News - 31.07.2024

Nabil Ammar: Revitaliser la diplomatie tunisienne afin qu'elle soit proactive, efficace et respectée (Album photos)

Nabil Ammar: Revitaliser la diplomatie tunisienne afin qu'elle soit proactive, efficace et respectée

« Le ministère des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l'étranger s’attèle activement, sous la direction du président Kaïs Saïed, à revitaliser la diplomatie tunisienne afin qu'elle soit proactive, efficace et respectée dans son environnement régional et international. » C’est ce qu’a affirmé, le ministre Nabil Ammar à l’ouverture mercredi à l’Académie diplomatique de la conférence annuelle des chefs de missions diplomatiques et consulaires. Cette conférence qui se tient pour la première depuis trois ans d’interruption, est placée sous le thème: "Le rôle de la diplomatie face aux divers défis". Elle est également marquée par l’invitation des ambassadeurs accrédités en Tunisie.

Tour-à-tour, le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger a évoqué les fondamentaux de la diplomatie tunisienne et la souveraineté de la décision nationale, le parachèvement de l’œuvre complète des réformes, la réforme du système des relations internationales, la nouvelle dynamique imprimée à la diplomatie tunisienne, le soutien à la cause palestinienne, la migration, et une plus grande attention aux Tunisiens résidents à l’étranger.
« Dans ce contexte, et face au phénomène de la migration des compétences et de la main d’œuvre qualifiée, a indiqué le ministre, il nous est demandé, aujourd’hui, de procéder à une évaluation objective de nos relations avec nos partenaires. Aussi est-il impérieux de prendre en considération l’impact de la migration à l’étranger de nos ressources humaines sur notre économie et ses retombées sur l’effort de développement national avec tout ce que cela génère comme avantages comparatifs au profit des pays hôtes. »

Extraits

La souveraineté nationale

« L'importance de préserver notre souveraineté nationale s’agissant de la conduite de nos relations internationales et de sa gestion sur la base du respect mutuel   et de la non-ingérence dans les affaires intérieures avec tous nos partenaires,procède de laconviction entière du Président Kaïs Saïed, qui accorde une importance majeure à cette dimension de premier plan de notre politique étrangère.

Nous estimons, en effet, que la diplomatie tunisienne doit, avant tout, être en parfaite symbiose avec la volonté et les aspirations légitimes des Tunisiens, en œuvrant à servirleurs aspirations et à contribuer à leur concrétisation. Nous voudrions égalementsouligner quela questionde la souveraineté à laquelle le président de la République Kaïs Saïed est indéfectiblement attaché, bénéficie d’un très large appui de la part des Tunisiens, et qu’elle constitue un fondement essentiel à l’égard duquel nos partenaires présents et futurs, se doivent de témoignerconsidération et respect. »

Développer une coopération internationale qui réponde directement aux besoins de la société humaine

« Notre destin, à noustous, est d’orienter notre coopération et nos partenariats vers la création des meilleures conditions possibles pour relever les divers défis auxquels notre monde et la société humaine, dans son ensemble, sont confrontés. Cependant, la réflexion sur les résultats de l'agenda des objectifs de développement durable des Nations Unies à l'horizon 2030 nous porteà croire qu'ils demeurent en deçà des objectifs que l’on s’est assignés.

Des lors, Il est crucial que nous nousattelions à développer une coopération internationale qui réponde directement aux besoins de la société humaine, en priorisant la lutte contre la pauvreté, la famine, le crime organisé, ainsi que la mise en place d'une éducation adéquate, la fourniture de soins de santéadéquats et l’octroi de tous les droits fondamentaux pour tous.

Les guerres, la logique de la force, l'arrogance, et les misères humaines qu'elles engendrent ne sont pas ladestinéeimparable des peuples, mais le résultat de politiques erronées, d'agendas étroits, d'interventions flagrantes dans les affaires intérieuresdes nations, et de graves dysfonctionnements dans les relations internationales. Il est, par conséquent, grand temps d’y remédier pour le bien de l'humanité tout entière. »

Parachever l’œuvre des réformes

« L’objectif principal de notre pays sur les court et moyen termes serait de parachever l’œuvre complète de réformesen s’appuyant,d'abord, sur nos capacités internes, en traitant les causes de nos faiblesses et en renforçant nos points forts et ce en faisant montre d’excellence pour ce qui est de nos efforts en matière de développement dans tous les domaines, tout en tirant les leçons et les conclusions qui s’imposent s’agissant par rapport aux périodesrévolues.

Au cœur de cette trajectoire, la diplomatie tunisienne fonctionne selon une vision globale qui tend àréaliser un équilibreentre les principes qui guident   notre politique étrangère et les impératifs d'une réaction rapide et efficace à l’effet de servir les intérêts nationaux supérieurs.

