News - 20.06.2011

Cyril Grislain Karray publie "La Prochaine Guerre en Tunisie – La Victoire en 5 batailles"

Les journalistes qui ont été juste le lendemain du 14 janvier au Premier ministère, à la Kasbah, puis à la Présidence de la République, à Carthage, ont dû le croiser dans les allées du nouveau pouvoir : Cyril Grislain Karray. De mère tunisienne pure souche, ayant fait une bonne partie de ses études à Tunis avant de "monter" à Paris, il a vécu en direct la révolution tunisienne. Consultant international et proche de différents mouvements de jeunes tunisiens, publie ces jours-ci aux éditions Cérès un livre intitulé: La Prochaine Guerre en Tunisie – La Victoire en 5 batailles. «Un livre qui secoue très fort, mais pour la bonne cause, promet-il, ajoutant pour que la Tunisie ose devenir la Suisse de la Méditerranée et le Singapour de l’Afrique. » Il souligne cependant : « à  condition que nous transformions le ‘je voudrais bien’ en ‘je peux’.»

Les droits d’auteur seront versés à la lutte contre le chômage et l’exclusion, précise Cyril.

Bonnes feuilles

Avant-Propos
Déclaration de guerre

Cet essai n’est pas un essai. Non ! C’est une déclaration de guerre. Une vraie guerre. Et c’est ainsi qu’il faut l’entendre, une guerre avec ses plans, ses camps, ses bruits, ses nerfs, ses sacrifices et ses adversaires. Une guerre contre un ennemi cruel, un ennemi qui s’apprête à devenir fatal pour notre cher pays, fatal pour nous tous, fatal pour vous : enfants, adultes, hommes, femmes, gauche, droite, centre, libéraux, dirigistes, croyants ou pas, pauvres, riches.

J’ai nommé le chômage et l’exclusion de près de deux millions de Tunisiens. Le chiffre mérite d’être redit et réécrit : bientôt 2 000 000 d’exclus ! Il nous faut le retenir, le mémoriser, l’égrener, dénombrer tous ces Tunisiens, les nommer si possible, l’un après l’autre, n’oublier personne!

Croyez-le, le désespoir d’un million de jeunes dans la force de l’âge et sans avenir, auquel s’ajoute près d’un million de Tunisiens vivants dans la précarité ou la misère, cela vous concerne très directement. Il vous faut être en alerte : la situation est d’autant plus grave lorsque ces jeunes sont courtisés par des manipulateurs mal intentionnés, et qu’en face d’eux ils risquent de trouver comme seule réponse une force de l’ordre vingt fois moindre et peu préparée. Le chaos n’est pas lointain.

Vous ou vos enfants, vous êtes peut-être l’un de ces nombreux tunisiens, une personne sur cinq, à qui la société postrévolutionnaire fournit tant de grandes phrases, mots, slogans et clichés mais réserve si peu d’avenir concret.

Vous êtes peut-être un de ces Tunisiens sur cinq qui a, d’abord et avant tout, besoin d’un travail décent, d’un revenu prévisible, d’une reconnaissance sociale. Et pour qui la première des libertés est celle de vivre et d’exister dans la dignité ?

Un Tunisien sur cinq exclu, nous rendons-nous bien compte ? C’est excessif, injuste, inacceptable, inimaginable. Autrement dit : nous sommes en train d’assister à la formation d’un raz-de-marée, d’un Tsunami dont les premières vagues de 2011 feront figure de vaguelettes, de simple avertissement.