Abdelmajid Chaar: la diplomatie alimentaire
Pendant plus de 30 ans, il a été la cheville ouvrière de la communication de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), basée à Rome. Abdelmajid Chaar, enfant de Kélibia, diplômé de l’Ipsi, présentateur vedette puis rédacteur en chef du journal télévisé sur la chaîne nationale tunisienne avant de rejoindre la FAO, aligne un parcours très riche. Il le revisite dans un livre sous le titre de « Un devoir de mémoire, valise d’un communicateur onuesque dans un monde en mutation », publié aux Editions Nirvana.
La deuxième jeune génération de journalistes radio et télévision issus de l’Ipsi a favorisé,dès les années 1970, l’émergence de grands talents dont la plupart connaîtront une brillante carrière à l’étranger. Noureddine Mezni rejoindra l’Organisation de la Conférence islamique à Djeddah. Maher Abderrahmane ira à Londres pour participer à la création de la chaîne télévisée arabe MBC, puis Al Arabiya, à Dubaï. Mhammed Krichen s’installera à Doha, sollicité par Al Jazeera. Habib Gheribi lui emboîtera le pas. Tous ont fait preuve de professionnalisme et su conquérir une haute considération. Leur formation de base au sein de l’école de la République, l’enseignement universitaire et l’exercice pratique ont forgé leur compétence. Avec beaucoup de modestie et une grande sincérité, Maher Abderrahmane et Mhammed Krichen l’ont souligné dans leurs mémoires déjà publiées. Sur la même lancée et en attendant les autres, Abdelmajid Chaar rapporte son propre récit de parcours.
Tout en revisitant ses années d’enfance et d’études, ainsi que ses débuts à la télévision tunisienne, Chaar s’attarde particulièrement sur la complexité d’une communication à 360° au sein d’une organisation des Nations unies comme la FAO. Il fallait tout rénover, inventer une diplomation de l’alimentation, lancer untélé-food, créer un centre multimédia Cheikh-Zayed et faire partie des conseillers spéciaux les plus proches des directeurs généraux successifs, notamment Edouard Saouma et Jacques Diouf. Pas facile de survivre dans ces univers remplis de requins, n’étaient-ce la compétence et l’intégrité. Les mémoires personnelles sont ainsi nourries d’une réflexion sur les systèmes de communication et de portraits de certaines figures connues.