Micro-finance : comment l'intégrer à part entière dans le système financier et la pérenniser
L’urgence est signalée : la micro finance s’impose comme un outil financier indispensable à mettre en place, dans une refonte des pratiques actuelles, en tant qu’activité économique, et non seulement une aide au revenu, et à ériger en dispositif intégré du système financier. Pour réfléchir à cette problématique et lui apporter les solutions techniques et règlementaires appropriées, une conférence nationale se tiendra les 21 et 22 avril prochain à l’initiative de Tuninvest, avec la participation d’Enda Monde Arabe (dirigée par Asma Ben Hmida), PlaNet Finance (présidée par Jacques Attali), des bailleurs de fonds tels que l’AFD et nombre d’opérateurs, organismes et ministères concernés.
Quels enseignements peut-on tirer des différentes expériences menées en Tunisie (Enda, BTS, associations, etc .) et à l’étranger, comment garantir la pérennité institutionnelle et financière de ce dispositif, faudrait-il créer des outils communs, tels qu’une centrale de risques, quelle gouvernance instituer, avec le maximum d’indépendance, de rigueur et de transparence et avec quelle supervision par la Banque Centrale ? De nombreuses questions se posent.
lors de sa récente interview à Leaders, le ministre des Finances, M. Jalloul Ayed, avait évoqué, la nécessité de refonder la micro finance mentionnant également le lancement, en corollaire, de la micro assurance. D’ores et déjà, le tandem tunisien Tuninvest – Enda jouit d’une bonne expérience dans ce domaine : Tuninvest, à travers sa filiale Africinvest qui pratique cette activité dans nombre de pays au sud du Sahara, et Enda, pionnière dans le domaine qui opère en Tunisie depuis 16 ans, développe un réseau arabe qui a montré son efficience. L’AFD de son côte, tout comme PlaNet Finance ont pu s’enrichir d’enseignements précieux à la faveur de leurs interventions de par le monde.
Le mérite de cette conférence sera de regrouper les énergies, à travers un large panel, et de concevoir tout un dispositif qui devra désormais, certes bénéficier d’un cadre règlementaire spécifique, mais également faire partie du système financier et bancaire, supervisée par le ministère des Finances et la Banque Centrale de Tunisie.