News - 15.04.2022

Ahmed Ounaïes: La guerre d’Ukraine et l’ordre mondial

Ahmed Ounaïes: La guerre d’Ukraine et l’ordre mondial

La guerre d’Ukraine nous interpelle. Elle pose crûment le problème du maintien de la paix et de la sécurité en Europe. Nous réalisons à vif que l’ordre de sécurité européen est précaire, que la diplomatie est impuissante à endiguer les forces de guerre et que l’ère de paix promise par la Charte des Nations Unies, qui a conféré un statut privilégié pour les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité, n’a pas permis de surmonter une crise impliquant au premier chef les membres permanents eux-mêmes.

Jusqu’au XXIe siècle, les crises qui avaient secoué la scène européenne étaient surmontées par le recours, en dernier ressort, à l’entente stratégique entre deux camps relativement équilibrés. L’ordre de sécurité en Europe reposait, jusqu’à la disparition de l’URSS, sur le principe de l’entente stratégique entre l’Est et l’Ouest. Les pays européens non membres des alliances militaires – OTAN et Pacte de Varsovie – étaient également assurés d’un ordre de sécurité global, fondé sur un rapport de force équilibré et sur la politique d’entente stratégique. 

La crise des missiles de Cuba en octobre 1962 était ainsi résolue par l’entente entre John Kennedy et Nikita Khroutchev : l’un et l’autre admettent de retirer les missiles déployés soit en Turquie et qui menaçaient le territoire de l’URSS, soit à Cuba et qui menaçaient le territoire des Etats-Unis. La crise était surmontée en moins de 15 jours. L’ordre de paix et de sécurité global était raffermi par l’initiative des pays européens non membres des deux Alliances, qui ont lancé le processus de la CSCE (Conférence sur la Sécurité et la Coopération en Europe) et qui ont fait évoluer l’ensemble des acteurs de la posture d’affrontement vers la politique de détente et de coopération. La sécurité européenne est ainsi convenue entre toutes les parties et consolidée par les Mesures de Confiance, par les Accords de Limitation des Armements puis de Désarmement et par une politique de coopération ayant bénéficié aux pays concernés et à l’ensemble du monde.

La dissolution du Pacte de Varsovie en juillet 1991 n’entraîne pas la dissolution de l’OTAN ; dès lors, l’équilibre de la scène européenne rompt et l’OTAN, passant de 16 à 30 membres, dont 28 européens, inaugure la politique du fait accompli. La montée en puissance n’est pas innocente. Avec la poussée à l’Est, les déploiements d’armements avancés et les concentrations de troupes, au voisinage de la Russie, se multiplient de l’Estonie au Nord, sur la Baltique, jusqu’en Roumanie et en Bulgarie au Sud, sur la Mer Noire.

Le Président Bush décide, en janvier 2007, d’installer sur les frontières de la Pologne et de la Tchéquie un système de missiles balistiques pointés à l’Est (baptisé Bouclier Anti-Missiles) afin de contrer, dit-il, d’éventuelles attaques iraniennes. Vladimir Poutine conteste le bien-fondé du projet et le déclare fermement à la tribune de la Conférence de Munich sur la sécurité, en février 2007, face aux principaux membres de l’OTAN. Le Président Obama, en janvier 2009, met fin au projet. Etait-ce par respect pour les exigences légitimes de la Russie ? Subsiste-t-il un certain esprit d’entente stratégique ?

Mais déjà en avril 2008, le sommet de l’OTAN à Bucarest approuvait le principe de l’adhésion à l’OTAN de l’Ukraine et de la Géorgie, expressément désignées. Au bout de quelques semaines, le 7 août 2008, éclate la guerre de Géorgie. Appelée à la défense de deux provinces géorgiennes qui avaient proclamé leur indépendance, la Russie les soutient militairement et, à la fin des hostilités, le 26 août, maintient des forces armées dans les deux nouveaux Etats, l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie. Ces forces s’y maintiennent  jusqu’à nos jours. Qu’en est-il, dès lors, de l’adhésion de la Géorgie à l’OTAN ? Est-elle renvoyée sine die?

