Le texte intégral du discours de Bourguiba lors de sa visite historique à Jéricho, le 3 mars 1965
Par le Colonel Boubaker Benkraiem - Dès qu’ils apprirent que Bourguiba allait visiter le 3 mars 1965, leur camp des réfugiés à Jéricho, les Palestiniens réunirent spontanément leurs plus beaux meubles et les disposèrent dans la maison où il devait se rendre, raconte de son côté Ismaïl Awda. Du coup, Bourguiba a cru, à tort, que tous les réfugiés vivaient dans des conditions plus ou moins acceptables. Cela l’a incité à plaider en faveur d’une politique plus réaliste.
À Jéricho, Bourguiba, qui était accompagné du roi Hussein de Jordanie, commença son discours sur le ton de la compassion: «Je ressens une immense douleur face aux conditions de vie difficiles des réfugiés, qui traduisent l’ampleur de la nakba [catastrophe] que nous avons subie il y a dix-sept ans. Mais votre enthousiasme et votre volonté de recouvrer vos droits m’inspirent un certain optimisme.» Après ce préambule, il entra dans le vif du sujet: «Aussi forts soient-ils, les sentiments ne suffisent pas à vaincre la colonisation. L’enthousiasme est nécessaire, mais seuls le sacrifice et le martyre pourraient garantir la victoire.» Lançant une pierre dans le jardin du raïs égyptien, qui se voulait le champion de la cause palestinienne, Bourguiba expliqua à ses auditeurs qu’ils étaient les premiers concernés par leur cause, qu’ils devaient être à l’avant-garde du combat. Pour espérer atteindre leur but, la libération de leurs territoires, ils devraient également «se doter d’une direction douée d’une capacité de réflexion, de planification à long terme, d’anticipation des événements, de compréhension de la psychologie de l’adversaire et d’évaluation des forces en présence, afin de s’épargner une nouvelle défaite.»
Ce langage de vérité fit grincer quelques dents. Le temps était à la mobilisation générale, non aux mises en garde qui sèment le doute et divisent les rangs des combattants. Bourguiba n’hésita pourtant pas à enfoncer le clou: «Il est très facile de se livrer à des proclamations enflammées et grandiloquentes, mais beaucoup plus difficile d’agir avec méthode et sérieux, expliqua-t-il. S’il apparaît que nos forces ne sont pas suffisantes pour anéantir l’ennemi ou le jeter à la mer » [expression utilisée par Ahmed Choukeiri, le leader palestinien de l’époque], nous n’avons aucun intérêt à ignorer ce fait ou à le cacher. Il ne faut pas accuser tel ou tel leader arabe de défaitisme ou de compromission parce qu’il propose des solutions partielles ou provisoires. En Palestine, la politique du tout ou rien nous a conduits à la défaite».À l’appui de son analyse, Bourguiba évoqua longuement l’expérience tunisienne. «Nous avons mené notre combat en plusieurs étapes. Cela a facilité notre tâche, mais aussi celle des Français, qui ont ainsi pu graduer leurs concessions, les échelonner dans le temps. Ils étaient contents de pouvoir céder sur une question donnée, considérant qu’il s’agissait d’un moindre mal et que l’essentiel, le maintien de leur domination coloniale se trouvait sauvegardé. Mais à chaque pas franchi, nous nous rapprochions du but. Au fur et à mesure que la position de la France s’affaiblissait et que la nôtre se renforçait, notre marge de manœuvre et nos capacités d’action devenaient plus grandes. Nous avons pu ainsi alterner les mouvements de protestation et les actions de résistance, jusqu’à la confrontation finale, qui eut lieu à Bizerte et fut le prélude à l’évacuation totale du pays. » Conclusion: «Si nous avions rejeté les solutions incomplètes comme les Arabes ont rejeté le projet de la partition de la Palestine, décision qu’ils ont d’ailleurs regrettée par la suite, la Tunisie serait encore aujourd’hui sous occupation étrangère.»
