Qui est Dora Milad, présidente de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie
«Mon parcours est atypique, prévient d’emblée Dora Milad, présidente de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie. J’ai eu la liberté et le privilège de suivre mes centres d’intérêt, mais aussi de faire plaisir à mes parents.» Diplômée de l'École supérieure des sciences économiques et commerciales (Essec), une grande école de commerce et de gestion française, elle rejoindra le groupe familial fondé par son père feu Aziz Milad, pour plonger dans le contrôle de gestion, après une expérience au sein de la Banque de développement économique de Tunisie (Bdet).
«Ce fut très formateur, souligne Dora Milad. Le contrôle de gestion était considéré par mon père comme un pilier fondamental de toute entreprise. J’ai eu également l’opportunité de participer à la mise en place du premier système informatique de gestion hôtelière, ce qui m’a permis de décortiquer toutes les fonctions au sein d’un hôtel. Et le passage par la Bdet était une réelle chance pour élargir ma vision.»
Mais, rapidement, Dora Milad décidera de donner une nouvelle orientation à sa «carrière». «J’ai toujours éprouvé plus d’épanouissement dans une activité créative», confiera-t-elle. C’est ainsi que j’ai décidé de repartir en France pour des études de stylisme – modélisme. De retour à Tunis, j’ai créé une maison de couture avec l’ambition de concevoir un produit à 100% tunisien. Inspirée par l’œuvre de Mme Samia Ben Khelifa, Fella, je me suis intéressée aux soyeux de Tunis, de Mahdia et d’autres régions, essayé de chercher des matériaux authentiques de notre riche patrimoine et de m’y mettre. Rapidement, mon parcours a été reconnu par l’Onat, ce qui me permettra de faire partie du jury, avant d’en devenir la Présidente pendant plusieurs années.
Troisième séquence de son parcours, celui d’une maman. «Lorsque j’ai eu ma fille, j’ai pris la décision de renoncer à toute activité professionnelle, pour me consacrer uniquement à mon enfant. J’ai voulu lui donner toute la force de mon affection, et toute l’attention nécessaire à son éducation, estimant que ma présence auprès d’elle, durant sa prime enfance, lui sera indispensable pour son épanouissement futur.»
L’appel de la relève
Mission accomplie, Dora Milad, commençait à avoir plus de temps libre. Elle cherchait surtout à se rendre utile, servir une noble cause, mettre ses connaissances au profit du pays, encore plus s’il s’agit d’un secteur qu’elle connaît bien comme le tourisme et l’hôtellerie. «J’y suis née !», sourit-elle. Sur les traces de son père elle se laissera entraîner par des amis d’enfance. Ce sont des hôteliers de la deuxième génération qui ont répondu à l’appel de la relève au sein de la Fth. Dora sera élue membre du bureau exécutif, et choisie comme trésorière générale lors du mandat 2017– 2020. Plus encore, on lui confiera la présidence de la commission de la formation professionnelle.
Complètement plongée dans sa double nouvelle fonction, elle s’y engagera à plein régime. «La formation professionnelle, dit-elle, est l’une des dimensions essentielles de l’hôtellerie, au cœur de tous les métiers.»
Le pli est pris, Dora trouvera un réel bonheur dans son action au sein de la fédération, prêtant main forte à ses collègues sur différents autres registres. Son professionnalisme et son esprit d’équipe feront mouche et lui vaudront l’estime de tous. C’est alors tout naturellement vers elle que ses collègues se tourneront lors du renouvellement des instances de la fédération en 2020 pour la hisser à la présidence de leur organisation. Depuis lors, elle est vent-debout, inspirant, motivant, déléguant, animant, portant la voix de la profession et plaidant sa cause.
À tout moment, elle a l’impression que le père, Si Aziz, est là. Chaque fois qu’elle doit prendre une décision importante, elle se réfère à son approche et à son expérience. Nourrie des valeurs fondatrices dont elle a hérité, elle persévère sur la même voie… y ajoutant sa propre touche.
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