News - 24.10.2010

Frédéric Mitterrand: un peu plus de France culturelle en Tunisie, et beaucoup plus et mieux de Tunisie en France

Il ne lui était pas facile, de se détacher, samedi en fin de journée, de son bureau ministériel surchargé de dossier, rue de Valois, près du Louvre, pour courir rattraper, à Orly le dernier vol pour Tunis. Mais, Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, était ravi à l’idée de retrouver cette Tunisie qui lui est chère et où il compte de nombreux amis. Cette fois-ci, son plaisir est double : pousser les programmes de coopération culturelle bilatérale dans de nouvelles perspectives et ouvrir, lundi 25 octobre, avec son homologue et ami Abderraouf Basti, les premières Journées Audiovisuelles de Tunis, un projet qu’il n’a cessé de caresser depuis plusieurs années.

Après le cinéma (JCC), le théâtre (JTC) et la musique, la Tunisie se dote, en effet, d’une grande manifestation dédiés aux arts nouveaux de l’audiovisuel. L’idée est de faire rencontrer les acteurs du secteur des deux pays, producteurs, chaînes TV, stations radio, professionnels et chercheurs, pour les amener à travailler ensemble, beaucoup plus et beaucoup mieux. Pour avoir été lui-même à tous les étages de l’audiovisuel, avant d’accéder au gouvernement, Frédéric Mitterrand est bien placé pour savoir ce qu’il faut mettre en place en dispositifs et donner en impulsion, afin d’y parvenir.

Couvre-chef en laine et gros chandail (il faisait froid samedi à Paris), le ministre s’insère discrètement dans l’avion (Tunisair), lançant un sourire amical à l’équipage qui accueille en lui un hôte marque et un vieil ami, prend place dans son siège et plonge dans la lecture de ses dossiers. Son cartable est bien lourd de notes à lire et annoter, d’allocutions à fignoler avant de les prononcer à Tunis, d’hommages à rendre aux heureux bénéficiaires des décorations qu’il aura à remettre à cette occasion et de ses lectures préférées. Les six personnalités culturelles à l'honneur sont: Jalel Kastli, Féryel Marianne, Meriem Bouderbala (artiste-peintre), Dorra Bouzid (journalistes), Leïla Souissi (commissaire d’exposition) et Marianne Catzaras (photographe).

En fait, ce voyage à Tunis compte beaucoup pour lui. A sa demande, et sous la houlette de Pierre Ménat, particulièrement actif sur le volet, les services de l’Ambassade de France a bien réactivé les différents dossiers culturels, une nouvelle équipe dirigée par son propre ancien conseiller au ministère, Valéry Freland, s’emploie depuis la rentrée, à doper l’action de l’Institut Français de Coopération, plus de 300 personnes y contribuent intensivement sur le terrain. Il faut donc leur donner un coup de main et approfondir avec les officiels tunisiens les entretiens ininterrompus pour promouvoir les échanges culturels.

Echanges, le mot est bien approprié. L’action s’inscrit toujours dans les deux sens, entre Tunis et Paris. De tout temps, Frédéric Mitterrand n’épargne aucun effort pour soutenir la présence culturelle tunisienne et son rayonnement en France, plus particulièrement dans ses médias. Aujourd’hui, le ministre peut en faire encore plus. D’ailleurs en parfaite synergie, sur la même ligne, l’Ambassadeur de France, Pierre Ménat, multipliant les initiatives en faveur de ces JAT, l’a rappelé sur les ondes de Shems Fm : « il s'agit, notamment, de mieux faire connaître la Tunisie auprès des médias français, et de renforcer un dialogue constructif dans les domaines culturels. En Ambassadeur de France, je suis certes tenu d’œuvrer pour qu’il y ait en Tunisie, à travers les multiples actions et programmes culturels, un peu plus de France. Mais, aussi beaucoup plus et beaucoup mieux de Tunisie, de sa culture, de ses talents, en France et dans nos médias. »

Tout est dit. Le programme des manifestations, dès ce lundi, est attractif. La composition de la délégation française est significative Un autre tunisien est appelé en renfort : Serge Moati, qui sera le grand maître des débats.

Accueilli à l’arrivée par l’Ambassadeur Ménat, Frédéric Mitterrand a hâte de filer directement chez-lui à Hammamet (dont il ne profite plus assez), retrouver, ne serait-ce que le temps d’un weekend abrégé, l’agréable sérénité du Cap Bon et la douceur de son automne. Avant d’attaquer lundi à Tunis, au pas de course, un programme chargé, mais très agréable pour lui.