Olfa Youssef dénonce "la démission de l'autorité" et renonce à la direction de la Bibliothèque Nationale
Dans une vive indignation contre ce qu’elle considère comme une démission totale de l’autorité de tutelle, plus particulièrement le ministre de la Culture face à la surenchère de certains agents recalcitrants, Olfa Youssef vient de renoncer à ses fonctions à la tête de la Bibliothèque Nationale. Se sentant désavouée par son ministre et craignant pour la sécurité des ouvrages, elle a décidé de tirer la sonnette d'alarme et de partir.
Ecrivain et universitaire spécialisée en linguistique et islamologie appliquée, elle occupe ce poste depuis 2009. « Je ne saurais poursuivre ma mission, écrit-elle, dans une administration qui ne bénéficie pas de son indépendance et ne fonctionne pas selon les lois en vigueur, mais se soumettant à des intérêts étriqués et dont les fonctionnaires refusent de travailler, arguant une permission du ministre de la Culture, certains allant jusqu’à menacer de mettre à feu les magasins où sont conservés des ouvrages. »
Indignée par cette attitude, Olfa Youssef explique qu’elle se trouve obligée de remettre sa démission face à « l’incapacité du ministère de la Culture de restaurer l’autorité de l’Etat».
La démission d’Olfa Youssef fait suite à celle non moins significative de Mohamed Zine El Abidine de ses fonctions de chef de l’unité de gestion par objectifs (UGP) de la Cité de la Culture. Si les travaux de construction et d’aménagement supervisés par le ministère de l’Equipement sont quasiment à l’arrêt depuis 2008, l’UGP en charge de la programmation d’activités culturelles et de la gestion de certains espaces se trouve très ralentie dans son action, dans l’attente de l’impulsion du Ministre. Aucune réunion n’a pu être tenue avec lui depuis sa nomination, précise M. Mohamed Zine El Abidine.