La Tunisie, la Méditerranée et l’Orient: Au miroir de l’histoire
Sadok Bey, les ministres, les princes et les dignitaires au Bardo. En haut des marches, en tenue traditionnelle, le torse barré du grand cordon de l’Iftikhar, Ibrahim El Riahi El Rizgui, caïd des Drid (Tableau Ahmed Osman, coll.de l’Etat)
Par Abbès Mohsen - Le Professeur Mohamed el Aziz Ben Achour nous a régalés d’un ouvrage tout à la fois alerte et monumental. Ces deux épithètes sont rarement associées. Sous le titre de La Tunisie, la Méditerranée et l’Orient au miroir de l’histoire, il offre une compilation des articles publiés dans Leaders Magazine entre 2016 et 2019.
A contrepied des poncifs religieusement déposés dans l’inconscient de nos contemporains, il réhabilite la mémoire des grands souverains qui ont fait la Tunisie, tels qu’Ali Pacha, Hammouda Pacha, Ahmed Pacha 1er et d’autres. Mais il essaie sans complaisance d’étudier les faiblesses, les insuffisances dans la gouvernance et les trahisons qui ont ouvert la voie à l’instauration du protectorat.
Son analyse du contexte dans lequel baignèrent les tentatives de réforme du milieu du XIXe siècle relève les analogies avec l’époque que nous vivons depuis 2011 : un effort pathétique (plus ou moins sincère) de modernisation mené d’une main inexperte sur fond de surendettement. Il n’a pas la cruauté de le dire, mais l’analogie est malheureusement évidente.
Une plume déliée au service d’une vaste érudition nous dévoile des pans entiers de notre passé grâce aux biographies de Tunisiens illustres, de l’histoire cachée des lieux aimés et de la relation de situations insolites. Des personnages moins connus apparaissent à la lumière.
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Le rapport de la société au pouvoir : évocation érudite des Chabbiya et de leur résistance, étude des Ouerghemma, frémissements de Tunis au 19e siècle, tiraillement des dynastes entre la tentation de l’Occident et celle du repli vers l’Orient sont les chapitres qui rythment cet époustouflant exercice.
Abbès Mohsen