News - 02.05.2011

Qui finance Ennahdha ?

La question ne pouvait ne pas être posée : « face à tant de frais nécessaires pour ces grands meetings à travers le pays et aussi la location du siège central somptueux à Montaplaisir et les autres locaux à l’intérieur, d’où viennent les ressources du mouvement Ennahdha et qui sont ses généreux contributeurs ? » demande une professeur de médecine aux dirigeant du parti lors de la rencontre samedi sous la tribune d’Esprit Citoyen. Ajmi Lourimi a essayé d’être clair : « Je vais vous rassurer tout de suite : tous nos fonds sont à 100% tunisiens, et nous n’avons aucune source étrangère de financement. Ce sont nos adhérents, militants et sympathisants qui versent leurs contributions à Ennahdha, comme jadis nos femmes et soeurs avaient vendu leurs bijoux pour soutenir notre lutte. D’ailleurs, j’ai lu l’interview de Hamma Hammami à Réalités, mentionnant le taux de cotisation des militants du POCT à leur parti et je peux vous dire que ce taux est beaucoup moins élevé chez-nous. » Lourimi n’indique pas à ce sujet le nombre des encartés d’Ennahdha, ni le montant des contributions reçues. Mais il entend jouer la transparence totale.
 
«Nous détenons trois comptes courants bancaires, précise-t-il, tenons des livres comptables détaillés et disposons d’experts comptables et auditeurs. Nos comptes sont ouverts à tout ceux qui veulent les consulter et nous nous soumettons à tout contrôle. Nous n’avons rien à cacher et, bien plus, nous souhaitons que le financement des partis politiques soit en toute transparence ».
 
Zied Dalouatli rappellera, de son côté, que « lors des élections de 1989, le siège d’Ennahdha tenait dans un petit appartement de 3 pièces, rue d’Angleterre, et que le budget total de la campagne n’avait pas excédé les 120 000 D, pour des listes présentées dans les 24 gouvernorats, face à un RCD tout puissant, mobilisant plus de 3 millions de dinars ».
 
A présent, Ennahdha vient d’élire domicile dans un immeuble high tech du quartier Montplaisir de Tunis, près de Radio Mosaïque FM, et précédemment occupé par la Direction Réseaux de Tunisie Télécom. D’après notre confrère Haut Débit, il serait doté d’une « liaison fibre optique sécurisée qui va relier en 2 méga les 26 sites du parti dans différents gouvernorats avec le siège central à Tunis » ainsi que « d’un réseau VoIP et de visio-conférence ».