Sur la même lancée: Un contingent fort de 854 militaires Tunisien qui gagnera l’estime de tous au Rwanda (1994 – 1995)
• Du 4 septembre 1994 au 15 juillet 1995, avec 854 personnes, dans le cadre de la Minuar 2, sous le commandement du colonel major Abdelaziz Toumia, secondé par le lieutenant-colonel Taoufik Ayed, qui dirigera le contingent à partir du mois d’avril 1995, lorsque le colonel major Toumia a été désigné à l’état-major de la Minuar 2.
La Mission des Nations unies pour l’assistance au Rwanda (Minuar), constituée le 5 octobre 1993, devait prendre fin le 19 juillet 1994. Elle aura a été marquée notamment par le déclenchement, le 6 avril 1994, du génocide perpétré par les Hutus contre les Tutsis, faisant près d’un million de morts. Préoccupé par la situation, le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé le 7 juin 1994, par sa résolution 925, de prolonger le mandat de cette mission, qui sera connue sous le nom de Minuar 2, de la renforcer et d’élargir son champ d’action.
La Tunisie avait recueilli une haute satisfaction pour la participation jugée remarquable de son contingent militaire envoyé au Rwanda depuis le début de septembre 1993. Fort de 60 personnes, il a fait preuve de courage et de compétence. Elle a été sollicitée de nouveau pour se joindre à la Minuar 2 qui sera commandée par le général canadien Guy Toussignant. Cette nouvelle force des Casques bleus de l’ONU comptait près de 5 080 militaires de 25 pays, entre éléments militaires. Sa mission est de «continuer de s'interposer entre les parties afin d'essayer d'obtenir d'elles qu'elles acceptent un cessez-le-feu, contribuer à la sécurité et à la protection des personnes déplacées, des réfugiés et des civils en danger au Rwanda, y compris par la création et le maintien, là où il sera possible, de zones humanitaires sûres ; assurer la sécurité et l'appui de la distribution des secours et des opérations d'assistance humanitaire.»C’est ainsi que dès le début de l’été 1994, l’état-major de l’armée tunisienne a engagé les préparatifs pour l’envoi d’un deuxième contingent. Le commandement a été confié au colonel-major Abdelaziz Toumia, secondé par le lieutenant-colonel Taoufik Ayed. Le contingent était composé de 854 militaires, à savoir cinq compagnies formées de 826 officiers, sous-officiers et soldats, ainsi que 10 observateurs militaires, 7 officiers opérant à l’état-major de la Minuar 2 et 11 policiers militaires.
«Il fallait qu’ils partent tous bien préparés et qu’ils rentrent tous sains et saufs en Tunisie, à la fin de leur mission, auréolés de la gloire du devoir accompli, et la fierté d’avoir servi le drapeau national et au cours d’une période des plus difficiles et des plus risquées au Rwanda», confie à Leaders, 30 ans plus tard, le colonel-major retraité Taoufik Ayed. Un grand défi guère facile à relever que le commandement tunisien a su accomplir en toute performance restée gravée dans les annales.
Immédiatement opérationnels sur le terrain
Une première équipe devait partir de Tunis le 4 septembre 1994 en précurseur. Composée de 26 militaires et commandé par lieutenant-colonel Ayed, elle a été accueillie à son arrivée à Kigali par le lieutenant-colonel Ahmed Chabir. Il avait rejoint depuis le mois d’août 1994 le Bureau des opérations de la mission Minuar 2. La mission de l’équipe était de prendre contact avec le poste de commandement, préparer les emplacements des compagnies, effectuer des reconnaissances sur le terrain et assurer les préparatifs logistiques nécessaires.
La complexité du mandat fixé à la Minuar 2 et la situation particulièrement difficile dans plusieurs régions ont conduit le général Toussignant à affecter le contingent tunisien au secteur N°5, situé au Nord-Ouest. Il était considéré comme le plus important et le plus dangereux. Connaissant les performances accomplies par le premier contingent tunisien, le chef de la Minuar 2 a placé toute sa confiance au deuxième contingent. Il sera agréablement surpris par la faculté d’adaptation des militaires tunisiens et la rapidité de leur entrée en action, comme il en témoignera.
«Dès le premier jour, confie à Leaders le lieutenant-colonel Taoufik Ayed, nous avons pu mesurer l’excellente impression laissée auprès de tous par le premier contingent conduit par le commandant Belgacem Mfarrej. Par leurs qualités humaines, comme par leur grande compétence militaire, leur discipline et leur intégrité, les militaires ont hautement servi l’image de la Tunisie et de son armée. Le commandant Mfarrej était, de l’avis de tous, exceptionnel. Il a bien travaillé et conquis un grand respect. Ce capital nous sera précieux pour la réussite de notre mission.»Début octobre 1994, des effectifs formant le contingent sous le commandement du colonel-major Abdelaziz Toumia commençaient à arriver à Kigali par vols successifs. Il fallait assurer l’accueil et l’installation, réceptionner les conteneurs et les acheminer vers leur destination, et s’assurer des conditions nécessaires au déroulement de la mission. Le poste de commandement a été établi à Kabali, à 140 km de Kigali, et quatre compagnies de combat étaient réparties à Nemba, Guissigny et Nyondo (qui a abrité deux compagnies).
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