Motivations & enjeux d'un plan de développement intégral: ‘‘Plan Kairouan''
‘‘La question sociale doit être au cœur du débat, vu que les jeunes se sont soulevés contre l'injustice sociale, les disparités régionales, le chômage et la précarité’’. Jean Daniel (Tunis, 11 Mars 2011).
Peut-on définir un Plan décennal de développement économique et social, permettant de redresser les capacités de l’économie nationale, afin de réaliser durablement une croissance économique suffisamment élevée pour inverser la courbe du chômage et tendre vers le plein emploi à l’horizon de 2020.
A travers les réflexions alignées dans son article intitulé Nécessité d’un Plan Marshall pour la Tunisie, Énis Gaâloul a soigneusement présenté les motivations d’un Plan Marshall pour la Tunisie. Il a souligné que le Plan Marshall est le sujet susceptible de fédérer les Tunisiens pour réfléchir sur la mise en œuvre d’un plan de développent économique capable de résorber le chômage et les inégalités entre régions, et d’édifier une Tunisie ouverte et assortie d’une gouvernance irréprochable, d’une justice sociale et d’une équité fiscale. Le groupe Tunisie Moderne s’active à conduire ce projet tambour battant pour rallier dans les prochaines semaines les Partis politiques sans exclusion. http://www.facebook.com/enis.gaaloul?ref=ts#!/note.php?note_id=142914712446459
Je voudrais me référer à l'article dans Kapitalis (8/3/11), dans lequel Mr Radhi Meddeb avait souligné : «Si l’Occident a engagé quelque 70 milliards d’euros pour ne pas reconstruire l’Irak, il nous suffira de 10 à 15 milliards d’euros pour construire la Tunisie de demain!». http://www.kapitalis.com/kapital/34-economie/2976-radhi-meddeb-l10-a-15-milliards-deuros-pour-construire-la-tunisier.html
Je voudrais également me référer à l'intervention du Ministre des Finances – hier soir alors invité de l’Atuge. Trois grands chantiers financiers doivent être finalisés avant fin juin 2011: mise en place d’un nouveau cadre règlementaire de la micro-finance, reconfiguration du cadre règlementaire des SICAR, décentralisation de la BFPME dans une logique de banque de proximité. En outres, deux grands projets sont en phase de finalisation : mise en place de la Caisse de Dépôts et de Consignation destinée au financement de grands travaux structurants et créateurs d’emplois (infrastructure publique), et promotion d’un Fonds Souverain Générationnel décliné en sous-fonds spécialisés : Immobilier, Tourisme, NTIC, Santé, Off-shoring, Distribution…. http://www.facebook.com/note.php?note_id=217541281590268
Si nous voulons une Tunisie moderne et forte économiquement, nous devrons défendre la concrétisation d'un Plan de Développement Intégral de grande envergure: 15 à 20 Milliard d'€uro.
Pour ce faire, nous gagnerons à identifier les Grands Projets et les décliner en fiches suffisamment détaillées, en termes de faisabilité technique, budgétisation, viabilité économique, impact social et rentabilité financière:
1) Projets d’Infrastructures, à financer sur la ''Caisse de Dépôts et de Consignation'':
- Extension du Réseau autoroutier,
- Modernisation et Extension du Réseau ferroviaire,
- Réseau des télécommunications,
- Construction de plateformes de logistiques,
- Élargissement et Mise à niveau des Ports & Aéroports,
- Production d’énergie électrique à partir d'énergies renouvelables (éolienne, solaire, ...),
- Dessalement d'eau de mer par Énergie Solaire : eau potable, hôtellerie, irrigation, ...
- Aménagement de nouvelles zones industrielles,
- Aménagement de zones touristiques modernes,
- Aménagement de parcs technologiques,
- Diffusion chez les ménages de systèmes de cellules photovoltaïques, etc..
