News - 04.04.2011

Les frères Ibrahim et Houssem Hassan ou les pompiers pyromanes

Ils se ressemblent comme deux gouttes d’eau et pour cause : ce sont deux vrais jumeaux. Après s’être distingués en tant que joueurs de football, en faisant les beaux jours tant d’El Ahly que du Zamalek, les frères Houssem et Ibrahim Hassan font parler d’eux en tant que  directeurs techniques, non seulement en glanant les titres, mais  aussi et surtout en jouant les boutefeux. Ils l’ont montré il y a deux ans à Béjaia en Algérie lors d’un match comptant pour la Coupe de l’UNAF où ils s’en sont pris…au public algérien. Voilà qu’ils récidivent aujourd’hui  à l’occasion des 1/16e de finales de la Coupe de la Ligue africaine de football. Prétextant l’entrée sur le terrain  de deux spectateurs (qui ont été d’ailleurs aussitôt expulsés du terrain) au cours du match aller à Tunis entre le Club Africain et le Zamalek, ils se sont répandus en déclarations incendiaires à leur retour au Caire, s’en prenant à l’arbitre et surtout, appelant les supporters du club égyptien  à envahir le terrain au match retour pour terroriser les joueurs tunisiens.

Leur appel  n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd, il a même été entendu au delà de leur attente. Les séquences qu’on a vues samedi à la télévision semblaient extraites d’un film d’épouvante comme on n’en fait plus :  suite à une décision de l'arbitre algérien annulant un but du club égyptien pour hors jeu flagrant, 20.000 spectateurs hystériques armés de gourdins envahissent le terrain quelques minutes avant la fin de la partie, tel un tsunami, emportant tout sur son passage, s’en prenant, en l’absence du service d’ordre, aux malheureux joueurs du Club Africain qui n’ont  dû (pour certains), leur salut qu' à  leur très bonne condition physique qui leur a permis d’échapper à leurs agresseurs,  ou (pour d'autres) à l’attitude « courageuse » d’un des …frères Hassan qui s’est interposé entre eux et la foule, essuyant lui-même quelques coups ( on ne joue pas impunément  les apprentis sorciers). Il poussa même le fair play jusqu’à raccompagner certains joueurs clubistes jusqu’aux vestiaires, affichant même pour faire bonne mesure, une mine désolée.

Les officiels égyptiens ont beau présenter leurs excuses, le mal est fait. La révolution est passée par là, mais elle n’a fait qu’effleurer les mentalités.  Retour à la case départ avec ces scènes qu’on croyait appartenir à un passé révolu. Les Ibrahim-Houssem Hassan  ont encore de beaux jours devant eux. Les stades arabes resteront pour longtemps encore, des espaces où « s’épanche la  déraison ».  Un détail qui ne trompe pas : malgré leur responsabilité avérée dans ces incidents, le duo infernal ne sera pas renvoyé, soutient mordicus le président du club cairote.

Tous les désespoirs sont permis !       

HB