Opinions - 23.05.2011

Le G8 et la Tunisie

Le Groupe des huit qui se réunit à Deauville a invité la Tunisie de la Révolution à ses réunions. C'est la reconnaissance de la communauté des pays économiquement avancés du poids géopolitique de notre pays dans le monde arabe et africain et sur la scène internationale.

Ce pays, petit  par son étendue géographique et sa démographie, pèse dorénavant lourd sur les forces politiques, économiques et sociales en Afrique du Nord, au Moyen Orient et en Méditerranée. En lançant le Tunisami (tsunami tunisien de liberté et de démocratie) ou le printemps arabe, notre pays a initié une onde de choc transformatrice jusqu'aux confins de la Chine, en passant par Tripoli, Damas, Jérusalem et même Téhéran.

Barack Obama, dans son discours récent sur le monde arabe, a bien souligné l'évènement majeur qu'a constitué la Révolution du 14 janvier, avec son effet dynamisant sur la Révolution égyptienne et sur le reste du monde arabe. Il reconnaît à la Tunisie une dette politique vis-à-vis du monde, surtout le monde occidental, dans l'affirmation des droits de l'homme, de la liberté, de la démocratie et de la justice sociale.

Il est temps, avec la réunion du Groupe des huit à Deauville et du soutien de la France et avec elle de l'Europe, de transformer cette dette politique en dette économique. Il est temps au Club de Paris, sur instructions du G8, de procéder à l'annulation de la dette publique tunisienne due à  ces pays. Quoi de plus normal si l'on veut consolider le processus libératoire et démocratique de la Tunisie et du monde arabe?

Cette dette s'élevait à fin 2009 à 21,4 milliards $ US et représentait 48,1% du PIB du pays. Malgré sa baisse enregistrée au cours des années antérieures à 2009, elle demeure élevée. Son poids maintenant est un fardeau pour le pays, étant donné la stagnation de la croissance du PIB. Son service est coûteux, étant donné la baisse des recettes des exportations, du tourisme et des transferts des tunisiens à l'étranger. Par ailleurs, la baisse des investissements directs étrangers aggrave encore le service de la dette.

Le gouvernement tunisien devrait présenter le plus rapidement possible une requête auprès du secrétariat du G8 et des gouvernements qui le composent pour annuler la dette extérieure de la Tunisie.

Dr Moncef Guen