Hydrogène vert: Des partenariats prometteurs
Le cap est mis. La Tunisie est en mesure de produire pour ses propres besoins et d’exporter aussi de l’hydrogène vert et ses dérivés (H 2V) vers l’Europe. Elle s’est fixé des objectifs à l’horizon 2050, ambitieux mais réalisables. Une stratégie nationale, déclinée en plan d’action, a été adoptée et mise en œuvre.
Le marché local sera le premier à être activé à court terme à travers un projet commercial s’articulant autour de la production d’ammoniac vert pour le secteur des engrais. Pour ce qui est de l’export, l’objectif est que la Tunisie fasse partie de la dorsale hydrogène «Hydrogen Backbone» de l’Union européenne (UE). Il s’agit d’exporter environ 6,3 Mt H 2 par an d’ici à 2050 vers l’UE par pipeline et d’alimenter le marché local par environ 2 Mt, sous forme d’H 2V ou dérivés, tels que l’ammoniac vert, le méthanol vert et les carburants synthétiques verts. La faisabilité de la mise en œuvre repose sur le soutien financier et organisationnel international et sur la signature d’accords-cadres à long terme avec des off-takers / producteurs et partenaires / développeurs.
D’ores et déjà, deux premiers accords de partenariat ont été signés. C’est ainsi qu’un mémorandum d’entente a été conclu entre le gouvernement tunisien et le consortium composé du groupe français TotalEnergies et le leader autrichien de la production d’électricité «Verbund». Il a été signé par la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, Fatma Thabet Chiboub, du côté tunisien, et au nom du consortium par Stéphane Michel, directeur général de la branche Gas, Renewables & Power et membre du comité exécutif, et Franz Helm du groupe autrichien Verbund. (Voir communiqué)
Un deuxième mémorandum d’accord a été signé avec le groupe saoudien Acwa Power. S’adressant à la ministre Thabet Chiboub, le PDG, Marco Arcelli, a souligné la grande envergure des projets envisagés. ACWA Power aura à développer, exploiter et entretenir des unités de production d'électricité à partir d'énergies renouvelables d'une capacité de 12 GW, y compris des systèmes de stockage et des lignes de transmission, ainsi que des usines de dessalement d'eau, des électrolyseurs et des infrastructures de raccordement au gazoduc principal. La première phase consisterait à installer 4 GW d'unités de production d'énergie renouvelable, 2 GW de capacité d'électrolyse, ainsi que des installations de stockage de batteries, afin de produire 200 000 tonnes d'hydrogène vert par an. La production d'hydrogène vert est destinée à l’exportation via le Corridor South2, une initiative de pipeline d'hydrogène menée par les opérateurs européens de systèmes de transmission, et identifiée comme projet d'intérêt commun par l'UE, reliant la Tunisie à l'Italie, à l'Autriche et à l'Allemagne.