Prononcée sur un ton délibérément moqueur, cette dernière phrase déclencha la colère de l’assistance. À l’issue du discours, les habitants de Jéricho comme ceux de Deheishe et des autres camps de Cisjordanie organisèrent des marches de protestation où furent scandés des slogans hostiles au président tunisien. Indifférent à la tempête qu’il avait déclenchée, celui-ci crut devoir développer le fond de sa pensée lors d’une rencontre avec des journalistes, trois jours plus tard à Jérusalem. Oui, Israël est un fait colonial, il l’avait toujours dit et n’avait pas changé d’avis, mais « les droits dont les palestiniens ont été privés peuvent être rétablis progressivement, par paliers », lança-t-il à un auditoire scandalisé. Nasser, Choukeiri et les autres dirigeants de la région avaient à peine encaissé ces premières flèches que Bourguiba leur en asséna d’autres : «Il est impossible de parvenir à quoi que ce soit si les Arabes ne mettent pas sur pied une direction nouvelle et plus qualifiée, dotée du sens des réalités » Puis, encore plus prophétique: «La meilleure des paix est celle qui ne fait ni vainqueur ni vaincu. Il me semble que l’on peut peut-être parvenir à une coexistence avec les juifs. Un jour viendra où il apparaîtra clairement que ces tragédies n’ont aucun sens» Paix, coexistence et sens des réalités. Rivalisant d’intransigeance suicidaire, les dirigeants arabes de l’époque n’étaient pas disposés à entendre de tels propos. Encore moins à en comprendre le sens.
«Bourguiba avait raison. Nous aurions dû suivre sa politique qui consiste à engranger tout ce qui peut l’être à un moment donné et à remettre continuellement ses revendications sur le tapis», dit aujourd’hui Abou Hilmi, non sans amertume. «Faudrait-il présenter des excuses posthumes à cet homme injustement voué aux gémonies?» s’interroge le correspondant d’Elaph.com. Réponse d’un jeune homme de Deheishe, qui n’a pas connu le leader tunisien : «Pourquoi devrions-nous nous excuser? Parce que nos parents ont revendiqué Jaffa et Haïfa? Mais nous continuons de le faire, n’en déplaise à tous les dirigeants arabes réunis!» Même son de cloche chez Hussein Rahhal, leader du Front de libération arabe, l’aile palestinienne du Baas irakien. En 1965, il vivait à Deheishe et prit part aux manifestations contre le leader tunisien: «Les masses populaires eurent raison de refuser le défaitisme de Bourguiba et de poursuivre la lutte.»
Conclusion du correspondant d’Elaph.com: «Nous ne reconnaissons jamais nos erreurs et ne demandons jamais pardon. Cela ne fait pas partie de notre culture. En fait, nous n’avons pas beaucoup changé depuis le discours de Bourguiba. Les masses populaires sont à l’image de leurs dirigeants, elles sont incapables de tirer le moindre bénéfice de leurs sacrifices.
Bourguiba, qui a consacré la majeure partie de son discours à critiquer les dirigeants arabes de son époque, avait donc une bonne évaluation de la situation.»
Discours de Jéricho du président Bourguiba, le 3 mars 1965
Le président Habib Bourguiba se distingue des autres chefs d'État arabes du Moyen-Orient en recommandant l’acceptation de la décision de l’ONU relative à l’existence d'Israël. Il justifie cette position en évoquant son approche des petits pas, préconisant une marche progressive, par étapes, vers l'indépendance des Palestiniens. Ce discours prononcé à Jéricho, en Cisjordanie, reçoit un accueil froid dans le monde arabe et pourtant...… près de soixante ans plus tard, les droits des palestiniens ont-ils avancé d’un pas? Discours intégral.
Chers frères,
Je ressens en ce moment un double sentiment d'émotion et de fierté. Ému, je le suis lorsque je pense à l'ampleur du désastre que nous avons subi en Palestine il y a dix-sept ans. Mais en même temps, l'enthousiasme qui vous anime, la volonté farouche que je lis sur vos visages, la détermination à reconquérir vos droits, tout cela me réconforte et consolide mon optimisme.
