Des journalistes tabassés dans l'exercice de leurs fonctions. Le SNJT condamne vivement
De graves incidents se sont produits aujourd'hui dans le centre de Tunis où des heurts ont opposé la police et des centaines des manifestants au cours desquels des journalistes et des photographes de presse ont été pris à partie et tabassés. Dans un communiqué, le Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) a souligné que "les agressions violentes perpétrées par des dizaines d'agents de l'ordre en tenue officielle et en civil contre des journalistes" constituait "un crime contre la liberté de la presse et d'expression".
Le syndicat précise que les agents de l'ordre ont pris possession des appareils photos et ont poursuivi certains journalistes à l'intérieur du siège du journal "La Presse".
Le communiqué souligne que ces actes commis par les forces de l'ordre ont pour but " d'imposer l'obstruction de l'information et de priver l'opinion publique de la vérité", mettant en garde contre le retour aux "pratiques de répression qui ont marqué le régime déchu".
Le syndicat fait assumer "l'entière responsabilité au gouvernement provisoire quant à la protection des journalistes et à la garantie des conditions appropriées pour l'exercice de leur fonction", dénonçant les actes de violence d'où qu'ils proviennent.
La SNJT cite les noms des quatorze journalistes ayant subi ces agressions.
Le ministère de l'intérieur présente ses excuses
A la suite de ses incidents, le ministère de l'intérieur a présenté ses excuses déplorant "que des journalistes aient été involontairement agressés dans l'exercice de leurs fonctions". Le ministère fait part de "son respect" pour le travail journalistique et "du droit de chaque tunisien à manifester pacifiquement. Il annonce l'ouverture d'une enquête administrative "pour déterminer les responsabilités" et les "raisons de ces dépassements.
Un important déploiement des forces de l'ordre a été remarqué, vendredi après-midi, au niveau de l'avenue Habib Bourguiba, à Tunis, après la dispersion d'un rassemblement de citoyens, devant le théâtre municipal.
Les unités de la sécurité publique se sont déployés tout au long de l'avenue et des rues mitoyennes, ainsi qu'au niveau de ses accès, où des opérations de ratissages ont eu lieu.
Cette opération a été organisée en vue de prévenir toutes possibilités de troubles, comme l'a indiqué une source sécuritaire, à l'agence TAP qui a rappelé qu'un rassemblement de citoyens a eu lieu devant le théâtre municipal, pour exiger du gouvernement provisoire des éclaircissements concernant les déclarations faites, jeudi, par l'ancien ministre de l'Intérieur, Farhat Rajhi.
Les forces de sécurité ont cerné les lieux et dispersé les personnes rassemblées, ce qui a empêché que le rassemblement ne se transforme en manifestation.
Le journaliste de l'agence TAP a remarqué des accrochages entre des jeunes et des agents de l'ordre, au niveau de l'avenue de la liberté. Les jeunes ont lancé des pierres sur les forces de l'ordre, mais ils ont été rapidement dispersés.
Ces événements ont eu des retombées négatives sur l'activité commerciale, au centre ville. Tous les locaux de commerce ont baissé leurs rideaux et la circulation des véhicules a nettement diminué.