News - 13.02.2011

Semaine sociale décisive ce lundi: l'appel d'Abdessalem Jerad sera-t-il écouté

La semaine qui commence s’annonce donc significative pour la baisse de la tension sociale et des revendications salariales et la reprise du travail. L’UGTT s’y emploie, affirme son secrétaire général.

 

« J’appelle tous les travailleurs à s’unir autour de leur centrale syndicale et à se coaliser pour faire aboutir les vrais objectifs de la révolution que sa la dignité, la liberté et la démocratie, sans se laisser aller aujourd’hui dans la surenchère des revendications salariales qui trouveront leur bonne solution globales lors des négociations sociales imminentes. » Abdessalem Jerad, secrétaire général de l’UGTT, ne pouvait être plus clair. Profitant d’une interview, samedi soir, sur Hannibal TV, il a tenu à faire « appel au patriotisme et à la sagesses des forces laborieuses », balayant d’un seul revers les dire de ce qui « dénient à l’UGTT son patriotisme ou accuse sa direction de perdre le contrôle sur ses adhérents. »

 

Beaucoup estime que la centrale syndicale exerce tout son poids pour la constitution d’un comité de salut public et laisse les travailleurs entreprendre de multiples actions sociales, faisant monter la pression sur le gouvernement er les entreprises, publiques et privées. Les cas de Tunisie Telecom et de Tunisair en sont parmi les plus significatifs. D’ailleurs, en premier signe de détente après la déclaration de Jerad, la grève du personnel navigant commercial de la compagnie Tunisair a été levée dimanche et les vols de Tunisair ont commencé à reprendre, dimanche après-midi.

 

Attentif à l’attitude de l’UGTT et au rôle qu’elle doit jouer, Jerad, un fidèle disciple de Habib Achour, sait trouver l’argumentation appropriée. « Cette révolution, dit-il est une chance unique qui s’offre à tous les Tunisiens et nous n’y réussirons pas tant nous n’avons pas concrétiser ses nobles causes, à travers les grandes réformes constitutionnelles, politiques, économiques et sociales. Nos priorités, en tant que travailleurs, c ‘est de faire aboutir ces réformes, mais aussi de garantir l’emploi et d’aider les entreprises à pouvoir pérenniser l’emploi et être en mesure de supporter les salaires et leurs augmentations. Nous ne demandons pas actuellement des augmentations tant nous traversons un contexte exceptionnel, ces jours-ci, mais nous engageons des négociations sociales globales qui bénéficieront à tous les travailleurs et récompenseront les sacrifices consentis. » Son appel est ferme : «  ne suivez pas  ceux qui vos incitent à la surenchère, ne prenez pas des postions non étudiées et sans concertation, ne posez pas des demandes excessives ! »

 

Interrogé sur la position de l’UGTT au sujet de la participation au gouvernement provisoire et dans le choix des gouverneurs, Jerad a rappelé les principes convenus par la centrale syndicale. C’est ainsi que l’UGTT entend conserver son indépendance par rapport au gouvernement et garder son rôle de contrôle et de critique. C’est pourquoi, même lorsqu’il avait dans une première démarche reçue, accepté de faire partie du gouvernement, il ne s’y est pas fait représenté par des membres du bureau fédéral mais par des experts.

 

Pour ce qui est des gouverneurs, l’UGTT a recommandé le respect d’un certain nombre de critères dans le choix des candidats et de procéder à leur sujet, à des consultations régionales avec les représentants de la société civile et des régions pour s’assurer de leur acceptation. Il a révélé à ce sujet qu’une liste élargie de candidats proposés a été transmise pour avis à la centrale syndicale et que celle-ci s’est excusée de ne pouvoir l’examiner, s »en tenant au principe des critères à respecter et de la consultation des régions.