A son tour l’Ukraine, depuis l’éclatement de la ‘‘Révolution Orange’’ en novembre 2003, oscille entre des gouvernements tantôt pro-russes, tantôt pro-occidentaux, au risque de basculer à chaque nouveau mandat dans la guerre civile. En mars 2014, en réaction à une nouvelle montée de fièvre pro-occidentale à Kiev, le Parlement provincial de Crimée proclame l’indépendance de la péninsule où la Russie occupait déjà, en vertu d’un accord bilatéral, la base de Sebastopol. L’acte d’indépendance de la Crimée est validé le 16 mars par référendum et, le 18 mars, un traité d’ahésion est signé avec la Fédération de Russie. Tandis que l’armée ukrainienne se retire de Crimée, les forces armées russes l’investissent. Le mois suivant, en avril 2014, deux provinces ukrainiennes, Donbass et Louhansk se proclament chacune République Populaire indépendante, respectivement le 7 et le 27 avril. Leur sécession est confirmée par référendum le 11 mai. Les offensives de l’armée nationale ukrainienne échouent à réduire la résistance des indépendantistes, adossés à la Russie. D’escarmouches en affrontements, la violence armée s’installe. Indéniablement, l’Ukraine oscille entre l’Est et l’Ouest.

Le 6 juin 2014, à l’occasion de la célébration du 70e anniversaire du débarquement allié de Normandie, quatre pays se penchent sur le drame ukrainien : la France, l’Allemagne, la Russie et l’Ukraine. Le mini-sommet s’efforce de jeter les bases d’un cessez-le-feu. En vain. Les efforts reprennent à Minsk où un premier Protocole est signé le 5 septembre 2014 puis un second le 11 février 2015 (Minsk II), assorti de mesures fermes : retrait des armes lourdes, retrait des troupes étrangères, échange de prisonniers. Mais les combats reprennent indéfiniment. 

Vladimir Zelensky, nouveau Président de l’Ukraine en mai 2019, ne réussit pas davantage à vaincre la résistance des indépendantistes, et finit par prendre la tête de la campagne d’adhésion à l’OTAN, en estimant que la bataille de l’Ukraine contre les pro-russes du Donbass n’était que la façade de la guerre réelle, celle du monde libre contre la Russie. Pour Zelensky, telle est la vraie guerre, et l’option de l’OTAN est la seule garantie pour l’Ukraine. Le jour même du déclenchement des hostilités, le 24 février 2022, les camps réels s’affirment en effet sans ambages. Le mois suivant, le Secrétaire Général de l’OTAN déclare que les groupements tactiques déployés en Europe seront doublés et portés à huit, les quatre nouveaux champs de déploiement étant la Slovaquie et la Hongrie, ainsi que la Roumanie et la Bulgarie. Dans l’intervalle, les livraisons d’armes à l’Ukraine en guerre sont entreprises par les pays membres et non membres de l’OTAN, incluant des pays européens neutres.

En Europe, le statut de neutralité est désormais ébranlé. Ce statut avait favorisé la stabilité européenne et permis, au cœur de la guerre froide, de lancer le processus de la Détente qui avait abouti, après le Sommet d’Helsinki en 1975, à l’institution de l’OSCE. Cette organisation, associant l’ensemble des pays européens, a pu entretenir l’esprit du dialogue intereuropéen, développer la politique de détente et poursuivre la mise en œuvre des engagements fondamentaux de l’Acte d’Helsinki. Le renoncement au statut de neutralité au Nord et au Centre de l’Europe précipite la militarisation et relance, dans un contexte de déséquilibre croissant, la politique de réarmement et la stratégie d’affrontement.

La Déclaration finale du sommet de l’OSCE du 2 décembre 2010 affirme que tout État est libre de choisir ou de modifier ses dispositions en matière de sécurité, notamment les traités d'alliance. La même Déclaration ajoute que la sécurité de tout Etat « est indissociable de celle de tous les autres » et que les Etats « ne renforceront pas leur sécurité au détriment de celle des autres». Une telle connexion renvoie aux évolutions stratégiques du théâtre européen où l’envahissement de l’OTAN pouvait s’avérer déstabilisateur. Ainsi, les pays de l’Est et de l’Ouest de l’Europe ont-ils collectivement défini les bases de la sécurité commune.

