Nabila Nimr Qaddoumi: Une grande figure palestinienne
Elle avait porté toute sa vie de militante une double cause en une. Celle de la Palestine, sa mère patrie, et celle de la femme palestinienne, arabe et du monde. Nabila Nima Qaddoumi, Om Lutof, qui est décédée fin juin à Amman, en Jordanie, a toujours incarné ce double combat. Epouse du leader palestinien Farouk Qaddoumi, fondateur avec Yasser Arafat et d’autres compagnons de lutte du mouvement Fath, puis de l’OLP, chef du département des Affaires politiques, puis ministre des Affaires étrangères de l’Etat de Palestine, elle a partagé avec lui des décennies d’endurance et de lutte. Les 30 années passées en Tunisie, après l’installation de l’OLP à Tunis en 1982, marqueront sa vie et celle de sa famille. Jusqu’à ses derniers jours, elle n’avait cessé d’appeler ses amis et de se rappeler avec eux de savoureux souvenirs.
Membre du conseil national, du conseil consultatif et du conseil révolutionnaire du mouvement de libération palestinien Fath, elle avait été pendant de longues années secrétaire générale de l’Union de la femme palestinienne, faisant don pendant plus de soixante ans de sa vie à la cause palestinienne.Nabila Nimr Qaddoumi, née à Naplouse en 1940, est la fille d’un illustre homme politique. Son père, Rached Sidki Nimr, avait été député au parlement jordanien et ministre. Très jeune, Nabila était déjà engagée dans le militantisme. Après des études en sociologie à l’université du Caire, elle partira enseigner au Koweït, où elle participa à la fondation de la Ligue de la femme palestinienne. Elle reviendra au Caire, puis s’installera à Damas, en 1967, avant de retourner à Amman, en 1970, mais ce fut pour une courte durée. En 1970, les évènements survenus en Jordanie la contraindront à partir pour l’Egypte. Au Caire, et parallèlement à son action militante, elle rejoindra la Ligue des Etats arabes, au Département des Affaires palestiniennes, jusqu’en 1979, date de la délocalisation à Tunis du siège de la Ligue. Elle reprendra ses fonctions au sein de la Ligue à Tunis, en tant qu’adjointe du secrétaire général adjoint pour les Affaires palestiniennes. En 1991, le président Yasser Arafat la désignera en tant que conseillère dans son cabinet.Très active dans les instances arabes et internationales, portant la voix de la femme palestinienne dans les conférences mondiales, dénonçant les abus et les atrocités des forces israéliennes contre son peuple, Oum Lutof était connue pour sa détermination résolue et son dévouement entier, gagnant une grande considération. A Tunis, elle avait tissé d’affectueuses relations d’amitié avec de larges franges de Tunisiens ainsi que de la communauté arabe. Sincères condoléances à son époux, le leader Farouk Qaddoumi, à ses deux enfants, Lutof et Rami, et au peuple palestinien.
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