Farhat Rajhi s'explique : «guet-apens, manipulation et abus de confiance médiatique»
« Le guet-apens n’est pas exclu, mais la manipulation et l’abus de confiance médiatique sont irréfutablement caractérisés » affirme Farhat Rajhi, vendredi matin sur Express FM. S’expliquant sur les conditions de déroulement de l’interviewe qu’il avait accordée à une jeune journaliste stagiaire travaillant pour un site électronique, déclenchant de vives réactions jusque dans la rue, l’ancien ministre de l’Intérieur confirme qu’il ne se doutait pas, s’agissant d’un journal en ligne, qu’il y avait un enregistrement vidéo. Il a placé ses propos sur le registre « de questions-réponses affirmatives ou négatives, pour la partie relative à des faits précis, et d’analyses et réflexions pour les options d’avenir, dans le cadre d’un briefing de presse non-destiné à la publication.»
Surpris par l’ampleur prise par la mise en ligne de la vidéo sur les réseaux sociaux, selon un montage qu’il a qualifié de « tendancieux et non-fidèle au contenu réel », Farhat Rajhi tient d’abord à «condamner cette grande manipulation » dont il est « victime », arguant de sa bonne fois et de sa méconnaissance de l’univers de la presse et des pratiques de « certains jeunes journalistes non-professionnels ». A ses yeux, il s’agit d’une violation de l’éthique journalistique et d’atteinte, au-delà de sa propre personne, à l’ensemble de la presse, pouvant créer un redoutable climat de réserve, sinon de suspicion.
L’ancien ministre affirme qu’il ne porte que respect et considération aux forces de sécurité intérieure et à l’armée nationale dont il salue l’esprit républicain et la loyauté. « Pour avoir côtoyé M. Rachid Ammar tout au long de la période que j’ai passée au Ministère de l’Intérieur et durant la quelle tout deux avions été exposés à l’assassinat, je sais quelles nobles valeurs l’anime, ainsi que l’ensemble de l’armée. Aussi, je peux témoigner de l’engagement et des sacrifices et des forces de sécurité et de l’armée. »
Invité à réagir aux propos de Kamel Eltaief l’accusant notamment de manque d’expérience politique, il a confirmé que lui aussi, il ne le connaît pas personnellement, et qu’il se considère effectivement comme un « intrus » à la politique, mais qu’il agit toujours par patriotisme, en son âme et conscience.
Regrettant les mauvaises interprétations de ses propos du fait de leurs manipulations, mises hors contexte, et remontage, il a souligné que « tous les efforts doivent se conjuguer pour la consolidation de l’ordre et de la sécurité et la restauration de la quiétude, afin que la reprise économique s’accélère, élèves et étudiants puissent passer leurs examens, et les élections se dérouler dans un climat serein à la hauteur des attentes.»
«Si quelqu’un s’est senti outré par mes propos, de bonne foi, mais bien manipulés, je tiens à lui présenter mes excuses. Personne parmi les officiels ne m’a contacté et je n’ai subi aucune pression. Je me dois cependant de souligner le contexte de cette interview, de regretter son interprétation et les réactions qu’elle a suscitées, et de dire à tous que je ne vise personne, j’ai une haute estime du gouvernement et des institutions de la République, et je ne fais prévaloir que l’intérêt du pays, encore plus en ce moment précis, tant nous voulons tous réussir la transition démocratique », a-t-il conclu.