News - 30.04.2011
Fête du Travail: augmentation du SMIG et du SMAG
Le président de la République par intérim, M. Foued Mebazaa a indiqué que le peuple tunisien a confirmé à l'occasion de la glorieuse révolution du 14 janvier son attachement à la dignité qui ne peut avoir de sens sans une source de revenu garantissant une vie décente.
Il a affirmé que la célébration, demain dimanche, en Tunisie de la fête nationale du travail revêt cette année un caractère particulier, en ce sens qu'elle intervient en une période historique exceptionnelle que vit le pays à la suite de la révolution de la dignité et de la liberté.
Il a souligné, dans l'allocution qu'il a prononcée à l'adresse, samedi, au peuple tunisien, à l'occasion de cette fête, la détermination du gouvernement provisoire, en cette phase transitoire, de concentrer les efforts sur la préservation des postes d'emploi et à aider les entreprises à surmonter les retombées de la conjoncture actuelle et à reprendre leur rythme d'activité.
M. Mebazaa a également mis en relief la nécessité d'élaborer un programme exceptionnel d'emploi comprenant des mécanismes qui visent à octroyer aux chômeurs parmi les diplômés de l'enseignement supérieur des allocations et à leur offrir des opportunités de formation et de mise à niveau destinés à leur ouvrir de plus larges perspectives d'insertion dans le marché de l'emploi.
Après avoir rappelé les mesures annoncées dans le programme de réforme sociale arrêté par le gouvernement provisoire et destinées notamment à régulariser la situation de certaines catégories spécifiques de travailleurs, à renforcer tous les attributs d'un emploi décent et à supprimer le travail sous le régime de sous-traitance dans le secteur public, le président de la République par intérim a rappelé les efforts déployés en vue de résoudre le problème du chômage et à redresser le déséquilibre interrégional, outre la dynamisation de plusieurs secteurs économiques vitaux, tout en focalisant l'attention sur la stimulation du développement régional dans les zones dont il a souligné les besoins patents en matière d'équipements collectifs et d'infrastructure.
Il a ajouté que ce programme de réforme comprend également des mesures conjoncturelles qui tendent à soutenir les entreprises ayant subi des dégâts lors des incidents survenus dans le pays après la révolution, de manière à leur permettre de poursuivre leurs activités, de préserver leur pérennité et de sauvegarder les emplois.
Dans le souci d'améliorer le pouvoir d'achat des citoyens à revenu limité, M. Mebazaa a annoncé la majoration du salaire minimum garanti, dans les secteurs agricole et interprofessionnels ; ces majorations devant être délimitées après concertation avec les organisations professionnelles concernées.
Il a formé le souhait que ces différentes mesures puissent contribuer « à assainir le climat social et à ranimer le tissu économique tunisien », pour permettre, ce faisant, d'accélérer le rythme de croissance et de surmonter, de la meilleure manière, cette conjoncture délicate. Il a réaffirmé la volonté du gouvernement provisoire de ne ménager aucun effort pour réactiver le circuit économique et associer toutes les catégories concernées à l'effort du développement de façon à assurer la répartition équitable de ses dividendes et à garantir davantage d'opportunités d'emploi.
Sur un autre plan, le président de la République par intérim a évoqué les efforts consentis en vue de « remettre de l'ordre dans les affaires politiques », afin de préparer la transition démocratique saine du pouvoir, déclarant : «nous veillons à faire en sorte qu'elle se déroule dans un cadre consensuel national responsable ».
Il a relevé que la vie quotidienne reprend petit à petit et à degrés différents son rythme normal, dans un climat de confiance et de sérénité grâce aux efforts et aux sacrifices consentis par les unités de la sécurité intérieure, de la garde et de l'armée nationales, ainsi qu'à la faveur de la prise de conscience et de la cohésion qui ont caractérisé la majorité des tunisiens en cette période transitoire difficile.
M. Mebazaa a, par ailleurs, indiqué que les hommages unanimes rendus par les observateurs à la révolution tunisienne, désormais considérée comme modèle de transition démocratique et qui mérite d'être soutenue et préservée contre tous les dangers et convulsions, constitue pour l'ensemble des tunisiens "une source de fierté quant à cette révolution intervenue dans notre pays pour éliminer tout désespoir et tout sentiment de marginalisation et d'exclusion".
