Le terrorisme frappe à nouveau en France mais à qui profite-t-il?
Par Gleya Maâtallah - L’information passe en boucles dans les manchettes et dans les journaux télévisés de France et d’ailleurs : l’attaque terroriste d’une policière à Rambouillet, en région parisienne, alors qu’elle regagnait son poste après la pause déjeuner. L’assaillant aurait fait des repérages autour du commissariat avant de passer à l’acte : plusieurs coups de couteau auxquels la victime a succombé, malgré les efforts de ses collègues de lui sauver la vie.
1. Les Français sous le choc, les Tunisiens ont honte!
Stéphanie M. (49 ans) était selon les témoignages de ses collègues et de ses voisins, une femme exemplaire, «gentille, aimable», selon un voisin qui l’évoque en larmes. Mère de deux enfants (13 et 18 ans), elle ne pouvait pas imaginer qu’en revenant à son poste, elle allait être sauvagement attaquée au couteau par un inconnu, dans l’enceinte même de son lieu de travail.
Cet acte rappelle aux Français d’autres, qui avaient coûté la vie à un enseignant, une femme âgée, des personnes en fête etc. Les réactions immédiates, les témoignages montrent que ces derniers sont à nouveau scandalisés de voir autant de vies humaines finir dans des actes de barbarie, dans leur famille, leur voisinage, l’école de leurs enfants, etc.
En Tunisie, l’information tombe très mal, dans un contexte de morosité. Les gens en ont assez de voir que les actes terroristes sont de plus en plus le fait de leurs concitoyens. Ces derniers partis dans la clandestinité, ont souvent profité de leurs droits humains sur le sol français. L’assaillant de Rambouillet (36 ans) est l’un de ces migrants dont le statut a été régularisé (2019). Chauffeur livreur, il vit en région parisienne et il n’a pas d’antécédent judiciaire. Alors, pourquoi a-t-il tué cette citoyenne française pour être à son tour abattu par les policiers ? Quel intérêt avait-il à ôter la vie à une personne innocente?
La toile est inondée de messages de colère, de solidarité avec la famille de la victime, ses collègues et ses voisins. Mais aussi de honte : « Je suis concernée », « Nous sommes tous responsables », « j’ai honte », etc.
2. A qui profite le crime?
En assénant ses coups mortels à la policière, le terroriste aurait crié, comme ses précédents : « Allahou akbar», pour laisser un message que le monde a de plus en plus mal à admettre. Il agit au nom de l’Islam, au nom de Dieu, alors qu’il n’était même pas pratiquant, selon ses voisins.
Allah n’a sûrement pas permis d’égorger les gens chez eux, de ne pas être dans la reconnaissance, dans la loyauté. Et aussi, dans le mois saint de l’année et le jour saint de la semaine. Quant à son pays d’origine, jadis connu par ses valeurs (tolérance, vivre ensemble, ouverture, hospitalité etc.), il a depuis quelques années, la misérable réputation d’un réservoir de terroristes, frappant en France et ailleurs.
3. Quelle stratégie pour prévenir les attaques?
Après chaque attaque, les autorités des deux pays réagissent à chaud pour dénoncer, menacer et promettre d’adopter ensemble des mesures sécuritaires pour prévenir les attaques terroristes : des réunions, des communiqués etc. en vain. Chaque nouvel acte rappelle aux citoyens des deux pays l’inefficacité des moyens (ou leur insuffisance face à l’hydre, malgré ses moyens rudimentaires
Cette inefficacité ne fait que nourrir la Droite en France. Elle nuit de plus en plus à l’image de la Tunisie et des Tunisiens.
Gleya Maâtallah
Enseignante universitaire