Les buts de guerre

La Russie, en effet, ne requiert pas plus qu’un ordre de sécurité européen négocié, un ordre qui ne soit pas livré aux initiatives unilatérales ni des pays individuellement, ni de l’OTAN en tant qu’alliance. Elle se déclare à son tour disposée à fournir les garanties qui lui incombent. Le Mémorandum soumis par la Russie aux Etats-Unis le 17 décembre 2021 pose le problème. Le Mémorandum est accompagné d’un projet d’Accord « sur les mesures pour assurer la sécurité de la Fédération de Russie et des Etats membres de l’OTAN ». Le problème est repris lors du Dialogue sur la stabilité stratégique à Genève le 10 janvier 2022 entre la Russie et les Etats-Unis, puis à Bruxelles le 12 janvier, lors du Conseil OTAN-Russie où la Russie et les 30 membres de l'OTAN discutent « de la situation en Ukraine et autour de celle-ci, et des implications pour la sécurité européenne ». La délégation russe s’explique sur la nécessité d’établir, en Europe, un ordre de sécurité pour l’ensemble des pays concernés et de promouvoir des garanties suffisantes à cette fin. En définitive, les pays membres de l’OTAN rejettent l’offre d’un ordre de sécurité négocié.

L’Alliance n’est pas disposée pour l’entente stratégique. Le contexte est clairement défini.
Dans la région arabe, nous comprenons le dilemme parce que nous subissons un ordre de sécurité soumis au bon vouloir d’un acteur qui n’admet nulle limitation à sa toute puissance. Cet acteur, Israël, s’estimant militairement supérieur à l’ensemble de ses voisins, multiplie les faits accomplis. Il occupe déjà nos villes et nos terres, étend la politique de colonisation, rejette les résolutions des Nations Unies et s’oppose aux visites, dans les territoires occupés livrés aux assauts de ses forces armées, des commissions d’enquête décidées par les Nations Unies. Quand, devant le Conseil de Sécurité, nous réclamons tout juste « des mesures de garanties pour la sécurité et la protection » du peuple palestinien, les Etats-Unis opposent un 44e veto. Quand les pays arabes s’accordent sur une offre de paix fondée sur le droit, qui soit négociée et admise par l’ensemble des pays concernés, l’offre est superbement rejetée.
En comparaison, la Russie aujourd’hui, comme hier l’Union Soviétique, dispose de la capacité de se prémunir par elle-même contre la menace d’envahissement. Depuis 20 ans, des dispositifs militaires coordonnés enserrent de plus en plus étroitement ses frontières terrestres et maritimes. Aux groupements tactiques de l’OTAN qui s’étendent tout au long du voisinage proche ou contigu, s’ajoutent des déploiements militaires bilatéraux. A quelle fin ? Jusqu’à quand la Russie doit-elle subir passivement l’expansion méthodique de l’OTAN et de ses membres ? Le rejet de l’offre de négociation russe signifie pour nous la même politique pratiquée par Israël vis-à-vis de son voisinage. Il s’agit de la même alliance, de la même mentalité, des mêmes moeurs. Telle est la politique de puissance. Dans ce tableau, le risque n’est pas mince. Dans le monde arabe, en Afrique et en Asie, nous ressentons la menace d’un même cœur et d’un même cerveau. Nous comprenons la démarche préventive, à ce stade du déploiement de la stratégie. Pourquoi attendre le bouclage du dispositif en cours ?

Les enjeux

L’Union Européenne, à son tour, est contrainte. L’ambition du projet européen de sécurité et de défense a toujours été freinée de l’intérieur et de l’extérieur, a fortiori quand perce la perspective d’une ambition pan-européenne. La coopération établie dans ce champ en vertu de l’Acte d’Helsinki et, plus tard, en vertu des accords conclus avec la Fédération de Russie, n’est endossée par les Etats-Unis qu’au prix de la subordination des Européens à la suprématie américaine. La coopération structurée qui se développe entre la Russie et les pays membres de la Communauté Européenne puis de l’Union Européenne est dûment contrôlée. Elle évolue cependant dans tous les domaines, portée par les réseaux de la mondialisation et, quant à l’énergie, par la complémentarité évidente des parties.

