Ahmed Ounaïes: La mémoire de Habib Bourguiba resplendit dans le fond de nous-mêmes (Album photos)
La mémoire de Habib Bourguiba resplendit dans le fond de nous-mêmes. Consciemment ou inconsciemment, nous nous ressaisissons dans l’élan des années bourguibiennes quand le sens de la dignité fixe le fond du combat. Notre jeunesse était riche d’espoir, imbue d’optimisme et tendue par un débat intense, non pas entre les anciens et les modernes, mais entre modernes de toutes les écoles d’ici et d’ailleurs.
La figure de Habib Bourguiba s’est illustrée dans la lutte finale contre l’Empire colonial. Tandis que la France s’enfonçait peu à peu dans la guerre d’Indochine et que la Tunisie devait à son tour lancer la résistance armée, Bourguiba ne cessait de revendiquer l’indépendance ‘‘dans l’amitié et la coopération avec la France’’. Et quand la violence embrase l’ensemble de l’Afrique du Nord, il accepte la négociation sur la base de l’autonomie interne tout en proclamant, à l’avance, la finalité de l’indépendance et de la souveraineté comme l’étape ultime du processus. Ainsi l’histoire a-t-elle basculé.
Bourguiba illustre l’aspiration à la liberté et l’exigence de progrès. Sa culture et son autorité cautionnent nos élans et élèvent nos espérances. Il s’impose au débat pour faire prévaloir la politique des étapes et le choix de la réforme sur le choix de la révolution radicale. Il s’attache tout autant à faire évoluer les mentalités à la base, car les mœurs et les pratiques n’évoluent pas au gré de la volonté politique.
Quant au fond, la raison doit seule guider nos choix et nos actions. La foi dans la science, le principe de l’évolution, le respect des valeurs universelles jugent plus sûrement de l’essor d’une nation. Ainsi la Tunisie s’arrache-t-elle à l’archaïsme et à la toute-puissance du dogme.
C’est à partir des idéaux de Habib Bourguiba que s’affirme la Tunisie moderne, affranchie, confiante, sûre d’elle-même. Une culture critique se dresse contre l’obscurantisme et contre les mirages des idéologies qui minaient nos sociétés au lendemain des indépendances.
Les années bourguibiennes concilient naturellement l’autorité et le respect de l’Etat, le progrès social et l’austérité, le courage politique et la clairvoyance, la joie de vivre et le culte du travail. La Tunisie s’est distinguée non pour une mystique de revanche ou de puissance, mais pour l’esprit d’ouverture, la volonté de modernisation, l’effort et l’abnégation, et pour le crédit et le sérieux de ses engagements.
Ahmed Ounaïes
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