News - 21.01.2011

Relancer le secteur bancaire et récupérer les biens et fonds extorqués: priorités de la Banque Centrale de Tunisie

Relancer le secteur bancaire afin qu’il apporte son soutien à la reprise économique et récupération des deniers de l’Etat extorqués sous l’ancien régimes : telles sont les deux grandes priorités que s’assignent la Banque Centrale de Tunisie, selon son nouveau gouverneur, M. Mustapha Kamel Nabli. Trois jours seulement depuis son retour de Washington où il officiait au sein de la Banque Mondiale, il a tenu à recevoir la presse, vendredi après-midi pour clarifier l’affaire du stock d’or, sujet à multiples interprétations, annoncer la nomination de deux administrateurs provisoires à la Banque Zitouna (Slaheddine Kanoun) et à la Banque de Tunisie (Habib Ben Saad), insister sur l’impératif de relance et évoquer les risques que pose la dégradation des notations souveraines. Avant de répondre à une série de questions posées par les journalistes.

 

Entouré du Vice-Gouverneur, M.  Brahim Saada, de hauts cadres et des deux commissaires aux comptes de la Banque (Guellaty et Boussannouga), il a rappelé les différentes mesures prises pour vérifier l’état des stocks d’or monétaire et commercial détenu en Tunisie et ceux déposés auprès de la Banque d’Angleterre, confirmant, documents à l’appui, leur conformité effective aux écritures, avant de consacrer une large partie de ses propos aux efforts de re-stabilisation du secteur bancaire. « Nous avons veillé, a-t-il souligné, à ce que certains établissements qui étaient liés à des personnes impliquées dans les affaires signalées, ne souffrent ni de vacance ni d’arrêt de nature à perturber leur bon fonctionnement et oeuvré pour que des administrateurs provisoires soient nommés en attendant la réunion de leurs  conseils d’administration. Aussi, en dehors des deux ou trois premiers jours, nous avons assuré la disponibilité de la liquidité monétaire nécessaire. »

 

Lundi, le gouverneur réunira les PDG de banques pour examiner avec eux les moyens mis en œuvre afin de répondre aux besoins de leurs clientèles et éviter toute perturbation des opérations de financement. Pour le moment, la situation est gérable, mais si nécessaire, des mesures exceptionnelles peuvent être prises, selon l’évolution de la situation.

 

Quant à la dégradation des notations souveraines, M. Mustapha Kamel Nabli a indiqué que s’agissant d’un indicateur de confiance, il faut la prendre avec une haute attention, tant elle affecte l’économie tunisienne. Il a cependant regretté qu’elle ait été effectuée de façon quasi-arbitraire vis-à-vis d’un processus positif, sans tenir compte du contexte réel d’une révolution populaire, certes ayant payé un lourd tribu en victimes, mais s’étant déroulée dans la liesse et ouvrant de nouvelles perspectives, beaucoup plus prometteuses que par le passé. Le gouverneur a indiqué que contact sera pris rapidement avec les organismes de notation, afin de fournir de plus amples précisions à même d’éclairer leur décision.