Mohamed Koubaa, DG de l'UBCI: L’ambitieux projet d’une banque nouvelle...qui s’élance
Il fallait à l’UBCI donner un signal fort pour marquer tant de changements significatifs intervenus dès le mois de mars dernier et affirmer une nouvelle ambition. Sortie en grande partie de BNP Paris (11.09% seulement) et montée au capital du groupe Doghri (39%), nouvelle gouvernance, avec Hassine Doghri à la présidence du conseil et Mohamed Koubaa à la direction générale, et une nouvelle vision d’avenir à partager. La célébration du 60e anniversaire de la banque ne pouvait mieux coïncider pour le décliner. Le relooking graphique de l’identité a ainsi été voulu pour révéler l’ambition nouvelle, portée par un projet innovant, comme le souligne à Leaders Mohamed Koubaa.
Le graphisme change, sans tout changer. La typographie historique de l’UBCI est maintenue. Le code couleur ambiant est rafraîchi et mis au goût des nouvelles tendances. La signature, sans rompre avec le passé «depuis 60 ans», est, plus qu’une promesse, un engagement : «Tournée vers l’avenir». Mais, c’est un nouveau signe qui vient s’adosser au sigle. Convergence, mais aussi ouverture sur de nouveaux horizons, de nouveaux métiers de la banque et de nouvelles opportunités pour ses clients : le concept est installé.
Conseiller, accompagner
Pour Mohamed Koubaa, le challenge est multiple. «C’est un vrai projet d’une banque nouvelle, moderne, innovante, proche de ses clients, anticipant les besoins, offrant des produits spécifiques, intégrant de nouvelles technologies, mais aussi bancaires, capable de regarder au-delà de la Tunisie», résume-t-il. «Il s’agit pour l’UBCI, poursuit-il, de retrouver sa place dans le paysage bancaire tunisien en apportant un vrai service dont le client a le plus besoin : le conseil et l’accompagnement, le crédit n’étant qu’un complément. La Tunisie compte des entrepreneurs talentueux et passionnés, ce qui est un gisement de richesse. Comment accompagner ces talents, entretenir cette passion, sans pour autant la laisser déborder et s’entêter vers une aventure perdue d’avance.»
De son ancien métier de trader sur de grands marchés internationaux, du temps où il était au Crédit Agricole, Mohamed Koubaa, ingénieur centralien, titulaire d’un DEA en mathématiques stochastiques obtenu à Paris I –Sorbonne, a appris à gérer les positions. Savoir quitter une position, vendre et en occuper une nouvelle, acheter, est l’art même d’une gestion réussie. Il en va de même pour l’entreprise, pour qu’elle ne s’enlise pas. D’où l’importance de la maîtrise des risques. C’est ce que le nouveau directeur général de l’UBCI entend développer, pour l’avoir expérimenté à travers sa compétence en modélisation et son expérience bancaire. Pour cela, un système d’information performant est indispensable.
«C’est le nerf de la guerre, affirme Mohamed Koubaa. Au cœur de la transformation de l’UBCI, l’implantation d’un nouveau système d’information qui tienne compte de toute la complexité du nouveau contexte bancaire et qui réponde aux impératifs de la banque de demain. Notre priorité est de réussir ce grand chantier qui enregistre d’ores et déjà une bonne avancée. Il constituera un fondement majeur pour le redéploiement de l’UBCI.»
La banque assurance sera également essentielle
Dans cette nouvelle démarche, il n’y en aura pas que pour l’entreprise. Lorsqu’on lui demande si la banque se désengage du segment clients particuliers, sa réponse est prompte : «Absolument pas ! Il est vrai que les particuliers n’ont suffisamment pas de produits qui leur sont appropriés, mais nous comptons y œuvrer. Nous avons la chance à l’UBCI d’être proches, de par notre actionnariat, d’un grand groupe d’assurance : Carte. La banque assurance sera essentielle, en plus d’autres offres.»
Intensément
L’agenda du directeur général est bien rempli : nouvelle approche marketing et commerciale, redéploiement du réseau des 103 agences, synergie avec les filiales et mise en œuvre d’autres grands projets. Ce qu’il relève avec le plus de satisfaction, c’est l’adhésion des équipes à cette ambition et leur implication dans sa déclinaison. «Nous avons la chance de pouvoir compter au sein de l’UBCI, souligne-t-il, sur des ressources humaines de grande valeur et de haute compétence. La banque jouit également d’une bonne réputation et d’une précieuse expertise capitalisée de sa longue histoire. »
Comment s’est achevée l’année 2021 pour la banque ? Mohamed Koubaa est modéré : « Elle restera une bonne année, malgré la conjoncture, les différents évènements et la pandémie. Nous clôturerons l’exercice avec un bon PNB et de bons résultats.» Et comment a-t-il vécu personnellement ses sept premiers mois à la direction générale ? «Intensément, confie-t-il. Avec de premières réalisations et le lancement de grands chantiers.»