Dr Hédi Mhenni: Le médecin, le ministre
Quelle empreinte a-t-il laissée en plus de 40 ans de carrière, la moitié en tant que médecin et l’autre en qualité de ministre ? Le Dr Hédi Mhenni, 81 ans, professeur agrégé en médecine préventive (pédiatrie) et ancien ministre, laissera surtout le souvenir d’un homme bon, modeste et altruiste. L’enfant de Sayada, merveilleuse ville côtière (Monastir), où il était né le 24 décembre 1942, a toujours gardé les valeurs du terroir. Laborieusement, il réussira des études à l’Institut Bach-Hamba (l’ancêtre de l’Ipsi), qui lui ouvriront l’accès à la rédaction de la Radio tunisienne, et surtout un cursus à la faculté de Médecine de Tunis, qui forgera sa véritable carrière.
La grande passion du Dr Hédi Mhenni sera la médecine préventive. Affecté au Centre de protection maternelle et infantile de Mellassine, il se dévouera pour en faire une unité pilote. Toute sa carrière médicale et politique durant, il ne cessera d’y penser, saisissant la moindre occasion pour lui apporter son soutien. Ce sera sa boussole ! Tout comme la revue «Le Maghreb médical» où il investira sa compétence médicale et ses connaissances journalistiques.
Qu’il soit chef de service hospitalo-universitaire ou enseignant, puis recteur de l’université de Tunis, le Dr Hédi Mhenni sera toujours disponible, accessible, à l’écoute, prêtant attention et soutien. Il sera accaparé par la politique en assumant de hautes charges. Si dans le prolongement de sa carrière médicale, il sera tour à tour PDG de l’Office national de la famille et de la population, secrétaire d’Etat (Santé, puis Recherche scientifique), et ministre de la Santé pendant plus de 8 ans, puis des Affaires sociales, il sera nommé à la tête de deux ministères régaliens. C’est ainsi que le Dr Mhenni est désigné ministre de l’Intérieur (2002-2004), puis de la Défense nationale (2004-2005). En 2005, il sera nommé secrétaire général du RCD, puis ministre-conseiller à la présidence de la République. Il sera également membre de la Chambre des conseillers.«Chaque fois que je quitte une fonction, confiait-il, j’enlevais de ma tête le disque dur qui lui était virtuellement consacré. Je passe à ma nouvelle affectation. Je n’en garde que de bons souvenirs et de nouveaux amis gagnés.»
Les fonctions, aussi hautes soient-elles, n’avaient rien changé en lui. Il s’adonnait à la tâche, faisait de son mieux, restant toujours fidèle à ses amis, cultivant sa passion de la lecture et de l’écriture.
Ainsi était le Dr Hédi Mhenni.
Allah Yerhamou.
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