une sauvagerie d’un autre âge. Cela dure quelques heures, parfois quelques jours, le temps pour les forces de l’ordre de reprendre la situation en mains et s’interposer entre les deux camps. Et du coup, la tension tombe aussi vite qu’elle est montée. On a connu ce scénario dans le bassin minier, à Sidi Bouzid à Sbeitla et tout récemment à Gafsa. Le comble, c'est que personne parmi « les belligérants» n'est en mesure d'expliquer, et encore moins de justifier ce qui s'est passé.

Même si la Tunisie est une vieille nation, la citoyenneté,  par comparaison avec le tribalisme, y est un sentiment relativement récent surtout dans les campagnes et les petites villes. Elle date de l’émergence des partis nationalistes au début du XXème siècle. Depuis l’indépendance, on avait pensé qu’elle était bien ancrée chez tous les Tunisiens. Mais,  il a suffi que l’autorité de l’Etat se relâche, comme c'est le cas depuis la révolution, pour que les vieux démons refassent surface. Le pire de tout, c’est qu’il se trouve, aujourd'hui, des intellectuels pour défendre le tribalisme dans les débats télévisés et lui trouver des vertus, comme celle « d’avoir contribué à l’indépendance du pays ».

Comment faire pour ancrer définitivement dans les esprits des jeunes générations, le sentiment d’appartenance à cette Tunisie qu’on croyait immunisée contre ce genre de dérive. La nouvelle génération de politiques qui sortira des urnes le 23 octobre réussira t-elle là où le grand Bourguiba avait échoué, malgré son prestige et ses grandes qualités pédagogiques ?     

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1 Commentaire
Les Commentaires
laabed - 13-07-2011 22:10

2 images de la tunisie d'aujourd'hui se disputent une place dans mon esprit:la première est le demarrage de la campagne d'inscription aux listes electorales cette image est pleine d'espoir et qui annonce la réussite de la transition démocratique. la deuxième concerne les evènements de Gafsa et de Sbeitla, c'est le cauchemar d'une révolution avortée.

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