Vous savez sans doute que le peuple tunisien, alors qu'il menait encore une lutte âpre contre la forme la plus abjecte du colonialisme, a tenu à apporter sa contribution dans la guerre de Palestine. De tous les coins de Tunisie, jeunes et vieux sont accourus ici pour prendre effectivement part à la 1utte dont l'enjeu était d'assurer l'intégrité d'une terre arabe et musulmane qu'ils considéraient comme leur seconde patrie. Le peuple tunisien a pu, au bout de vingt-cinq ans de lutte, fonder un État solide et moderne sur une terre d'Islam débarrassée de toute co-souveraineté et de toute forme de domination politique ou militaire.
Mais nous pensons en Tunisie que notre action ne se circonscrit pas à l'intérieur de nos frontières, la Tunisie qui a combattu le colonialisme est consciente du rôle qu'elle doit assumer dans la libération de chaque pouce de la nation arabe demeuré encore sous l'emprise de l'étranger. J'avais déjà proclamé à la première Conférence au sommet arabe, que la Tunisie était décidée à mettre à la disposition de la cause palestinienne toutes ses potentialités. Je le proclame à nouveau aujourd'hui. Il est toutefois un point sur lequel je voudrais attirer votre attention : vous êtes les titulaires d'un droit violé; à ce titre vous vous devez d'être à la première ligne du front ouvert pour la reconquête de la Palestine. Il est de mon devoir de vous entretenir en toute franchise d'un certain nombre de vérités que vous devez avoir présentes à l'esprit D'abord votre rôle dans la lutte est primordial. C'est ce que vous ne devez jamais perdre de vue. D'autre part, je voudrais dire, en ce moment où je m'adresse à tous les arabes partout où ils se trouvent que mon expérience personnelle, issue d'une dure et longue lutte, m'a appris que l'enthousiasme et les manifestations de patriotisme, ne suffisent point pour remporter la victoire. C'est une condition nécessaire. Mais elle n'est pas suffisante. En même temps que l'esprit de sacrifice et de mépris de la mort, il faut un commandement lucide, une tête pensante qui sache organiser la lutte, voir loin, et prévoir l'avenir. Or, la 1utte rationnellement conçue implique une connaissance précise de la mentalité de l'adversaire, une appréciation objective du rapport des forces afin d'éviter l'aventure et les risques inutiles qui aggraveraient notre situation.
Il faut donc nous armer de lucidité, élaborer soigneusement nos plans et créer toutes les conditions de succès. Il faut préparer les hommes et les doter de moyens. Il faut aussi renforcer notre potentiel de lutte par l'appui de l'opinion internationale. Éviter toute précipitation dictée par la passion, agir avec discernement, en vue d'arriver au but, voilà l'essentiel.
Si toutes ces conditions sont réunies, alors notre cause triomphera, d'autant plus sûrement que le Droit est de notre côté. C'est aux responsables qu'il revient de réunir les atouts du succès. Ces atouts nous manquaient lorsque nous avions, il y a quelques années, engagé la bataille, cette fois-ci, c'est sans répit qu'il faut travailler pour les réunir. Nous devons profiter des expériences passées et nous imposer un grand effort de réflexion. Déjà nous sommes sur la bonne voie; mais la voie est longue. Pour aboutir au but, notre action exige loyauté, sérieux et courage moral.
Il est extrêmement facile de se livrer à des proclamations enflammées et grandiloquentes. Mais il est autrement difficile d'agir avec méthode et sérieux. S'il apparaît que nos forces ne sont pas suffisantes pour anéantir l'ennemi ou le bouter hors de nos terres, nous n'avons aucun intérêt à l'ignorer, ou à le cacher. Il faut le proclamer haut. Force nous est alors de recourir, en même temps que se poursuit la lutte, aux moyens qui nous permettent de renforcer notre potentiel et de nous rapprocher de notre objectif par étapes successives. La guerre est faite de ruse et de finesse. L'art de la guerre s'appuie sur 1'intelligence, il implique une stratégie et la mise en œuvre d'un processus méticuleusement réglé.
