Opinions - 25.04.2011

La manipulation des médias : un rempart à la démocratie

Le fait est grave et constitue une des tâches noires du processus de transition démocratique que vit la Tunisie aujourd’hui : Samedi 23 avril 2011, une information relayée par des stations de radios fait le « buzz » sur  Facebook et d’autres sites d’informations : Ahmed Friaa, fondateur du Parti Al Watan, est reçu par le gouverneur de Kebili et provoque l’irritation des citoyens de la région qui se mobilisent devant le siège du gouvernorat et se font réprimer par l’armée. Ahmed Friaa « approuve » et se retrouve soutenu également par le ministère de l’intérieur avec lequel il est encore en contact afin de contrecarrer ces manifestations !?! Des « développements » et des interprétations par-ci et par-là « gonflent » encore l’information « brute » diffusée dans les ondes de certaines radios ! En tant que membre actif du Parti Al Watan, je prends mon téléphone, j’appelle Ahmed Friaa que je retrouve chez lui à Tunis !! Stupéfait, abasourdi, ce dernier m’explique qu’il n’a pas bougé de la journée et ne compte se rendre à Kebili ou autre ville que dans le cadre du programme d’activité du Parti Al Watan ! Quelques temps après, un démenti a été diffusé par une radio de la place, mais le mal est déjà fait et encore une fois, la précipitation, la mauvaise foi et la calomnie ont entravé la crédibilité de nos médias, ce qui peut constituer in fine un obstacle majeur à la fiabilité et au bon déroulement de notre processus démocratique.

Aujourd’hui, il est de plus en plus évident qu’un professionnalisme accru, des règles d’éthique et une certaine intégrité et diligence, sont  nécessaires dans nos organes médiatiques. Le rôle de l’information est plus que primordial dans la diffusion d’une culture démocratique et dans la consécration d’un Etat de droit et de liberté. La calomnie et la diffamation ne mènent absolument à rien et nous empêcheront d’atteindre les objectifs de la révolution.

En tant qu’acteur de la vie politique, nous appelons à la création et la mise en place urgente d’une haute instance de contrôle et de surveillance des organes de presse et des médias, qui puisse garantir une plus grande fiabilité et une transparence dans le fonctionnement et l’exercice des rôles et des missions fondamentales du secteur de l’information en Tunisie. Il y va de l’avenir de notre jeune démocratie qui certainement saura se consolider dans le temps grâce notamment aux aspirations et à la volonté de tous les tunisiens ! 

Dr. Moez  Joudi
Membre actif et Porte-parole des jeunes du Parti Al Watan