News - 23.01.2011
Dimanche à La Kasbah: la Caravane du Centre aux portes de Tunis
Dimanche matin, une foule éclectique s’est réunie aux abords de la Kasbah. L’ambiance est détendue et la liberté perceptible dans l’attitude des manifestants qui, en petits groupes, crient leurs revendications dont la principale est de voir les ministres en place dans l’ancien régime quitter le gouvernement transitoire. Les correspondants des médias internationaux n’en croient pas leurs oreilles. Les gens les interpellent et parlent avec une liberté de ton digne des pays les plus démocratiques.
Samedi matin, un groupe d’habitants de Menzel Bouzaïane, une petite ville du centre du pays, pensant que leur révolution leur échappe alors qu’ils ont payé le plus lourd tribut avec une dizaine de martyrs et une cinquantaine de blessés, se met en route pour la capitale. Sur sa route, le groupe est rejoint par d’autres mécontents venus de Sidi Bouzid, Regueb, Kasserine, Tala, Meknessi, etc. C’est désormais une véritable caravane qui monte vers Tunis pour faire entendre sa voix. Ils sont déterminés à effectuer leur voyage à pied mais ils sont rejoints par des camionnettes au bord desquelles ils embarquent et voyagent toute la nuit.
Ils atteignent les faubourgs de Tunis aux premières heures de la journée du dimanche, font un détour par le ministère de l’Intérieur puis vont se positionner devant le siège du Premier Ministère. Des barrages et des rangs de policiers les tenaient au début à distance mais ils cèdent rapidement et les laissent investir toute la place où ils déploient leurs pancartes et s’époumonent à lancer leurs slogans sous les fenêtres du siège du gouvernement. Certains s’accrochent aux fenêtres et aux lampadaires alors que le mur du ministère des finances n’est plus qu’un ensemble de slogans revendicateurs. Une scène impensable il n’y a pas si longtemps. Seuls quelques militaires gardent la porte du premier ministère. La place appartient aux caravaniers.
Après quelques heures de manifestations, on assiste aux premiers évanouissements. Sous le coup de l’émotion et de la fatigue, les hommes tombent et sont portés par leurs compagnons. Dans un coin, de jeunes médecins distribuent du sucre, du lait, du pain et des cakes. La solidarité se met alors en place. Une solidarité aussi belle que spontanée. Des Tunisois afflueront toute la journée pour apporter leur soutien et ramener de la nourriture, des couvertures et des matelas aux manifestants qui ont promis de rester là aussi longtemps que le gouvernement actuel restera en place.
Vers la fin de la journée, le mouvement se renforce avec l’arrivée d’autres groupes venus d’autres régions. Les femmes organisent la logistique et préparent à manger pour les hommes, font le ménage sur la place qui reste propre malgré l’affluence. Certains, étendus sur des cartons à même le sol, disent avoir entamé une grève de la faim.
Le peuple tunisien fait l’apprentissage de la démocratie, de la liberté de s’exprimer dans le calme et le respect d’autrui dans ce pays libre qui est devenu le leur.
Anissa Ben Hassine
Samedi matin, un groupe d’habitants de Menzel Bouzaïane, une petite ville du centre du pays, pensant que leur révolution leur échappe alors qu’ils ont payé le plus lourd tribut avec une dizaine de martyrs et une cinquantaine de blessés, se met en route pour la capitale. Sur sa route, le groupe est rejoint par d’autres mécontents venus de Sidi Bouzid, Regueb, Kasserine, Tala, Meknessi, etc. C’est désormais une véritable caravane qui monte vers Tunis pour faire entendre sa voix. Ils sont déterminés à effectuer leur voyage à pied mais ils sont rejoints par des camionnettes au bord desquelles ils embarquent et voyagent toute la nuit.
Ils atteignent les faubourgs de Tunis aux premières heures de la journée du dimanche, font un détour par le ministère de l’Intérieur puis vont se positionner devant le siège du Premier Ministère. Des barrages et des rangs de policiers les tenaient au début à distance mais ils cèdent rapidement et les laissent investir toute la place où ils déploient leurs pancartes et s’époumonent à lancer leurs slogans sous les fenêtres du siège du gouvernement. Certains s’accrochent aux fenêtres et aux lampadaires alors que le mur du ministère des finances n’est plus qu’un ensemble de slogans revendicateurs. Une scène impensable il n’y a pas si longtemps. Seuls quelques militaires gardent la porte du premier ministère. La place appartient aux caravaniers.
Après quelques heures de manifestations, on assiste aux premiers évanouissements. Sous le coup de l’émotion et de la fatigue, les hommes tombent et sont portés par leurs compagnons. Dans un coin, de jeunes médecins distribuent du sucre, du lait, du pain et des cakes. La solidarité se met alors en place. Une solidarité aussi belle que spontanée. Des Tunisois afflueront toute la journée pour apporter leur soutien et ramener de la nourriture, des couvertures et des matelas aux manifestants qui ont promis de rester là aussi longtemps que le gouvernement actuel restera en place.
Vers la fin de la journée, le mouvement se renforce avec l’arrivée d’autres groupes venus d’autres régions. Les femmes organisent la logistique et préparent à manger pour les hommes, font le ménage sur la place qui reste propre malgré l’affluence. Certains, étendus sur des cartons à même le sol, disent avoir entamé une grève de la faim.
Le peuple tunisien fait l’apprentissage de la démocratie, de la liberté de s’exprimer dans le calme et le respect d’autrui dans ce pays libre qui est devenu le leur.
Anissa Ben Hassine
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1 Commentaire
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Les Commentaires
Ben Hassine Salah - 24-01-2011 13:00
Ah! Dommage que ces manifestants ne sont pas encadrés par un ZAIM de la trempe de BOURGUIBA.
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