Peu importe que la voie menant à l'objectif soit directe ou tortueuse. Le responsable de la bataille doit s'assurer du meilleur itinéraire conduisant au but. Parfois, l'exigence de la lutte impose contours et détours.
Il est vrai que l'esprit s'accommode plus aisément de la ligne droite.
Mais lorsque le leader s'aperçoit que cette ligne ne mène pas au but, il doit prendre un détour. Les militants à courte vue pourraient penser qu'il a abandonné la poursuite de 1'objectif. Il lui revient alors de leur expliquer que ce détour est destiné à éviter l'obstacle que ses moyens réduits ne pouvaient lui permettre d'aborder de front. Une fois l'obstacle contourné, la marche reprend sur la grande route qui mène à la victoire.
Plus d'un leader arabe s'est trouvé dans l'impossibilité d'agir de cette manière. Pourtant, notre défaite et l'arrêt de nos troupes aux frontières de la Palestine prouvent la déficience de notre commandement. L'impuissance des armées à arracher la victoire malgré l'enthousiasme des combattants était due à ce que les conditions de succès n'étaient pas réunies.
Aujourd'hui, les chefs d'état travaillent sérieusement à mettre en place un commandement qui soit au niveau de ses responsabilités. Mais cela ne saurait suffire. Il est nécessaire que les peuples se gardent de gêner, par des débordements passionnels, l'action des dirigeants. Il ne faut pas que leur attachement obstiné à une certaine ligne de conduite mette les responsables politiques en difficulté pour l'exécution de leurs plans. Il ne faut pas qu'on accuse de défaitisme ou de compromission tel ou tel leader arabe parce qu'il a proposé des solutions partielles ou provisoires si celles-ci représentent des étapes nécessaires sur la voie de l'objectif.
Mais, pour que le peuple ne gêne pas ou ne fasse pas échec à l'exécution des plans arrêtés, il est nécessaire - comme c'est le cas en Tunisie - qu'il ait confiance en ses dirigeants. Disposant ainsi de leur liberté d'action, ceux-ci sont en mesure d'avancer plus sûrement vers l'objectif. Il m'est souvent arrivé de me trouver dans l'obligation pour être maître de certaines situations, de recourir à la «politique des étapes».
Lorsque certains militants faisaient preuve de réticences, je m'efforçais de les convaincre que ma méthode ne pouvait déboucher que sur la victoire, surtout lorsqu'apparaissaient chez l'adversaire des signes de faiblesse. Il fallait alors ébranler ses positions de force, entamer son moral et en même temps renforcer davantage notre position.
Quant à la politique du «tout ou rien», elle nous a menés en Palestine à la défaite et nous a réduits à la triste situation où nous nous débattons aujourd'hui.
Nous n'aurions, en aucune façon, réussi en Tunisie si nous n'avions abandonné cette politique et accepté d'avancer pas à pas vers l'objectif. A chaque pas, à chaque conquête par le peuple tunisien d'une nouvelle position stratégique, la France cédait une partie de ses privilèges; pour elle, c'était un moindre mal. Elle s'imaginait pouvoir ensuite arrêter le processus. Mais chaque point stratégique conquis augmentait davantage nos moyens d'action. Le processus devenait ainsi absolument irréversible. Ainsi, pas à pas, la France s'est trouvée acculée à la dernière bataille, la bataille de Bizerte où elle ne pouvait que céder définitivement.
En Palestine, au contraire, les Arabes repoussèrent les solutions de compromis. Ils refusèrent le partage et les clauses du Livre blanc. Ils le regrettèrent ensuite.
Si nous avions, en Tunisie refusé en 1954, l'autonomie interne comme solution de compromis, le pays serait demeuré jusqu'à ce jour sous la domination française.
Il est donc essentiel que le commandement ait la liberté de manœuvre, qu'il soit capable de prendre telle ou telle initiative et qu'il ait des qualités de sincérité, de probité, de dévouement et de clairvoyance.
