News - 06.04.2023

Tunisie: Tout sur les grands chantiers routiers (Album photos)

Tunisie: Tout sur les grands chantiers routiers

… Et pourtant, les chantiers routiers, petits et grands, se poursuivent, intensément, un peu partout en Tunisie. Ouverture de l’autoroute Médenine-Ras Jedir, démarrage des travaux de l’autoroute Tunis-Jelma, coup d’envoi du nouveau pont de Bizerte, et avancement significatif des travaux de la pénétrante sud de la capitale : tout s’enchaîne en flux tendu. L’autoroute Gabès – Ras Jedir s’étend sur 176 km et ses investissements sont de l’ordre de 1.250 milliards de dinars. Le tronçon Médenine - Ras Jedir (92 km) a été inauguré le 3 février dernier, depuis l’échangeur de Arram, à Mareth, par le président Kaïs Saïed. L’autoroute A2, Tunis – Jelma est de 186 km, pour un coût total de 1.709 milliards de dinars et le coup d’envoi des travaux a été donné par le chef de l’Etat, à Jelma, le 6 décembre dernier. Le 19 juillet dernier, il avait présidé le lancement du chantier du nouveau pont de Bizerte sur une longueur de 9.5 km, dont 2.07 km de pont central, pour un coût de 750 millions de dinars. Quant à la pénétrante sud de Tunis, sur 11.5 km, l’investissement est de 370 millions de dinars…

Si la pandémie de Covid, le stress des budgets publics, la hausse des prix des matériaux de construction et les différentes augmentations n’ont pas épargné le secteur du BTP, les travaux routiers,eux, ont su retrouver un bon rythme d’avancement. A la Direction générale des ponts et chaussées (Dgpc), relevant du ministère de l’Equipement et de l’Habitat, on ne recense pas moins de 142 chantiers en cours pour un coût global de 3,561 milliards de dinars. Rien que pour 2023, 16 nouveaux projets s’y ajoutent pour un montant de 1.7 milliard de dinars, soit un investissement total de 5.2 milliards de dinars.

L’ampleur de ce vaste programme, comme son impact escompté, est édifiant. Les chantiers s’accélèrent. Alors que les études relatives aux nouveaux projets avancent, les préparatifs, notamment fonciers, aussi, et les financements se bouclent. Sans compter l’entretien du réseau routier, l’extension des pistes agricoles et la protection contre les inondations.

«La stratégie élaborée en 2014 et partagée avec des bailleurs de fonds est mise en œuvre avec beaucoup d’attention, affirme à Leaders Slah Zouari, directeur général des Ponts et Chaussées. La vision à l’horizon 2035 est clairement définie. Il s’agit, à cette échéance, de prolonger le réseau d’autoroutes à 1 323 km. Nous avons atteint actuellement 743 km. La réalisation de routes express (nouvelles routes, doublement de voies, déviations, etc.), qui porte sur 2 000 km, est à 700 km actuellement. Nous œuvrons également à aménager et à moderniser des voies de 7.6 m et plus de largeur dotées de réseaux d’évacuation des eaux sur 9 000 km, et autres projets. Quant aux pistes rurales qui doivent s’étendre sur 58 000 km, le linéaire revêtu et aménagé est de 28 000 km, soit presque la moitié».

Une vision d’avenir

Au deuxième étage d’un bâtiment légendaire de la Cité Jardins, siège historique du ministère, à quelques encablures de la Place Pasteur, la Direction générale des ponts et chaussées est à l’œuvre, studieusement. Depuis des décennies, d’illustres ingénieurs chevronnés se sont succédé aux commandes, entourés d’équipes aussi compétentes que dévouées. Dans les couloirs, comme dans les bureaux, le souvenir de Mokhtar Laatiri, M’hammed Ali Soussi, Slaheddine Belaid, Mohamed Soula et Moncef Achour et autres est resté vivace. La plupart des bureaux disposent de tables de travail et de tableaux d’affichage. Dossiers, plans et cartes sont de rigueur.

«La philosophie du programme repose sur deux axes, explique Slah Zouari. Le premier vise à développer le réseau autoroutier et les routes classées au niveau national et maghrébin pour faciliter la liaison des régions de l’intérieur avec les centres urbains des grandes villes et les ports. Quant au second axe, il vise à améliorer l’accès des femmes, des hommes et des enfants des zones rurales isolées à un réseau de routes carrossables, dans le but de mettre en place un réseau spécifique de pistes rurales reliant les communautés au réseau routier classé. L’objectif est d’adapter l’infrastructure routière aux exigences économiques et sociales en vue de relier toutes les régions du pays de manière à assurer la pérennité et la fluidité du trafic et la sécurité de ses usagers.»

Au total, les effectifs de la Dgpc ne comptent que 318 personnes (qui couvrent une large palette d’activités, y compris les carrières et explosifs, et autres). Près de la moitié est constituée d’ingénieurs (91) et de techniciens (80), le reste étant composé d’administratifs et d’ouvriers.

Une approche efficace

Comment la Dgpc parvient-elle à réaliser tant de projets ? «Gestion rigoureuse et reporting détaillé et transparent, répond Slah Zouari. Et d’ajouter : respect de toutes les considérations, notamment environnementales, sociales, d’hygiène, de sécurité et de communication. Mais aussi une bonne préparation des projets à tous les niveaux, et une étroite collaboration avec les parties concernées. Cela nous fait gagner du temps. L’idée de créer une unité de réalisation pour chaque projet s’est avérée payante. Ces unités ont démontré leur efficacité.». «Pour la maintenance du réseau, indique Slah Zouari, on est passé des travaux réalisés en régie par le ministère à la semi-régie, en allant vers la privatisation. Aussi avons-nous hissé le niveau de nos exigences à celui des différents bailleurs de fonds et accordons-nous beaucoup d’attention à la formation des équipes internes, comme celles de nos partenaires, bureaux d’études et entreprises.»

Slah Zouari n’omet pas de souligner les grands atouts dont jouit la Tunisie en la matière. Il mentionne particulièrement la longue tradition dans le domaine des ponts et chaussées, le nombre et la qualité des bureaux d’études et entreprises de BTP de renommée internationale, l’étroite collaboration avec divers bailleurs de fonds qui font confiance à la Tunisie, et les nouvelles réglementations sur l’expropriation et l’accélération des grands projets. Il salue également le rôle joué par Tunisie Autoroutes qui vient de célébrer son 30e anniversaire. «Nous sommes dans une approche gagnante qui nous permet de mener à bien nos projets», conclut-il.

Jamel Ksibi acquiesce. Président de la Fédération nationale du bâtiment (Utica), il souligne la crédibilité acquise par la Direction générale des ponts et chaussées grâce à sa compétence et sa transparence, saluées par la profession et les bailleurs de fonds.
 

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1 Commentaire
Les Commentaires
Sassi - 06-04-2023 11:25

La bonne gouvernance et la clairvoyance aboutissent à la réussite et au succès de tout projet.

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