News - 07.07.2011

BCE en tournée dans le golfe : quid de Sakhr Matri et de Ben Ali

 « Un rééquilibrage de la diplomatie tunisienne». C’est ainsi que Moez Sinaoui qualifie la tournée du Premier ministre, la première d’un responsable tunisien d’un rang aussi élevé depuis le début des années 80 dans trois pays du golfe. Le choix de Qatar, des Emirats arabes unis et du Koweit n’est pas fortuit. Qatar ayant été le premier pays arabe à s'être félicité du succès de la révolution tunisienne, aussitôt suivi par les Emirats puis le Koweit. La composition de la délégation accompagnant M. Caïd Essebsi comprenant les ministres de la Défense et des Finances n'était pas, non plus, le fruit du hasard. La coopération militaire avec ces trois pays est très dense, alors que les relations économiques et financières qui s’étaient développées, il y a une trentaine d’années, avec la création des banques de développement et du Consortium Tuniso-Koweitien de Développement (CTKD), propriétaire de la chaîne Abou Nawas, sont appelées à connaître une nouvelle impulsion. Les trois pays ont exprimé leur volonté de soutenir le programme économique tunisien présenté au G8 à charge pour les responsables tunisiens de leur présenter des projets bien ficelés. Mais à aucun moment, il n’a été question de quémander des crédits ou des dons. « Une attitude qui a été hautement appréciée par nos interlocuteurs », a souligné le porte-parole du Premier ministre.

Au cours de l’étape qatarie, il a été question, outre les affaires internationales et notamment la Libye, du recrutement de compétences tunisiennes très appréciées dans ce pays. Notre colonie compte 8000 personnes. Les Qataris sont disposés à en recruter 20000 supplémentaires à condition de présenter le profil demandé avec une maîtrise de la langue anglaise. Le cas de Sakhr Matri, réfugié à Qatar a-t-il été soulevé ? « Je n’ai pas assisté à tous les entretiens et notamment ceux en  tête-à-tête pour pouvoir vous renseigner là-dessus, a répondu Moez Sinaoui avant de conclure par une pirouette, le sourire entendu : « fhemtouni ».

Reste l’Arabie saoudite où avait trouvé refuge le président déchu. Le porte-parole n’a pas caché le désappointement des autorités tunisiennes devant le silence des  Saoudiens face aux demandes réitérées d'extradition de Ben Ali. Une visite dans ce pays aurait été à l’heure actuelle contre-productive », a-t-il ajouté. Enfin, il a tenu à résumer en quelques mots cette tournée : « L'entente parfaite» avec Qatar ; «la  confiance retrouvée» avec les EAU et «un nouveau départ» avec le Koweit.