Trois gazoducs liant la Russie à l’UE jettent les bases d’une politique de coopération structurée appelée à des développements porteurs : les premiers gazoducs, Droujba via l’Ukraine et la Hongrie et Yamal via la Biélorussie et la Pologne ; puis Nord Stream, décidé en 1997 et entré en service en 2012. Le quatrième gazoduc, Nord Stream 2, conçu en parallèle du précédent et techniquement achevé en décembre 2019, était fermement défendu, quant au principe et quant au choix stratégique qu’il représente, par des leaders européens, Vladimir Poutine certes, mais aussi Gerhard Schröder (Parti Social Démocrate allemand) et Angela Merkel (Parti Démocrate Chrétien allemand), tous trois profondément acquis à la logique de complémentarité et, surtout, à l’idée du destin commun de la communauté européenne et de son rôle pour l’avenir de l’Europe et du monde. La politique de détente et de coopération évolue et se donne un contenu.

Le projet Nord Stream 2 était d’emblée attaqué, de l’intérieur de l’UE, par le sous-groupe constitué par la Pologne, la Tchéquie et la Hongrie, et de l’extérieur, par les Etats-Unis où les campagnes électorales successives de Donald Trump (parti Républicain) et de Joe Biden (parti Démocrate) se déchaînent tour à tour contre le principe même du gazoduc. Par-delà les motifs du noyau anti-russe au sein de l’UE, le calcul réel des partis Républicain et Démocrate américains va plus loin : les Etats-Unis, pôle mondial de plus en plus affaibli par la montée irrésistible de pôles émergents en Asie et en Europe, craignent l’édification en Europe d’une base économique qui, d’étape en étape, permette la montée d’un pôle de puissance fondé de toute évidence sur des atouts redoutables. 

Dans cette logique, diverses initiatives sont lancées par les Etats-Unis pour enrayer la politique d’affirmation stratégique de l’Europe et de ses tentatives d’autonomisation. Les plus récentes initiatives sont le gel du gazoduc Nord Stream 2 et l’alliance AUKUS, négociée secrètement avec le Royaume Uni et l’Australie. Ces faits délibérés illustrent la stratégie de démantèlement des bases d’un futur pôle européen qui soit fondé sur une coopération structurée et évolutive entre l’Est et l’Ouest de l’Europe. Entre septembre 2021 (alliance AUKUS) et février 2022 (guerre d’Ukraine), les Etats-Unis réussissent des coups stratégiques majeurs qui ont pour effet de retarder le déclin de la suprématie américaine, alors qu’elle vient d’être frappée, en août 2021, par le retrait humiliant d’Afghanistan.

Le glissement vers l’affrontement armé avec la Russie était conscient de part et d’autre. La partie qui se joue au prix de la guerre d’Ukraine est assumée. L’issue immédiate de la guerre n’en sera qu’une phase. La finalité de l’affrontement dépasse l’Ukraine et l’Union Européenne présente. Les moyens mis en œuvre vont au-delà de la balance des forces militaires, au-delà d’un compromis politique ou d’une victoire de terrain. Le front n’est pas strictement européen. Il s’agit de l’esquisse de l’ordre mondial du futur. La politique d’intimidation tout azimut, la nature des moyens de destruction, des sanctions, des domaines ciblés, des médias, des idéologies mobilisées… tracent les contours d’un ordre qui s’instaure, sans la perspective d’un retour à la normale qui serait en effet un retour en arrière. L’escalade, aussitôt déclenchée sur un front transeuropéen, et qui mobilise un arc de moyens très large, ainsi que les forces de résistance qui lèvent et qui s’affermissent dans tous les continents, signifient que deux projets sont en jeu, dont la portée est loin d’être ukrainienne ou même européenne. 

