Un grand juriste nous quitte : Hommage au professeur Mohamed Midoun
Par Neila Chaâbane - Il est parti sur la pointe des pieds en toute discrétion en laissant sa famille et ses amis en grand désarroi. Si Mohamed Midoun a été un universitaire brillant, fin connaisseur des arcanes du droit public et surtout du droit administratif et du droit public économique sans oublier le droit de l’environnement. Rares sont ceux qui ont sa maitrise du droit des entreprises publiques.
Il a formé des générations et des générations d’étudiantes et d’étudiants d’abord, à la Faculté de droit et de sciences politiques de Tunis ensuite, à la Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis, dont l’auteure de ces quelques lignes. Je ne peux que penser à la peine ressentie par ses amis, le Professeur Habib Ayadi, Mohamed Salah Ben Aissa et tant d’autres, je ne pourrai les citer toutes et tous.
Nous garderons de lui le souvenir d’un homme aux qualités humaines indéniables, d’une grande générosité, un enseignant amoureux du droit, passionné par la recherche et qui fréquentait assidument la bibliothèque, au courant des dernières évolutions doctrinales, de la plus récente décision jurisprudentielle.
Son départ à la retraite avait déjà laissé un grand vide qu’il avait partiellement comblé en continuant à se rendre régulièrement à la bibliothèque de la faculté puis ses visites se sont espacées jusqu’à s’arrêter définitivement.
Il était si discret qu’il avait difficilement accepté que ses collègues lui rendent hommage lors de son départ à la retraite par un recueil d’études qui a été publié en 2013 et où la liste des contributeurs réunit ses professeurs, ses collègues et ses étudiantes et étudiants.
Le Professeur Habib Ayadi dans la préface de ce recueil avait écrit : « Tous ceux qui ont à connaitre le droit administratif trouveront dans les écrits de Mohamed Midoun des éléments forts utiles leur permettant de saisir la matière avec ses nuances » ne serait-ce pas là le souhait de tout universitaire et chercheur ?
Il n’aurait sans doute pas accepté qu’un hommage public lui soit rendu, qu’il nous en excuse, mais nous ne saurions le voir partir sans rappeler à celles et ceux qui l’ont connu quel être merveilleux il était.
Neila Chaâbane
Doyenne FSJPST
Université de Carthage