Réformer le système des relations internationales

« LaTunisie se joint, ainsi,aux autres nations pour appeler à une réforme du système des relations internationales aux fins de l’orienter vers une nouvelle voie plus juste et équitable, capable de répondre aux besoins de la société humaine dans un monde caractérisé par des changements profonds et rapides. Cela implique l’humanisation des relations internationales, conscients que nous sommesque les graves défis, auxquels l'humanité est aujourd’hui confrontée, ne peuvent êtrelevés sans se défaire desrésidus du passé et corriger ses errements. »

Une nouvelle dynamique

« La Tunisie, pays arabo-africain, aux racines culturelles et ancestrales diversifiées, est demeurée ouverte à son voisinage immédiat. Dans ce cadre, nos relations bilatérales avec de nombreux pays frères et amis, ont connu une dynamique notoire, ces derniers mois, dans les domaines politique et économique. Nous avons,en effet, observé un sérieux intérêt de la part de ces pays à renforcer età développer leur coopération avec la Tunisie. Nous renouvelons notre engagement à travailler ensemble pour renforcer cette coopération, sans omettre de tirer les enseignements des expériences antérieures. »

Palestine : la politique de « deux poids, deux mesures »

« Nous sommes tous confrontés aux pressions, difficultés et situations découlant de la grave évolution de la situation internationale et régionale affectanttous les aspects de notre vie.  Et il est triste de constater que ces dernières années ont été marquées par des drames et des conflits, commençantpar la crise de la COVID-19 jusqu'au génocide continu du peuple palestinien.

Cette épreuve dramatique que les Palestiniens endurent et la subjectivité démontrée par certains médias de par le monde, ont clairement mis à nu, pour tous, la politique de « deux poids, deux mesures ». Ce malaise gangrenant le système des relations internationales, et qui se manifeste par la condamnation des victimes, la défense des oppresseurs, et la poursuite du soutien à ceux qui commettent des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité. Ce faisant, un tel système révèle au grand jourles tendances néocoloniales et racistes tendant à maintenir la domination, l'arrogance et l'exploitation économique brutale.

Aussi, réaffirmons-nous notre position constante, qui constitueà soutenirle Peuple palestinien dans son droit légitime et inaliénable à récupérer ses droits nationaux, notamment son droit à établir un État indépendant etcomplètement souverain sur tout son territoire, avec Jérusalem comme capitale. Nous appelons tous les pays amis à accélérer la reconnaissance officielle de l'État de Palestine et à soutenir son adhésion en tant qu'État à part entière à l’organisation des Nations Unies. »

Migration : Sécuriser les frontières et refuser d’être une plateforme de transit ou un lieu de résidence

« En décembre 2018, l'Organisation des Nations Unies a adopté la Convention mondiale pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, qui affirme le droit souverain des États à définir leurs politiques nationales en matière de migration conformément au droit international. Cette convention consacre, également, la responsabilité partagée dans la gestion des migrations irrégulières.

La Tunisie a signé cette convention et la considère comme une référence essentielle qui aurait comme objectif d’initier un véritable processus de coopération internationale à même de traiter de manière globale les causes profondes de la migration irrégulière, aussi bien au niveau des questions de développement que sur le plan juridique. L'objectif étantd’atténuer l’ampleurde ce genre de migration et de lutter contre les phénomènes graves qui s’y rapportent, notamment le trafic des personnes.

Sur cette base, la Tunisie poursuit ses efforts pour sécuriser ses frontières terrestres et maritimes dans le cadre du respect des règles du droit international. Elle renouvelle également son engagement initial à refuser d'être une plateforme de transit ou un lieu de résidence temporaire ou permanente pour les migrantsirréguliers.

Nous voudrions faire remarquer, à cet effet, que la Tunisie ne se reconnait aucunement dans les démocraties auto-proclamées qui ont soutenu et applaudissent les crimes de guerre et leurs auteurs jusqu’à une période récente. De même, il convient de rappeler que, jusqu'en 1931, dans certaines des plus grandes villes du monde, les foires et les jardins zoologiques tenaient encore des expositions d'êtres humains, majoritairement africains. Ces derniers étaient soumis à des expérimentations médicales diligentées par les institutions scientifiques   de l'époque. »

Tunisiens à l’étranger : une plus grande attention

« Nous nous employons, par ailleurs, activement à améliorer nos efforts, approches et méthodes de travail afin de nous rapprocher de nos citoyens résidant à l'étranger. Nous sommes engagés à leur fournir le soutien requis partout où ils se trouvent, à approfondir nos liens et notre communication avec eux, et à les encourager à participer à toute action collective organisée. Nous cherchons à tirer profit de leurs expériences, ainsi que de leurs réseaux professionnels et personnels, pour transmettre le message de la Tunisie, renforcer son image et appuyer ses efforts à l’effet d’atteindre les objectifs nationaux.

Dans ce contexte, et face au phénomène de la migration des compétences et de la main d’œuvre qualifiée, il nous est demandé, aujourd’hui, de procéder à une évaluation objective de nos relations avec nos partenaires. Aussi est-il impérieux de prendre en considération l’impact de la migration à l’étranger de nos ressources humaines sur notre économie et ses retombées sur l’effort de développement national avec tout ce que cela génère comme avantages comparatifs au profit des pays hôtes. »

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