2) Projets Économiques remplissant les conditions de viabilité et de rentabilité, à financer sur les Fonds d'Investissement Spécialisés avec le concours du système bancaire:
- Industrie chimique (engrais + pharmaceutique),
- Industrie de matériaux de construction (mise en valeur des réserves locales),
- Industrie électrique et électronique,
- Autres Industries à haute valeur ajoutée,
- Projets industriels exportateurs,
- Complexe agroalimentaire (fermes agricoles intégrés, unités de transformation),
- Tourisme de standing (hôtellerie, loisir, espaces culturels, mise en valeur de sites),
- Nouvelles Technologie de l’information et de la Communication,
- Distribution moderne, etc...
Avec un portefeuille bien diversifié, renfermant à la fois des projets ‘‘publics’’ d'infrastructure et des projets ‘‘privés’’ viables & rentables, nous saurions convaincre les bailleurs de fonds traditionnels des US+UE (intermédiaires financiers), mais surtout des pays du Golfe et la Chine (pays cash rich). En fait par souci de déconcentration de ses donateurs de fonds, la Tunisie devrait diversifier les souscripteurs à ses futurs besoins en financement.
Par ailleurs, l’accélération du processus de création d’emplois devrait être catalysée par d’identification d’un Grand Projet Structurant, capable de déloger des poids lourds et favoriser l’érection d’une nouvelle colonne vertébrale au pays.
Et pourquoi ne pas déplacer la Capitale ‘‘POLITIQUE’’ à Kaïrouan (1ère capitale de la Tunisie arabe), Tunis demeurant Capitale ‘‘ÉCONOMIQUE’’ du pays. Une telle orientation pourrait provoquer une reconfiguration économique et sociale du pays.
Il n'est plus à démonter aujourd’hui que, pour tout pays émergent (même certains pays développés : USA, Canada, Allemagne, Hollande, Australie, Afrique du Sud), le système de ''Double Capitales'' constitue un Moteur efficace de croissance économique et un catalyseur énergique de développement intégral. Les exemples de la Chine, Inde, Malaisie, Turquie, Brésil, Maroc, Cameroun, et d’autres … le confirment bien. Déplacer la ‘‘Capital Politique & Administrative’’ à l’intérieur du pays ne pourra qu’être bénéfique sur tous les aspects.
La concrétisation de cette opération – certes gigantesque et trop capitalistique – bénéficierait des avantages suivants :
- disponibilité de réserves foncières au voisinage de Kaïrouan pour les besoins d’urbanisation,
- existence d’infrastructures à rentabiliser davantage (Aéroport d’ Enfidha, autoroute, ...),
- réalisation de grands chantiers de construction des locaux de l'Administration,
- proximité des principaux pôles économiques : CapBon, Sahel, Sfax
- proximité des régions du Centre Ouest (zones défavorisées) : Sidi-Bouzid, Kasserine, Séliana, …
Si ce Plan Kairouan venait à être décidé le 25 Juillet par le 4ème Gouvernement Transitoire issu de l’Assemblée Constituante, l’impact sur la création d'emplois serait substantiel avant même la fin 2011. En effet, une telle décision entrainerait les évènements séquentiels suivants:
- la planification d’un projet de reconstruction d'une Capitale Moderne,
- l’engagement progressif de grands chantiers générateurs de ‘‘projets socioéconomiques’’,
- l’accélération du processus de création de nouveaux emplois, rien que par la réalisation des projets de génie civil & VRD
- Le rapprochement de l’Administration Centrale des régions nécessiteuses et sollicitant l’assistance pluridisciplinaire
- La construction d’édifices modernes, alliant la fonctionnalité et la communication inter-départements
- La maitrise de l’exode rural, voire son extinction et renversement des flux migratoires
- Le développement de l’agriculture de par le maintien des ruraux dans leurs zones d’origine
- La promotion de microprojets dans les régions déshéritées avec le concours de la micro-finance
- Le désengrangement de Tunis, tant en trafic routier qu’en concentration urbain
- La maîtrise de la spéculation foncière et immobilière dans le grand Tunis.
Telle est une idée qui pourrait donner lieu à un moteur de croissance économique et constituer un facteur réducteur de la fracture sociale affectant notre pays depuis longue date. Cependant, elle mérite approfondissement et ajustement pour en faire un Méga Projet, susceptible de réaliser d’une pierre plusieurs coups à la fois.
A suivre….