News - 27.04.2021

Pourquoi faut-il réduire la fracture numérique de genre et Pourquoi a-t-on besoin de plus de femmes en technologies?

Pourquoi faut-il réduire la fracture numérique de genre et pourquoi a-t-on  besoin de plus de femmes en technologies ?

Par Sarra Chaouani Abidi. Ambassadeur de Tunisie en Finlande & Pekka Hukka. Ambassadeur de Finlande en Tunisie - La pandémie de Covid-19 nous a tous poussés au digital. Nous rencontrons nos collègues lors de réunions virtuelles, nous utilisons des applications mobiles pour payer nos factures et nous maintenons le contact avec la famille et les amis grâce aux réseaux sociaux.

Mais, tout le monde n’a pas cette possibilité. En effet, alors que le monde est de plus en plus connecté, les femmes sont toujours moins à même d'utiliser les technologies numériques et des difficultés importantes sont à surmonter pour s'assurer qu’elles  soient incluses dans la transformation vers une société digitale.

Au niveau mondial, les femmes profitent moins que les hommes des technologies numériques. En 2019, cet écart en numérique était de 17 % – une augmentation de 11% par rapport à 2013. Au sein des grandes sociétés de technologie, les femmes sont une minorité; seulement 20 % des emplois techniques sont occupés par des femmes. Cette tendance commence déjà à l'école. Dans la majorité des pays, moins de 15% des diplômés en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (STEM) sont des femmes.

Un examen plus approfondi de l'accès aux services mobiles dans les pays à revenu faible et intermédiaire révèle également des lacunes importantes non seulement en termes d'accès numérique, mais aussi dans la capacité de groupes sociaux spécifiques à tirer profit des nouvelles applications technologiques pour le développement socio-économique.

Un certain nombre de pays, d’entreprises et d’organisations se sont engagés, pendant les cinq prochaines années, à travailler ensemble pour promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes dans le cadre du Forum Génération Égalité organisé par ONU Femmes et coprésidé par la France et le Mexique. La Finlande et la Tunisie sont les champions de la Coalition Technologie et innovation.

Cette coalition est appelée à définir et conduire des engagements catalytiques pour accélérer la mise en œuvre de l’égalité dans les secteurs de la technologie et de l’innovation. Ainsi, il a été convenu de réduire de moitié l’écart en numérique avant l’an 2026, d’augmenter les investissements dans la technologie et des innovations féministes de 50 % %à travailler ainsi que de doubler le nombre de femmes travaillant dans ces secteurs. La coalition œuvrera également à encourager les pays et les entreprises à mettre en œuvre les politiques nécessaires pour lutter contre la violence et la discrimination en ligne.

Nous ne pouvons pas atteindre ces objectifs seuls. Outre les Etats, l Arménie, le Chili, la Finlande, le Rwanda et la Tunisie, la coalition compte également parmi ses membres différentes organisations (Unicef, Union internationale des télécommunications ITU, Fondation Rockefeller, A+ Alliance, Global Fund for Women, Social Builder, Digital Grassroots) ainsi que des entreprises (Microsoft, Koç Holding).

La Coalition invite d’autres Etats, entreprises et ONG à la joindre la compagne et à s’engager pour  l’égalité dans les secteurs de la technologie et de l’innovation.

A l’instar des autres Champions des coalitions d’action, la Tunisie et la Finlande apporteront leur engagement et leur expérience en matière d’égalité entre les femmes et contribueront à l’élaboration d’un programme d’action novateur et ambitieux qui sera annoncé lors du  forum de Paris qui se tiendra du 30 juin au 2 juillet 2021.

Pour les deux pays, il s’agit d’une nouvelle opportunité pour approfondir la coopération bilatérale.

En tant que membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies de l’ONU, la Tunisie  œuvre actuellement en vue d’enforcir la participation des femmes à la consolidation de la paix  et la Finlande a fait de la promotion des droits des femmes et des filles une des quatre priorités de sa candidature au Conseil des droits de l'homme de l'ONU.

Les deux pays se sont également engagés a  promouvoir la participation des femmes dans le secteur de la sécurité conformément à la Résolution 1325 du conseil de Sécurité, et  la Tunisie a déjà entamé  le processus de son adhésion à la Convention d’Istanbul sur la prévention et la lutte contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique.

Réduire les inégalités des genres est un processus complexe et difficile. Mais nous demeurons convaincus que la technologie numérique peut agir comme un moteur de l'égalité.

C’est pour cette raison nous avons besoin de plus de femmes en technologie  en tant qu’innovatrices, utilisatrices et leaders.
 

Sarra Chaouani Abidi
Ambassadeur de Tunisie en Finlande

Pekka Hukka
Ambassadeur de Finlande en Tunisie