La démission de Rajhi du comité supérieur des droits de l'homme ne suffit pas à calmer la rue
Comme prévu, les dernières déclarations de M. Ferhat Rajhi ne sont pas passées inaperçues et il n'a pas fallu longtemps pour pour que des manifestations de soutien à l'ancien ministre à Tunis et d'autres villes de l'Intérieur suivies d'actes de violence et de pillage. Le ministère parle de quatre agents blessés dont un grièvement lors des manifestations des 5 et 6 mai à Tunis. M. Rajhi a eu beau appeler au calme et protester de sa bonne foi, allant jusqu'à présenter sa démission de son poste de président du Comité Supérieur des Droits de l'Homme et des Libertés Fondamentales, le mal est fait. Consciemment ou inconsciemment, il venait d'ouvrir la boîte de Pandore.
Au niveau officiel, on note une cascade de réactions. Le conseil des ministres "a fait part de son étonnement des déclarations infondées de l'ancien ministre de l'Intérieur et qui sont de nature à alimenter les suspicions et les doutes, à provoquer les sensibilités régionalistes et à porter atteinte à l'institution militaire qui bénéficie de la confiance du peuple, pour son rôle dans la protection du pays, des citoyens et du régime républicain".
Le ministère de la Défense nationale indique pour sa part dans un communiqué "que ces propos tendancieux ne doivent nullement être pris à la légère et qu'ils représentent un danger d'une extrême gravité pour la révolution du peuple tunisien et pour la sécurité du pays, au présent et à l'avenir" et annonce son intention de recourir à la justice.
De son côté, le ministère de l'intérieur accuse M. Rajhi d'avoir par ses déclarations contribué à enflammer la rue.
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