Le monde universitaire Américain est secoué par la question Palestinienne
Par Mohamed Larbi Bouguerra - La prestigieuse Université Harvard, située à Cambridge Boston (Massachussetts), est furieusement secouée par les boucheries perpétrées par l’Etat sioniste à Gaza et en Cisjordanie. Comme les universités de Stanford et de Pennsylvanie, entre autres.
Une lettre d’étudiants de l’Université Harvard tenant Israël pour «entièrement responsable» de la guerre en cours à Gaza a mis le feu aux poudres.
Le 7 octobre, le jour même où les résistants palestiniens ont lancé leur attaque sur Israël, un groupe de 33 organisations étudiantes de la grande université a publié une déclaration sur les réseaux sociaux affirmant que le «régime d’apartheid» d’Israël avait donné l’impulsion à la guerre (The New York Times, 18 octobre 2023), en référence notamment aux ministres sionistes messianiques et racistes Ben-Gvir et Smotrich.
«Les événements d’aujourd’hui ne se sont pas produits dans le vide», peut-on lire dans cette lettre sur Instagram. «Au cours des deux dernières décennies, des millions de Palestiniens de Gaza ont été forcés de vivre dans une prison à ciel ouvert.»
«Le régime d’apartheid est le seul responsable de cette situation»,est-il ajouté, décrivant la campagne subséquente d’Israël à Gaza comme une« riposte coloniale».
La lettre poursuit: «Nous déplorons le bilan dévastateur et croissant des civils et soulignons le rôle de l’occupation coloniale israélienne dans la création de ces conditions de violence. En tant que groupes d’étudiants à Harvard, nous appelons également la communauté de Harvard à considérer la complicité institutionnelle de notre université dans la violence contre les Palestiniens, à travers son investissement dans des entreprises opérant dans des colonies illégales. Comme toujours, nous réaffirmons nos demandes pour que l’université divulgue toute l’ampleur de ses investissements, se désinvestisse et réinvestisse dans les communautés palestiniennes. Joignez-vous aux autres organisations étudiantes et signez en signe de solidarité.»
Enorme controverse
Une grande controverse a alors éclaté mobilisant donateurs, anciens élèves et intellectuels pro-israéliens. Ainsi, Lawrence Summers**, ancien président de Harvard et ancien secrétaire au Trésor américain,a critiqué les dirigeants de l’Université pour une réponse «tardive» à l’attaque du Hamas et à la lettre étudiante.
En quelques jours, les étudiants affiliés à ces groupes étaient mis en ligne. Leurs frères et sœurs ont été menacés. Les dirigeants de Wall Street ont exigé une liste de noms d’étudiants pour interdire leur embauche. Et un camion avec un panneau d’affichage numérique - payé par un groupe conservateur - a encerclé Harvard Square-place très fréquentée de la ville- faisant défiler des photos des signataires et leurs noms, sous le titre «Harvard Leading Antisemites». (Les chefs antisémites de Harvard).
A l’Université de Pennsylvanie, les donateurs aux caisses de l’Université demandent la démission du président et du président du conseil d’administration de l’institution suite à une conférence d’écrivains palestiniens sur le campus à laquelle ont participé des conférenciers accusés d’antisémitisme.
Ainsi va l’Amérique colonisée par le lobby de l’AIPAC et des fabricants d’armes dont un président octogénaire porte la parole à Tel Aviv. En ces jours où les massacres sionistes perpétrés à Gaza et en Cisjordanie soulignent la politique «des deux poids, deux mesures» de l’Occident, la présidente allemande Ursula von der Layen de la Commissioneuropéenneillustre jusqu’à la caricature cette diplomatie biaisée et dénuée d’humanité. Pourquoi l’Occident ne dénonce-t-il pas l’Etat d’apartheid israélien comme il l’a fait le siècle dernier pour l’Afrique du Sud ? Vorster est-il plus ou moins raciste que Netanyahou ? Les étudiants de Harvard en tout cas dénoncent les politiques toxiques de Biden et du Premier Ministre israélien.
Mohamed Larbi Bouguerra
** Lawrence Summers est connu pour son «humanité» particulière. Quand il était sous-secrétaire américain pour les affaires internationales dans les années 1990, il a osé dire que l’exportation de déchets chimiques toxiques et dangereux vers les pays du Sud était permise car les habitants de ces pays ne vivront de toute façon pas assez longtemps pour souffrir d’un cancer de la prostate.