Je tenais à vous faire part de ces réflexions en tant que frère rompu depuis longtemps à la lutte anticolonialiste. J'ai inculqué les notions que je viens de vous exposer à vos frères tunisiens qui ont fini par adhérer à tous mes plans d'action.
Il leur est arrivé parfois d'en éprouver un certain malaise. Malgré cela, ils ont accepté de s'engager sous mon impulsion dans telle ou telle expérience car ils ont mis à l'épreuve mon dévouement et ma clairvoyance. Ils ont constaté les résultats. Aujourd'hui nous sommes libres et indépendants.
Voilà ce qu'un frère a voulu dire à l'occasion de cette visite. Voilà le conseil que je crois devoir vous donner ainsi qu'à tous les Arabes. Il est nécessaire d'appuyer les sentiments et l'enthousiasme par une vision claire des données du problème, pour que notre action soit pleinement efficace.
C'est un homme en tout point désintéressé qui vous le dit, un homme dont vous ne pouvez contester la sincérité ni la profonde affection qu'il vous porte.
Nous arrivons au but. Nous n'aurons pas à passer dix-sept ou vingt années encore à nous lamenter vainement sur «la patrie perdue». Nous en tenir aux sentiments serait nous condamner à vivre des siècles dans le même état. Ce serait l'impasse.
Il faut que, de la nation arabe, montent des voix pour parler franchement aux peuples, savoir que la lutte doit se poursuivre avec tout ce qu'elle comporte de détours, d'étapes, de ruses jusqu'au jour où nous aurons arraché, non seulement pour nous-mêmes, mais aussi pour les générations futures, une victoire complète et définitive.
Je vous demande de méditer sur ces propos. Chacun de nous aura à rendre compte à Dieu et à sa propre conscience, de ses intentions et de ses actes.
Mon vœu le plus cher est que les Musulmans vivent dans une communion des cœurs encore plus étroite, que les dirigeants réalisent entre eux une meilleure compréhension et combattent tous les complexes de quelque sorte que ce soit: complexes d'infériorité vis-à-vis de l'ennemi dont on serait tenté de surestimer les forces, complexes de supériorité qui risqueraient de nous précipiter dans une catastrophe que nous pouvons sûrement éviter, grâce à un recours incessant à la raison et à l'intelligence. (Fin du discours).
Le monde arabe a grand besoin de dirigeants politiques de la trempe du Président Bourguiba, ce grand visionnaire qui, grâce à sa lucidité, à son intelligence, à sa ténacité, à son expérience acquise après des décennies de militantisme, des années d’exil volontaire ou forcé, d’emprisonnements en Tunisie et en France, n’a pas cédé d’un pas et a tenu bon, fort de son droit de défendre son peuple et de le conduire à la liberté et à l’indépendance. Ni la chaleur torride du Sahara, ni l’isolement complet à l’île de la Galite, ni les condamnations des tribunaux militaires et les lourdes peines qu’il a purgées ne l’ont découragé pour abandonner la cause sacrée qu’il a entreprise et défendue pour mener la Tunisie à l’indépendance. La seule chose qu’il n’ait pu accomplir ou participer à son accomplissement, faute de temps et d’opportunités peut-être, est l’Unité du Grand Maghreb qui semble maintenant, et malheureusement, s’éloigner davantage. Espérons que cela soit réalisé le plus tôt possible, ce qui permettrait à cette partie de l’Afrique de changer de statut et de devenir une puissance moyenne.
Bourguiba est immortel et il le demeurera comme le sont Hannibal, Ibn Khaldoun, Aboulkacem Echabbi et Farhat Hached.
Qu’Allah accorde, au Combattant Suprême, le Président Habib Bourguiba, son Infinie miséricorde et l’accueille dans son Eternel Paradis.
Boubaker Benkraiem
Ancien Sous Chef d’Etat Major de l’Armée de Terre,
Ancien Gouverneur
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