Hassine Dimassi appelle à relancer dans les meilleures conditions, l'économie tunisienne
"La croissance économique de la Tunisie enregistre, actuellement, une certaine décélération. Cependant, au-delà des perturbations qu'a connues le pays durant les deux derniers mois, cette tendance résulte de plusieurs facteurs non moins contraignants, tels que l'insécurité, l'opacité du climat d'investissement, les anomalies structurelles dont souffrent certaines activités économiques, en plus des retombées de la crise économique mondiale".
Ces propos ont été avancés, samedi, par M. Hassine Dimassi, professeur universitaire d'économie et conseiller de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), dans une déclaration à l'Agence Tunis Afrique Presse (TAP).
L'Universitaire recommande, à cet effet, de prendre des mesures urgentes, d'ordre institutionnel, afin de relancer dans les meilleures conditions, l'économie tunisienne.
Ces mesures de court terme consistent essentiellement à instaurer la paix et la sécurité et à jeter les bases d'un environnement d'affaires crédible et transparent afin de regagner la confiance des investisseurs et partant, de préserver les emplois et stimuler la croissance.
A moyen et long termes, M. Dimassi suggère de revoir de manière radicale le modèle de développement tunisien, préconisant à cet effet, le retour du rôle régulateur de l'Etat, pour préserver les grands équilibres socio-économiques du pays et garantir une répartition équitable des richesses entre les différentes catégories sociales et régions. Et l'universitaire d'ajouter: "l'expérience des deux dernières décennies a révélé qu'aucun modèle de développement ne peut tenir le coup en l'absence d'une régulation raisonnée et équitable assurée par l'Etat".
Par secteurs d'activités, M. Dimassi estime que les évènements récents, survenus en Tunisie, ont eu des retombées négatives sur la quasi-totalité des activités économiques. Toutefois, précise-t-il, "le tourisme tunisien semble avoir été le plus affecté par ces évènements. En réalité, ce secteur souffrait déjà amplement de ses défectuosités de structure".
M. Dimassi explique à cet effet que bon nombre d'hôteliers construisent des hôtels 5 et 4 étoiles, pour les gérer comme étant des unités 3 étoiles et voire les vendre comme des hôtels 2 étoiles. C'est là, le drame du tourisme tunisien", a-t-il conclu.