Tunisie : L’Ugtt a-t-elle raison de boycotter le dialogue ?
Par Abdelkader Maalej - Finalement l’Ugtt n’a pas participé à la séance inaugurale du dialogue national et vraisemblablement elle n’assistera pas à la suite du débat. L’Ugtt a longuement expliqué que son boycott du dialogue national tel que conçu par le chef de l’Etat est dû au fait qu’elle n’accepte pas de participer à un dialogue dont l’issue est connue d’avance et qui se base sur un document préparé au préalable pour orienter le débat vers la prise de décisions quasiment imposées par le Président de la république.
Mais voilà que, malgré ce boycott, la première réunion du dialogue a eu lieu le 4 juin sous la présidence du doyen Sadok Belaîd en présence d’une quarantaine de personnalités toutes respectables dont 3 anciens ministres connus et des représentants de certains partis et d’organisations nationales exceptée l’Ugtt.
Le débat a démarré comme l’a indiqué le bâtonnier président de la commission économique et sociale sans heurt et aucun document préalable ni aucune instruction. Tous les participants ont pris la parole et ont exprimé leurs points de vue en toute liberté et sans la moindre retenue. A la fin de la séance et pour pouvoir accomplir la mission dans les délais impartis, le doyen Belaîd a demandé aux participants de présenter à la présidence de la commission un papier renfermant les propositions qu’ils souhaitent avancer écrites dans un style correct et susceptibles d’être incorporées dans le document final après l’acceptation de la majorité des membres de la commission, et ce dans un délai ne dépassant pas 72 heures. Les participants ont répondu à cet appel et ont déjà remis leurs réponses à la présidence de la commission.
Ainsi donc, les craintes exprimées par l’Ugtt se sont avérées sans fondement et le boycott du dialogue est une bévue que l’organisation a encore le temps de réparer pour mettre la main dans la pâte car comme le dit l’adage connu mieux vaut tard que jamais.
Tout donne maintenant à croire que le dialogue finira par avoir un résultat qui sera couronné par le référendum du 25 juillet. L’ISIE s’est déjà mise au travail.
Abdelkader Maalej
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