News - 23.05.2011

Slim Amamou : alors qu'on s'attendait à ce qu'il se mouille la chemise, il a préféré mettre fin à sa mission

On le guettait sur Twitter et voilà qu'il l’annonce à la radio, lundi à 8h30, sur les ondes d’Express FM ! Slim Amamou, le bloggeur-Secrétaire d’Etat a déclaré que sa mission est terminée au sein du Gouvernement. Une démission en direct, en attendant sa formalisation. En a-t-il informé son ministre et le Premier Ministre ? Non, selon nos sources, du moins jusqu’à midi. Il estime que la mission essentielle du gouvernement étant de préparer les élections, désormais, une haute instance en a pris la charge. Pour lui, sa place se situe dans ce nouveau champ de l’action politique, ce qui le pousse à reprendre sa liberté pour s’intéresser de plus près aux élections. Sera-t-il candidat ? Il ne le précise pas. Invité à un forum parallèle devant se tenir en marge du G8, il a déclaré que cette invitation ne l’intéresse pas. Bref, on le sent se chercher encore.

Arrêté par Ben Ali, le 6 janvier, libéré, juste à la veille du 14 janvier, comme il l’a raconté en détail sur Leaders, il a rejoint dès le 17 janvier, le tout premier gouvernement de M. Mohamed Ghannouchi. On se rappelle encore comment il s’était présenté, humblement, sans cravate, ce jour-là à la Kasbah pour prêter serment et surtout comment il a commencé à twitter en direct dès le premier conseil des ministres.

«Révolution oblige» et «style personnel inchangé», Slim Amamou n’a pas facilement épousé l’habit de la fonction, oubliant souvent de passer au bureau. Certes, la situation n’a guère été facile au siège du ministère, surtout les premières semaines, avec l’afflux massif des «dragons» venus de toutes les régions, en véritables « cracheurs de feu », comme disait l’un des habitués de la maison. Officiellement chargé de la Jeunesse, le jeune Secrétaire d’Etat a dû déchanter rapidement, se rendant compte de son incapacité à traduire les aspirations profondes de ses congénères, en décisions effectives et réalisations concrètes.

Avait-il réussi à ouvrir de grands chantiers, susciter des débats publics, marquer de ses empreintes, son passage dans cette phase historique, au sein du gouvernement ? Ses détracteurs, un peu trop durs avec lui, le condamnent sans appel : "chouchouté, il a préféré bourlinguer autour du monde, de mission en mission, bien accueilli dans les 5 étoiles".

Ses « amis », eux, lui trouvent mille et une excuses. Mais, c’est un sentiment de déception qu’il laisse après son départ : l’impression d’une grande occasion ratée. Tout l’aura dont il a bénéficié durant la lutte pour la chute de la dictature et tout l’espoir placé en lui avec son entrée au gouvernement se sont émoussés au fil des jours.

Alors qu’il avait toutes les chances de réussir, travaillant à côté d’un ministre qui vient comme lui de la société civile et de la lutte contre le despotisme, et chargé d’un secteur aussi crucial que la jeunesse, il n’a pas su s'y concentrer de toutes ses énergies. Aura-t-il une seconde chance pour se déployer ? Cela ne dépendra que de lui.