News - 07.05.2011

Nouvelle manifestation samedi au centre-ville de Tunis

Un grand nombre de manifestants se sont rassemblés, samedi matin, devant le théâtre municipal de Tunis, scandant des slogans hostiles au gouvernement et dénonçant les agressions commises par les forces de l'ordre contre les participants aux mouvements de protestation qu'a connus Tunis durant les deux derniers jours.

 
Les manifestants se sont dirigés vers le siège du ministère de l'Intérieur, appelant au départ du ministre de l'Intérieur, Habib Essid à qui ils font assumer la responsabilité des violentes agressions de la police contre les manifestants. Ces protestations interviennent, également, sur fond des déclarations de l'ancien ministre de l'Intérieur Farhat Rajhi.
 
Les manifestants ont scandé des slogans tels que "Ni peur ni terreur, le pouvoir est au peuple", " le peuple appelle à une nouvelle révolution" et "pas de place à une justice qui confisque la liberté d'expression".
 
Un colonel du corps de la sûreté nationale a tenté de rassurer les foules de protestataires qui ont demandé des éclaircissements sur les violences de la journée du vendredi.
 
Il a indiqué que ce qui s'est passé vendredi était une faute dont les auteurs doivent en rendre compte, affirmant qu'il s'agit de comportements individuels et qu'aucun ordre de recours à la force excessive n'a été donné contre les manifestants.
 
Il a indiqué à la correspondante de l'agence TAP que les agents de la sécurité publique ont été contraints, vendredi, à disperser les manifestants par la force, arguant du fait qu'ils ont reçu des informations sur l'intention de certains éléments perturbateurs de s'infiltrer dans les rangs des manifestants, dans le but de commettre des actes de pillage.
 
Il y a lieu de constater qu'en dépit du déroulement de la manifestation dans un cadre pacifique et l'engagement du colonel du ministère de l'Intérieur de ne pas intercepter les manifestants, les forces de l'ordre ont lancé des bombes lacrymogènes et pourchassé les manifestants au niveau les artères avoisinantes de l'Avenue Habib Bourguiba, faisant usage de leurs bâtons et matraques.