News - 13.11.2022

Mondial Qatar 2022: L’Equipe de Tunisie, un challenge de plus

Mondial Qatar 2022: L’Equipe de Tunisie, un challenge de plus

Par Mohamed Kilani pour Leaders - En cinq participations en phases finales de la Coupe du monde,  la Tunisie n’a pu récolter que deux victoires contre neuf défaites et quatre nuls. Un bilan très insuffisant, et loin de satisfaire les amoureux du sport-roi.

Pourtant, la première incursion dans le football mondial annonçait un parcours prometteur, d’autant que la génération de 1978 avait encore de la marge, au vu de la moyenne d’âge des joueurs. Le gâchis face au Nigeria à l’entame de l’édition 1982 a tué dans l’œuf toutes ses ambitions et laissé le football tunisien vivre en spectateur les trois éditions suivantes.

La relance de 1998 a certes provoqué trois participations successives, ce qui est en soi une performance, mais la discrétion, voire la faiblesse, lors de certaines rencontres ont maintenu la Tunisie dans le simple statut de figurant. Pourtant, la victoire lors de la CAN 2004, puis la bonne tenue en Coupe des confédérations en 2005 laissaient présager un redécollage à l’échelle mondiale. Rien n’y fit et il a fallu attendre 2018 pour revivre une phase finale et réaliser un second succès après celui, spectaculaire, de 1978 face au Mexique.

C’est le Panama qui s’est proposé pour redonner le sourire aux Tunisiens après des prestations très limites face à l’Angleterre et la Belgique....

Cette fois-ci, les joueurs tunisiens sont devant une lourde responsabilité, celle de redorer le blason du football national. La mission est sans doute délicate, dans un groupe très relevé avec une France tenant du titre, un Danemark parvenu au dixième rang mondial et en ascension régulière et l’Australie, une équipe de caractère ayant goûté en 2006 aux délices du second tour et aspirant à faire autant, sinon mieux.

Le staff technique, lui, est conscient de la difficulté qui l’attend, de la pression de l’opinion qui génère par moments du stress et de la nécessité de donner la meilleure image du football tunisien.

L’année 2022 a apporté un lot d’enseignements qui oscillent entre l’éloquence et l’insuffisant, entre la qualité et la médiocrité, entre la rigueur et le laxisme. Une Coupe arabe réussie puis une CAN approximative, cela intrigue. Puis une victoire brillante au tournoi du Japon suivie d’un non-match face au Brésil inquiète. Tout le travail consistera à doter le Onze national d’une certaine stabilité en évitant le turn-over inutile et se focaliser sur un groupe définitif, une formation type de base en songeant aux compatibilités technico-tactiques que caractérielles. La présence dans le staff de Boumnijel et Ben Achour est de nature à opérer la synthèse entre les expatriés entre eux et avec les nationaux opérant en Tunisie. La question n’est pas marginale quand on sait combien les affinités pèsent dans les rapports humains et sportifs.

Cela étant, les individualités qui peuvent peser ne manquent pas telles que Laidouni, Talbi, Ben Romdhane, Skhiri  Msakni, Sliti et autres Khazri s’il améliore sa gestion du ballon dans la zone adverse.

Jalel Kadri est devant le plus beau challenge de sa vie. Cela lui arrive très vite, mais le défi est sans doute assez motivant pour peu que les bons choix et l’inspiration du jour soient au rendez-vous.  Et que la forme des joueurs et leur application sanctionnent leurs efforts ainsi que les sacrifices et les nuits blanches des techniciens.

Mohamed Kilani

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