Restauration de la mosaïque Diane Chasseresse et sa réinstallation au siège de l’Unesco : des précisions utiles à savoir
Leaders avait annoncé que la mosaïque Diane Chasseresse offerte par la Tunisie des mains de Bourguiba, il y a maintenant 50 ans, à l’Unesco, a été récemment restaurée et replacée dans son nouvel écrin au siège de l’Organisation, à Paris. Une cérémonie était organisée à cette occasion, mercredi dernier en présence de la directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay et de l’ambassadeur délégué permanent de Tunisie auprès de l’Organisation, dont la mission prenait fin justement ce jour-là. Les détails précis de cette opération avaient échappé à la connaissance du rédacteur de l’article. Ils viennent de nous être livrés par une source proche du ministère des Affaires culturelle (l’Institut national du Patrimoine, INP)
A sa grande surprise, le ministère n’avait pas été prévenu de l’avancement au 15 juin de la date cette cérémonie, initialement prévue pour le 21 juin courant, avec en accompagnement une exposition de mosaïques. Une soirée, en présence notamment de la ministre des Affaires culturelles, était prévue. L’ambassadeur, alors en exercice, avait proposé son report pour le mois de septembre prochain. Se ravisant en toute dernière minute en apprenant son départ, il a rapproché la date de la cérémonie pour la faire coïncider avec le dernier jour de sa mission, sans pour autant en référer au ministère des Affaires culturelles. C’est pourtant le Département qui avait instruit l’INP pour initier la démarche et prendre en charge le financement de la cérémonie d’inauguration du nouvel emplacement de la mosaïque d’El Jem.
En fait, ajoute la même source, la restauration de la mosaïque n’avait pas pris deux ans, mais six jours seulement (du 14 au 20 mars dernier). Elle a été réalisée grâce au savoir-faire d’une équipe d’experts tunisiens de INP, avec à sa tête le technicien Jamel Lazidi, en collaboration avec un groupe de techniciens du musée d’Arles en France.
Aussi, les deux stèles puniques exposées à cette occasion ont été en fait récupérées grâce à l’intervention de l’INP. Apprenant il y a deux ans leur mise vente aux enchères à l’Hôtel Drouot, il avait donné mandat à la Délégation permanente de Tunisie auprès de l’Unesco pour bloquer la vente et a financé leur récupération. Une fois reprises, les deux stèles ont été placées au siège de la Délégation en vue de leur rapatriement en Tunisie.
A noter par ailleurs que l’INP a élaboré tous les dossiers d’inscription sur la liste du patrimoine mondial (Convention 2003). Depuis 2017, il a remis à la Délégation permanente de Tunisie auprès de l’Unesco les dossiers suivants :
1. Les potières de Sejnane (2018)
2. Connaissances, savoir-faire, traditions et pratiques associées au palmier dattier (2019)
3. La calligraphie arabe (2019)
4. La production et la consommation du couscous (2020)
Trois autres dossiers ont été remis en vue d’inscription futures, à savoir :
1. Un dossier panarabe relatif à la calligraphie arabe
2. Un dossier national sur l’Harissa
3. Un dossier national relatif à la communauté de Ghbonton au sud tunisien.
Pour ce qui est patrimoine matériel (convention 1972), l’INP avait soumis à l’Unesco à travers la Délégation permanente de Tunisie les dossiers d’inscriptions de :
1. L’île de Djerba, sur la liste du patrimoine mondial
2. Kallat Snaan, sur la liste indicative
3. Sbeïtla, sur la liste indicative
4. Les Ksours du Sud, sur la liste indicative
5. Les gisements préhistoriques du capsien, sur la liste indicative.
« C’est dire tout l’effort fourni par le ministère des Affaires culturelles et l’INP, ce qui ne saurait cependant être revendiqué par d’autres », souligne la même source.
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