Impressions de printemps
Par Aly Koita - C’est le printemps à Tunis. La nature renaît, un immense tapis de marguerites et de coquelicots défile à travers le rétroviseur. Je m’arrête. Je contemple l’horizon. Je pense au Seigneur, aux miens et à l’aveugle sevré de cette saison. Je pense à vous grabataires d’ici et d’ailleurs dans les chaumières, les igloos et les palais, vous dont le seul rêve est: se mouvoir, se promener dans les rues endimanchées ou à travers champs, écouter le chant des oiseaux avant qu’ils ne changent de destination…
Je redémarre. A mesure que la voiture avale des kilomètres, la plaine fuit, puis réapparaît pour se faufiler entre les vertes collines aux crêtes tatouées, le paysage semble se mêler à la musique de Touré Kunda, tantôt langoureuse, tantôt fougueuse, m’emportant vers des sphères éthérées, là où se rencontrent la mer et les étoiles, la nuit et le cheval marchant à l’amble, l’île et la plume…
Les cyprès tutoient l’azur, les pins parasols s’entrelacent sous l’œil médusé des moineaux qui, dans leurs mouvements synchronisés, donnent l’impression de narguer l’habitat de l’homme exposé au hurlement du vent du nord.
Aly Koita
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