Le président de la République par intérim s'est repris, cependant, en relevant que ces hommages et ces éloges "commencent à se muer graduellement en appréhensions et peurs au vu de certains faux pas, actes d'anarchie et instabilité", à cause des sit-in, des grèves, de la paralysie de certains services publics et des manifestations de revendications, déclarant à leur sujet : "nous pouvons en comprendre certaines du point de vue de principe, mais nous ne pouvons en comprendre le déclenchement en cette date, encore moins les méthodes suivies".
Il a affirmé que de telles pratiques commencent à influer négativement les intentions extérieures d'investissement en Tunisie, voir la survie de certains projets d'investissement dans notre pays ainsi que la relance du rythme normal de l'activité touristique, précisant que des centaines de milliers de familles tunisiennes vivent de ce secteur.
"Je confirme que ces peurs sont authentiques et qu'il faut les appréhender d'un point de vue responsable ; l'avenir de cette révolution conditionnant le devenir de nos générations futures et qu'il est du devoir de chaque tunisien aujourd'hui de le préserver", a-t-il ajouté.
M. Mebazaa a souligné qu'il est temps "de se remettre au travail avec tout le sérieux nécessaire et de s'attacher à préserver les potentialités de l'Etat à fournir au citoyen tous les services publics" qui figurent parmi ses droits fondamentaux.
Il a indiqué que le travail et la persévérance notamment aujourd'hui ne sont en aucune manière incompatibles avec la démocratie, faisant remarquer qu'il s'agit de deux voies "inséparables et complémentaires, dans la mesure où "la démocratie ne saurait coexister avec le désordre et l'irresponsabilité ».
Il a déclaré dans ce contexte : "je compte sur l'esprit de responsabilité qui anime toutes les organisations professionnelles ainsi que sur le sens qu'elles ont de la précarité de l'étape en cours et de l'impératif de préserver l'invulnérabilité et les équilibres de l'économie de notre pays, et d'adopter le dialogue et la concertation en tant que démarche pour parvenir à un consensus sur toutes les questions qui intéressent les différents partenaires de la production", ce qui est de nature à contribuer au développement des entreprises économiques du pays et à améliorer leurs conditions de travail.
Le président de la République par intérim a, d'autre part, souligné la grande responsabilité qui incombe aux partenaires sociaux, tout particulièrement, en cette conjoncture délicate, en matière de réhabilitation du travail, en tant que valeur civilisationnelle et moyen idéal pour la consécration de la citoyenneté.
Il a exhorté tous les tunisiens à s'adonner au travail sérieux et constructif, et à redoubler d'effort pour développer la production et en améliorer la qualité, de manière à reprendre le rythme normal d'activité dans les divers secteurs et à répondre aux attentes légitimes de la jeunesse révolutionnaire, dans le cadre d'un modèle de développement qui prend appuie sur le compter sur soi et prend en considération les besoins des régions défavorisées dans les domaines de l'investissement et de la création d'emplois.
M. Mebazaa a aussi souligné le rôle des médias nationaux, des partis politiques et de toutes les composantes de la société civile, en cette étape cruciale de l'Histoire de la Tunisie, en matière d'encadrement et de sensibilisation quant à l'intérêt premier de la patrie auquel tous les tunisiens doivent s'attacher, indiquant que : "tous les courants intellectuels et programmes électoraux doivent être au-dessus de tout calcul politique".
Il a relevé que la révolution commence aujourd'hui à connaître un tournant décisif qui nécessite une prise de position sérieuse de l'ensemble des fils et filles de la Tunisie qui placent l'intérêt de la patrie au-dessus de toutes autres considérations.
Le président de la république par intérim a, en outre, indiqué que le peuple tunisien a offert à cette chère patrie une révolution glorieuse qui représente une opportunité historique qui impose l'unité de l'objectif en dépit de la diversité des visions, commande d'unir les rangs malgré la présence de différends et exige la réconciliation nationale, la considérant comme étant une opportunité unique pour l'édification d'une société nouvelle "qui doit rompre avec les aspects négatifs du passé et ne pas commettre les mêmes erreurs, pour que l'Histoire ne se répète pas".
M. Mebazaa a, en conclusion, souligné que ce nouvel édifice sociétal doit se fonder sur une base consensuelle solide accueillant tous les tunisiens sans exception, une base qui rejette la rancoeur et qui rapproche tous les enfants de la Tunisie.