Pr Ammar Mahjoubi ce vendredi à Beit al Hikma pour la présentation de son livre ‘’Mélange d’histoire ancienne’’
C’est une séance riche et dense qui s’annonce ce vendredi 11 juin 2021 après-midi à Beit al Hikma à Carthage à l’occasion de la présentation du livre du Pr Ammar Mahjoubi, intitulé ‘’Mélange d’histoire ancienne’’. Le département des sciences humaines et sociales de l’Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts (Beït al Hikma), dirigé par le Pr Mounira Chapoutot en a pris l’initiative, célébrant ainsi un éminent historien tunisien. L’ouvrage sera présenté par le Pr Houcine Jaïdi, l’un des disciples du Pr Mahjoubi. Coédité par l’Académie et les éditions Leaders, ‘’Mélange d’histoire ancienne’’, invite le lecteur à pérégriner de Carthage, celle de l’époque unique, au Proche Orient des Achéménides et des Hébreux... et de Rome, sous l’Empire à sa province africaine et aux royaumes indigènes de l’occident maghrébin. A travers une trentaine d’articles, des opinions et des réflexions, publiés dans Leaders, le Pr Ammar Mahjoubi rappelle et interpelle, sollicitant, sous sa plume d’érudit, en toute finesse, l’intérêt du lecteur.
Membre actif de l’Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts Beït al Hikma et ancien directeur de l’Ecole normale supérieure de Tunis, Ammar Mahjoubi est professeur émérite (Université de Tunis). On lui doit plusieurs travaux, ouvrages, articles et contributions diverses parus dans des revues scientifiques spécialisées
Vendredi 11 juin 2021 à partir de 16h30
Beit al Hikma – Carthage
Mélange d’histoire ancienne
de Ammar Mahjoubi
318 pages, 35 DT
Disponible en librairies et sur leadersbooks.com.tn
Version digitale sur leadersbooks.com.tn (19 DT) et Amazon Kindle (9,99 €)
Introduction
En 2017, un ami, ancien ambassadeur, m’avait convié à des réunions censées préparer la matière d’un manuel d’histoire destiné aux ambassadeurs de notre pays en terre étrangère ; une histoire de la Tunisie ciblée en quelque sorte, destinée à informer, à faire connaître.
Quoiqu’intéressant, susceptible d’être discuté et approfondi, le projet fut malheureusement remisé sans suite, faute de budget. Mais à l’issue de ces réunions, tenues dans les locaux du magazine Leaders, notre hôte, M. Taoufik Habaieb, exprima le souhait d’enrichir le sommaire de sa revue, en la dotant d’une rubrique d’histoire ancienne, et me proposa d’y contribuer. Son insistance amicale, désarmante, eut raison de mes réticences, car je m’étais longtemps abstenu, des années durant lorsque j’exerçais mon métier d’enseignant, de suivre l’exemple des collègues qui se répandaient dans des quotidiens, dont certains justifiaient les préventions hostiles de l’humoriste George Bernard Shaw ; n’écrivait-il pas qu’un journal est «une institution incapable de faire la différence entre un accident de bicyclette et l’effondrement d’une civilisation» ?
L’intérêt manifesté pour un premier article sur «L’éradication au Maghreb de la langue et de la culture latines» me persuada, par la suite, de publier régulièrement dans Leaders des articles d’histoire ancienne; pour comprendre et faire comprendre une époque lointaine, dont les vestiges parsèment toutes les régions de notre pays, pour pallier des lacunes, traquer et pourchasser erreurs et aberrations, montrer la diversité et les contrastes de notre aventure historique, illustrés par la variété de ses cultures, de ses religions et de ses langues. Tout en s’efforçant d’obéir scrupuleusement aux règles du métier, même si un magazine n’est pas une revue scientifique, la documentation se devait donc d’être solide, et le jargon scientifique faire place à un récit charpenté. Mais les préoccupations de l’heure pouvaient imposer, parfois, leur contrainte, tant il est vrai que le présent n’est jamais bien loin des préoccupations de l’historien, du choix de ses sujets. Présent qui a imposé, quelquefois, de rapprocher la connaissance du passé, des problèmes et des enjeux du moment. Faut-il confesser, enfin, qu’écrire, se remémorer le passé lointain, permet aussi de s’évader, d’oublier ne serait-ce qu’un temps une conjoncture nationale devenue tendue, oppressante, une désillusion qui perdure et empire.
Dans ces mélanges sont réunis une trentaine d’articles qui abordent des questions et des sujets certes variés et dissemblables, mais qui respectent néanmoins l’unité de temps (l’antiquité) et celle de l’espace (la Méditerranée). Ils sont classés et répartis en cinq rubriques : Le Proche-Orient antique ; Carthage et les royaumes numides ; Rome et sa province africaine ; Le fait religieux, les hébreux et le monothéisme ; Réflexions et opinions diverses sur la cité antique, la démocratie, l’opinion publique, l’apolitisme…
En proposant ces articles, je pensais que les questions traitées pouvaient susciter notre intérêt, et même parfois nous interpeller. En les rassemblant dans un livre, j’espère exaucer les voeux d’amis, de collègues et de nombre de mes anciens étudiants.
A.M.