L’ordre mondial esquissé par les Etats-Unis, s’il n’est pas rompu par le camp adverse, n’aura rien de secret pour nous. L’ordre mondial dominé par un pôle, les Etats-Unis, est déjà illustré par la politique israélienne à l’échelle de notre région. Affranchi de tout principe, Israël domine par le fer et par le feu. Il se sait protégé contre toute sanction par le veto automatique des Etats-Unis et, du reste, il détient le monopole de l’arme nucléaire dans la région. L’Assemblée Générale des Nations Unies, le Conseil des Droits de l’Homme, la Cour Internationale de Justice, la Cour Pénale Internationale… se prononcent évidemment, à des niveaux divers, sur les violations commises par Israël, mais sans la moindre efficacité. Depuis plus de cinquante ans, plus encore depuis la guerre de Gaza en mai 2021, Israël illustre le modèle du pôle de puissance qui s’instaure peu à peu sous nos yeux.

Ni dans le monde arabe, ni en Afrique, nous ne sommes dupes des proclamations qui se prévalent soudain des principes du droit, du respect du droit humanitaire, des buts et principes de la Charte des NU. Si les pays occidentaux invoquent aujourd’hui les principes et qu’ils prennent collectivement des sanctions, c’est parce que le peuple frappé par la violence armée est européen ; nous ne voyons rien de tel quand le peuple victime de la violence armée est palestinien. Leur foi dans les principes est ethniquement lestée. S’agit-il de principes ?

La guerre d’Ukraine éveille enfin les peuples européens à la sensibité brûlante des catastrophes : les familles chassées de leurs demeures, les hordes de réfugiés, la vulnérabilité des peuples face à la destruction et à la mort. D’un coup, l’Europe redécouvre l’idée de résistance face à la violence armée. Elle retrouve les mots justes pour qualifier la tragédie et pour agir. Le fond de sa propre histoire réémerge. Dès lors, la résistance n’est plus dénaturée, mais dûment qualifiée comme telle. Quand la même tragédie frappe le peuple Palestinien, la routine européenne qualifie la résistance de terrorisme. Le même acte, l’Union Européenne le dénature et lui dénie la légitimité et le droit. Pour nous, les principes et les valeurs ne reposent ni sur la race, ni sur la religion. Telle est la culture du droit. 

Nous voyons fort bien la nature de l’ordre promis par l’Occident et qui portera, au-delà de notre région, à l’horizon du monde. Nous sommes attachés au principe de l’équilibre stratégique, seul en mesure de prémunir contre la politique de puissance et de déterminer le sens de l’auto-restriction, de la modération et de l’authentique négociation. Nous voyons bien que l’Ukraine est fermement soutenue par ‘‘le monde libre’’ afin de pouvoir aborder la négociation inéluctable : l’Ukraine n’est pas abandonnée, elle n’est pas acculée à négocier ‘’le pistolet braqué sur la tempe’’, comme le rappelle Yves Le Drian. Si telle est la véritable négociation, pourquoi donc forcer le peuple Palestinien à négocier le couteau sous la gorge ? Est-ce loyalement la négociation ? N’est-ce pas la voie où l’OTAN, précisément, s’efforce d’acculer la Russie ? La guerre d’Ukraine nous en apprend.
Nous voyons bien que l’Organisation des Nations Unies, dès l’avènement de l’Administration Trump, est menacée et que les buts et principes de la Charte cessent de guider les Etats membres, jusqu’à ceux qui assument une responsabilité principale dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales. Nos villes et nos territoires, Jérusalem et le Golan, sont adjugés impérialement à la puissance occupante en violation des résolutions les plus claires des Nations Unies, leur destin tranché d’un trait. Les décrets impériaux ne sont pas annulés par l’Administration Biden : la loi de la force prévaut. Au surplus, c’est l’universalité même des Nations Unies qui rompt quand il s’agit d’évincer, hors des organes principaux, des Etats membres rebelles à la suprématie américaine. N’en doutons pas, l’universalité et la coexistence fondent la légitimité des Nations Unies. Nous ne consentons pas à un ordre mondial qui renie les buts et principes de la Charte. Nous soutiendrons fermement un ordre démocratique, multilatéral, fondé non sur la force, mais sur le droit et sur le respect égal des peuples.

Ahmed Ounaïes
14 avril 2022

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